Le
Spyderco Mantra 1 est une création fabriquée en 2016, son concepteur est Eric Glesser dont le monogramme figure sur le côté droit de la lame.
Il existe une seconde variante du Mantra qui possède une lame beaucoup plus longiligne et moins typée
Spyderco, mais plutôt intéressante elle-aussi. Le
couteau qui a retenu mon attention est la version avec la fameuse lame en fer de lance, typique des productions de la firme de Golden. Le
couteau est une magnifique réalisation du sous-traitant taïwanais de
Spyderco.
On doit noter une initiative particulièrement généreuse de la part de la firme à l’araignée qui consiste à verser une partie des recettes de la vente des
couteaux Mantra au profit d’une fondation américaine de lutte contre la maladie de Parkinson (National Parkinson Foundation).
Le
couteau se présente comme un parfait
EDC de très haute qualité. A peu de chose près, le Mantra 1 reprend l’encombrement du Delica, mais dispose d’une lame plus massive.
Le
couteau est long de 10,8 cm lame fermée, pour une longueur totale de 18,5 cm. La masse est de 85 grammes, soit un vrai poids plume en raison de l’utilisation de
titane.
Sur le plan technique le
couteau utilise un système
Chris Reeve Integral Lock (RIL) modifié par adjonction d’une interface anti-usure en acier trempé qui assure le contact avec le frame en
titane et le talon de la lame. L’élasticité du frame est obtenue par une seule découpe, cette découpe est complétée par un usinage arrondi qui fait disparaître une zone de rupture potentielle : cette disposition est devenue classique sur l’ensemble des framelocks de facture industrielle en 2016.
Les côtes en
titane possèdent une épaisseur identique de 3 mm, la qualité de leur usinage est conforme à la production taïwanaise de
Spyderco. Les bords ont été soigneusement arrondis. La texture est satinée, très agréable au touché, en outre les côtes possèdent une finition stonewash, qui est par elle-même une
protection correcte contre les micro-rayures du
titane, inévitables dans le cadre d’un usage tout à fait normal du
couteau.
Le système anti-usure en acier trempé est fixé au moyen d’une double visserie torx non traversière que l’on ne peut voir qu’à l’intérieur de la platine verrou. Si ce système de fixation est esthétiquement très réussi, on peut toutefois se demander dans quelle mesure il sera résistant au fil du temps : mécaniquement parlant, la fixation par une visserie torx traversière paraît plus robuste. On observe que le système possède une partie haute rectiligne ou plutôt en forme de trapèze tronqué, qui vient prendre appui dans un évidemment de la côte, de manière à empêcher une déformation irréversible du verrou en
titane lors du retrait dudit verrou. En outre cette pièce en acier trempé est dotée d’un fin crantage qui facilite bien l’opération de retrait. L’alliage de
titane utilisé est un alliage classique du type
Ti6 Al4 V (grade 5) d’usage quasi universel pour la fabrication des framelocks industriels et customs, même si en matière de
couteaux customs on commence à trouver un alliage de grade 7 beaucoup plus résistant.
La structure du manche du
couteau est de type open frame avec une fixation assurée en bout de manche par quatre vis torx de fort diamètre (deux vis de chaque côté), cette architecture mécanique est complétée par un axe de pivot de la lame de diamètre moyen bien adapté à la taille de la lame. Il n’y a pas de stop pin apparent, ce dernier est remplacé par une butée interne qui correspond à un rail en arc de cercle usiné dans le talon de la lame. Cette configuration est souvent utilisée avec un système Ball Bearing associé à un flipper de type Kit Carson.
Le déploiement de la lame est donc possible au moyen d’un flipper bien proportionné, à l’usage ce flipper est efficace, toutefois on note que la rétention de la lame aurait gagné à posséder un peu plus de tension pour une éjection plus puissante de lame : le mécanisme fonctionne bien à condition de lui donner une impulsion suffisamment puissante et est en retrait par rapport aux systèmes IKBS et KVT de Kershaw ainsi qu’au dispositif à billes en céramique technologique utilisé sur les
couteaux Kizer.
Le manche possède une excellente ergonomie avec une courbure optimale pour une prise en main très robuste, la découpe avant des côtes en
titane permet l’obtention d’un quillon inférieur très protecteur que vient compléter le flipper usiné dans le talon de la lame. La partie antérieure du manche est assez épaisse et comporte des découpes ergonomiques très efficaces. Le manche possède une épaisseur de 10/11 mm pour une hauteur de 20 mm à l’aplomb du liner anti-usure et atteint 25 à 26 mm en bout de manche.
Le clip en trombone est réversible en position tip up uniquement, mais permet un port en poche profond de bon aloi. Le clip assure une très bonne rétention en poche avec une grande discrétion.
La lame possède une épaisseur de 3 mm classique pour un usage d’
EDC, la lame est pourvue d’une rampe crantée permettant un excellent appui du pouce derrière le Round Hole, ce dernier est parfaitement opérationnel et autorise un très bon déploiement de la lame, son diamètre est de 10 mm approximativement. La lame mesure 83 mm avec un tranchant lisse utile de 80 mm, cet excellent ratio pour un
couteau très compact s’explique par l’absence de Finger Choil. Le dos de la lame est plat, avec une très bonne gestion de l’épaisseur, et une pointe assez fine pour l’accomplissement de travaux de coupe de précision.
L’émouture est une géométrie plane intégrale réalisée sur un acier CPM-M4 qui est un remarquable acier et le tranchant est extrêmement coupant. Le
couteau est livré dans une boite
Spyderco classique avec une enveloppe en papier bulle contenant un sachet déshydratant absorbeur d’humidité et une notice de mise en garde sur le caractère hautement vulnérable de la lame à la corrosion, et plus particulièrement à l’acide citrique. La lame possède une hauteur maximale de 30 mm à l’aplomb du Round Hole.
L’acier CPM-M4 est un produit issu de la technologie de la métallurgie des poudres de la société américaine Crucible. La caractérisation physico-chimique en fait un composé métallurgique qui selon les sciences de l’ingénieur se classe à la fois dans les aciers spéciaux (pourcentage de carbone supérieur à 0,6), mais surtout dans la catégorie des aciers outils dits rapides, c’est-à-dire destinés à déchiqueter d’autres aciers.
Il s’agit d’une évolution technologique majeure de l’acier M4, lui-même produit par Crucible. Le CPM REX M4 HC (HS) est un acier outil à haute teneur en vanadium spécialement conçu pour les applications rapides et offre une meilleure résistance à l’usure et une plus grande résilience (toughness) que les aciers M2 et M3.
Par rapport à l’acier standard M4 le CPM-M4 a été modifié par une augmentation en carbone afin de lui conférer une dureté optimale pour les travaux de coupe. On note également un apport en souffre notable (High Sulfur) selon Crucible, qui permettrait d’obtenir un meilleur usinage de l’acier CPM-M4. Sa composition physico chimique est donnée par un Data Sheet de Crucible : carbone : 1,42% ; chrome 4,00% ; vanadium : 4,00% ; tungstène : 5,50% ; Molybdène : 5,25%, manganèse : 0,30% et souffre 0,06%.
Voici donc un excellent
couteau, solide et doté d’une lame supérieurement efficace, mais dont il faudra prendre soin : si vous avez l’habitude de couper des agrumes avec votre
EDC, ce n’est sans doute pas le
couteau de la situation, même si un nettoyage rapide à l’eau et au liquide vaisselle m’a montré qu’un tel découpage était tout à fait possible !!!
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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