Couteaux Thierry CHEVRON
Je voudrais vous présenter un coutelier forgeron qui monte et qui mérite d’être connu et reconnu, tant par son travail que par sa personnalité amicale.
Il s’agit de Thierry CHEVRON.
Cela fait pourtant quelques temps que je vais à Thiers au salon du couteau, et pourtant je n’avais jamais remarqué Thierry.
Quelle erreur !
Mais cette erreur allait être bientôt réparée.
En surfant, j’ai découvert un couteau pliant en wootz qui m'a fort plu.
J’ai voulu en savoir plus sur le coutelier et l’ai donc contacté.
Commande fut donc prise pour un pliant avec une lame en wootz et manche en bois de fer d’Arizona.
En effet je voulais faire une paire avec un fixe en wootz et manche en bois de fer d’Arizona de RémyB.
Après le SCAT de Lyon en novembre 2011, j’ai fais un saut chez Thierry Chevron, Forgeron coutelier à Orange (oui je sais très gros détour pour revenir après sur Saint Etienne) pour récupérer ma commande.
J’ai été reçu avec un accueil des plus chaleureux malgré l’heure tardive.
Thierry me fait visiter son atelier (oui oui Thierry s'y retrouve tout est a sa place mais l'atelier est très petit) où il s’est bricoler sa forge et la plupart de son outillage ainsi que son bas fourneau pour fabriquer l’acier de réduction le Tama-Hagané également son Creuset sorte de four a gaz pour fabriquer son wootz.
Four de trempe maison
Voici d’ailleurs un lingo de wootz ......
et aussi un morceau forgé près à faire une lame.
Nous avons longuement discuté sur la fabrication du wootz mais aussi du Tama hagane et du damas qu’il fait.
J’avais déjà eu un cours magistral sur le Wootz avec Rémy B lorsqu’il m’avait livré mon fixe en wootz (mais je vous en parlerais dans une autre revue) et là j’ai eu d’autres explications supplémentaires. Ce fut très instructif.
Thierry a un parcours particulier pour en venir à la coutellerie. Je lui laisse la parole, voici ce qu’il dit sur son site :
« Manuel et bricoleur depuis l'enfance, passionné par le travail du bois depuis toujours, j'ai commencé à faire des queues de billard suite à un pari. On m'avait mis au défi à l'époque d'en réparer une, ce qui a été pour moi une première étape. C'est ce qui m'a ensuite donné envie d'en fabriquer entièrement.
Mais tout n'a pas été simple ! Comme il n'existait pas vraiment de machine pour faire des queues de billard, j'ai dû au départ me fabriquer mes propres outils et me forger ma propre technique.
Par la suite, j'ai pu aller me perfectionner aux Etats-Unis à Miami où j'ai reçu de précieux conseils de Dennis Searing, un des plus grands cuemakers.
Fabriquer des couteaux a été comme une suite logique pour moi. Arrière-petit fils d'un grand forgeron (qui a construit la grille d'entrée de la salle de restaurant du paquebot Le Normandie), j'ai toujours été attiré par le métal. Je savais que le travail sur les manches se rapprocherait beaucoup de celui des queues de billard, il ne me restait donc plus qu'à apprendre le travail du métal.
J'ai d'abord bricolé ma propre forge et commencé à taper sur de l'acier. Grâce à cela, j'ai acquis quelques principes de base avant de passer au défi de la soudure. A force de recherches et de différents conseils que j'ai pu obtenir, j'ai réussi mes premiers « Damas » (technique qui consiste à plier des aciers de couleurs différentes afin d'obtenir des motifs).
C'est à ce moment que je me suis pris de passion pour les aciers historiques comme le « Wootz » (qu'on appelle également « Bulat »). Grâce aux conseils du coutelier allemand Achim Wirtz j'ai pu reconstituer cette technique ancestrale d'origine perse. Je suis fier aujourd'hui de faire partie des rares personnes dans le monde à maîtriser ce savoir-faire longtemps perdu.
Par la suite, je suis allé en apprendre d'avantage sur l'art du damas chez Jean-Luc Soubeyras, grand forgeron et précurseur du renouveau de cet acier si particulier. C'est là que j'ai pu en découvrir plus sur « l'acier de bas fourneau » également appelé « acier de réduction ». Forgé grâce à des techniques similaires, l'acier obtenu est l'équivalent du « Tama-Hagané » qui est l'acier traditionnel utilisé par les japonais pour la fabriquation des célèbres katanas.
Ce qui me tient à coeur quand je fabrique un couteau ou une queue de billard, c'est de façonner non seulement quelque chose de beau mais aussi quelque chose qui remplit parfaitement sa fonction. J'apporte un soin tout particulier au choix des matières premières : les bois sont rares, précieux et triés, les aciers sont très propres, durs et tranchants.
Très attiré par la culture asiatique, j'ai choisi comme logo un « Hanko ». C'est une signature que l'on retrouve sur les anciens papiers officiels et les tableaux de maître japonais. Je l'ai faite réaliser au Japon par un artisan et elle représente mon nom en japonais. »
J’ai encore passé un très bon moment avec ce coutelier forgeron qui fait de beaux couteaux et dans divers styles. Mes photos ne reflètent pas la qualité de son travail car la lumière était trop basse.
Et voici les photos de mon pliant.
Liner avec platine en titane grade 5, plaquettes en bois de fer d'Arizona et Lame en Wootz inox mitre en damas explosion et fausse pièce en damas echelle de Mahomet.
Mots-clés : Couteaux Thierry Chevron
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