Couteau El Patron de Jeremy Robertson
Un custom fait pour être utilisé
Son modèle le plus célèbre est le "El Patron" qui nous occupe aujourd'hui.
Mon exemplaire est un représentant de la récente troisième génération de El Patron avec des caractéristiques assez différentes des deux générations précédentes.
Il s'agit d'un framelock mesurant 21,2 cm de long une fois ouvert tandis que la taille, fermé, est de 12 cm. Le poids mesuré s'établit à 164 g. Les platines en titane 6AL4V font 4 mm d’épaisseur et la lame en acier CTS-XHP mesure 95 mm de long et fait 4,3 mm d’épaisseur.
Jeremy propose plusieurs variations autour du El Patron puisqu'on peut le commander en thumstud, thumbhole ou même en version flipper. La lame peut avoir un profil wharncliff ou drop point, le manche peut être anodisé et la platine de présentation peut recevoir diverses finitions et même des inserts micarta, G10 ou Mokuti.
Dans le cas de mon pliant, j'ai opté pour un thumbhole avec manche tout titane. J'ai également demandé une légère anodisation bronze et une finition stonewash assez agressive qui donne un look industriel que j'apprécie particulièrement.
Selon la lumière le look change énormément et je ne me lasse pas de faire jouer le couteau au soleil pour admirer les reflets :
La lame du El Patron est un profil drop point très pur avec, c'est assez inhabituel, une émouture convexe. Bien entendu la finition de cette lame devait correspondre à celle du manche et j'ai donc demandé un stonewash suivi d'un passage à l'acide pour assombrir le look.
L’acier CTS-XHP de la firme américaine Carpenter Steel est issue de la métallurgie des poudres et il est souvent décrit comme un acier D2 qui résisterait à la rouille. Un excellent programme donc puisque le D2 est très réputé. La composition comprend notamment 1,6 % de carbone, 16 % de chrome, 0,45 % de vanadium et 0,8 % de molybdène.
Le tranchant est redoutable et la solidité de l'émouture convexe permet d'aller un peu plus loin dans la sollicitation extrème du couteau par rapport à une émouture creuse plus fragile.
Le déploiement se fait via le thumbhole de forme triangulaire et un petit coup de pouce permet à la lame de jaillir avec autorité. La bille de rétention est d'ailleurs assez forte et, contrairement à bien des pliants non flippers, la lame ne sortira pas en secouant simplement le couteau.
La troisième génération de El Patron a apporté, entre autres, un système de roulement à billes. Celui-ci est visible sous la forme d’un disque de plastique rouge dans la photo ci-dessous. Cela évoque donc un système comparable au KVT de la marque américaine Kershaw qui maintient les billes dans une cage de plastique plutôt que le système IKBS qui les laisse flotter librement.
Sur la photo on voit également le liner acier (autre nouveauté de la Gen3) qui a été ajoutée au frame en titane pour venir s’appuyer sur le talon de la lame et ainsi réduire l’usure à l’interface. Ce liner jour également un rôle de lock bar stabilizer au déverouillage puisqu'il empêche une trop grande extension du frame.
La platine titane côté présentation est creusée de gouttières peu profondes qui jouent un rôle esthétique mais qui assurent également un meilleur grip. La prise en main est exceptionnelle avec l'index qui se pose naturellement dans le fraisage visant à faciliter l'accès au thumbhole, le pouce s'appuyant sur la très efficace surface crantée en arrière de la lame. Un plaisir à tenir en main !
Jeremy Robertson est très sérieux au sujet de la solidité de ses couteaux et il procède à de nombreux et minutieux tests de destruction afin d'être certain que les pliants qui sortent de son atelier soient irréprochables. Cela se retrouve dans la structure du El Patron puisque, outre l'épaisseur des platines et de la lame, on peut constater que les deux standoffs et le stop pin sont très généreusement dimensionnés.
Si on compare le El Patron à un Sebenza 21 (Large micarta) on voit que les dimensions générales sont très comparables et que la différence se fait sur l'épaisseur des matériaux (platines et lame).
Au bilan le modèle El Patron de Jeremy Robertson est un excellent custom, bien réalisé avec des tolérance serrées et d'une rassurante solidité. On voit qu'il n'a pas été conçu comme un bijou à exposer en vitrine à l'inverse de nombreux customs américains actuels. Son émouture convexe n'est pas si courante sur un pliant et les possibilités de personnalisation sont nombreuses. Le temps d'attente est d'environ un an et le prix reste raisonnable pour un custom.
Un choix à recommander donc !
Pour le plaisir des yeux voici deux photos en taille originale : 1 - 2
Derniers commentaires
→ plus de commentaires