Le Techno est une réalisation de Spyderco fabriquée à Taïwan (métropole de Taichung, une ville industrielle) comme le Sage 2 et beaucoup de couteaux parmi ceux dont la finition est actuellement la meilleure. Le coût de la main d’œuvre est rigoureusement identique à celui de la main d’œuvre disponible à Golden dans le Colorado au siège de Spydie. Le Techno est la version industrielle d’un couteau custom fabriqué par le coutelier polonais Marcin Slysz. Ce coutelier a débuté sa carrière en 2006 en commençant par des lames fixes, mais en passant rapidement au stade des fermants de haute technologie. La majorité des créations de Marcin Slysz sont des framelock en titane conçu sur le modèle du Reeve Integral Lock complétés par quelques crans forcés. La dénomination originale du couteau serait « Mouse », ce qui lui convient très bien. On note que le logo de Marcin slysz fait penser à celui de Jens Anso, mais cette ressemblance formelle est limitée dans la mesure où le Techno se distingue facilement des belles réalisations du designer danois !
 

Le couteau mesure 8,2 cm fermé pour 15,1 cm lame ouverte. Sa masse est de 102 grammes.
 

Le framelock est constitué de deux côtes en titane de type 6Al-4V (grade 5) le même titane que celui utilisé par Chris Reeve sur le Sebenza, même s’il n’existe aucune indication sur une éventuelle trempe du bout du verrou (cela ne paraît pas être le cas essentiellement pour des raisons économiques).
 

En la matière on peut dire que Spyderco a pris conscience des risques d’usure prématurée du verrou et a introduit des platines renforcées par des liners internes en acier. Pour des raisons, qui ne sont pas explicitées, cette technologie qui a déjà montré son efficacité n’est pas déployée de manière systématique. On peut toutefois penser qu’elle va le devenir.
 

L’engagement du verrou est immédiat, sans forcer légèrement comme sur le Pipsqueak, avec un positionnement constant qui n’est pas accentué par la prise en main. Le verrouillage est parfait : on ne distingue aucun jeu.
 

Les côtes possèdent une épaisseur de 3 mm. Le manche est épais de 12 mm pour une hauteur de 2,7/2,8 mm.

Les deux côtes en titane possèdent une finition stonewashed du plus bel effet qui vient compléter celle de la lame. On note que la découpe avant des côtes ne forme pas de quillon inférieur, et qu’il est donc extrêmement important de placer l’index au niveau de la découpe de la platine gauche pour une prise en main sûre et sécurisée.
 

Le couteau reçoit une entretoise en G-10 bleu « électrique » qui possèdent une importance capitale pour l’ergonomie et la prise en main en raison de son crantage bien pensé, combiné à un manche légèrement galbé.
 

Le clip en acier à deux positions est du type « trombone » parfaitement fonctionnel, il a reçu un traitement de surface gris qui l’empêche de briller, et c’est une bonne chose. Il mesure 5,2 cm de long pour un peu 7 à 8 mm de large.
 

La lame est tenue verrouillée en appui sur un solide stop pin, le manche est tenu assemblé par une visserie torx de diamètre moyen et par un axe de pivot de la lame assez massif.
 

On note de part et d’autre la présence de rondelles en bronze phosphoré qui permettent une déploiement fluide de la lame avec un peu d’huile en début de cycle d’utilisation, le couteau étant livré très sec dans un sachet en plastique scellé.
 

Le dos de la lame est intégralement plat, avec en arrière du Spyderhole de 13 mm de diamètre d’un crantage sur deux cm permettant un appui efficace du pouce.
 

La lame possède une géométrie drop point agréable et polyvalente qui correspond bien à un EDC. Elle possède une hauteur maximale de 2,9 cm hors Spyderhole avec une gestion dégressive de l’épaisseur et de la hauteur.
 

 Compte tenu de la longueur réduite de la lame Spyderco a renoncé à usiner un fingerchoil qui aurait été trop pénalisant sans avoir d’usage bien clair sur un couteau aussi compact. La lame mesure 6 cm avec un tranchant de 51 mm environ. Son épaisseur est de 4,7 mm. Cet aspect compact mais puissant associé à un acier Carpenter CTS-XHP issu de la métallurgie des poudres en fait un redoutable outil de coupe et non un simple gadget décoratif.
 

L’acier XHP se présent comme une sorte de D2 dont la composition en chrome a été dopée pour le faire passer dans la catégorie des aciers inoxydables. La composition chimique de l’acier est la suivante : 1.60 C, 0.50 Mn, 0.40 Si, 16.00 Cr, 0.35 Ni, 0.80 Mo, 0.45V, Bal, Fe. Carpenter présent la résistance à l’oxydation du 440C avec un traitement thermique susceptible de lui conférer une dureté de 64 RKC. Dans la pratique, il est sans doute suffisant de conserver une dureté équivalente à celle du D2 utilisé en coutellerie soit 61/62 RKC.
 

La lame possède une émouture plate intégrale qui lui confère un tranchant très durable. Sur un mois d’essai en tant qu’EDC, le Techno n’a démontré aucune faiblesse en matière de coupe. Le carton d’emballage est découpé comme une vulgaire feuille de papier, sans que cela vienne altérer le tranchant rasoir de cette étonnante réalisation.
 

Par rapport au Pipsqueak, ce couteau est plus petit, tout en restant très efficace. Pour un usage partiellement outdoor, le Pipsqueak peut fort bien faire l’affaire, alors que le Techno est beaucoup plus un couteau urbain. Cet aspect étant renforcé par la qualité de la finition et par un look flatteur dépourvu de toute agressivité. Le budget à considérer est identique à celui du Pipsqueak.

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