Couteau Boker Pipsqueak
Un framelock sub-compacte
Pour revenir au Pipsqueak il est important de préciser que le couteau ne possède pas une structure mécanique hybride avec une côte en acier recouverte par une plaquette de G-10 et d’une platine verrou en titane, mais de deux côtes en titane. Celle de gauche recevant une plaquette en micarta canevas de couleur olivâtre.
Les premiers framelocks fabriqués à Solingen n’étaient pas exempts de défauts. Sur mon Haddock chroniqué sur ce blog le frame est resté dur, à la fois à engager et à dégager. Cette gestion aléatoire de l’engagement du frame avec un verrouillage qui devient effectif en forçant légèrement est un élément inquiétant qui pourrait être à l’origine d’une usure prématurée du titane par friction en force contre le talon de la lame qui possède une dureté bien supérieure.
Le Pipsqueak mesure 9,1 cm fermé pour 15,16 cm lame déployée pour une masse qui atteint quand même les 168 grammes. Ce couteau est réalisé avec grand soin et avec un niveau de finition qui fait honneur aux employés de Solingen. Les deux côtes de titane reçoivent une finition stonewashed parfaite qui est complétée sur le plan esthétique par une finition duotone stonewashed/satinée de la lame.
La platine verrou possède une épaisseur de 3 mm identique à la platine opposée. Une fois la période de rodage passée cette platine fonctionne avec la régularité d’une horloge suisse. Le côté gauche reçoit une plaquette en micarta canevas avec une nuance de couleur beige et OD Green du plus bel effet.
Le manche est épais de 13 mm avec une hauteur moyenne de 3 cm. Le découpage des platines forme vers l’avant un quillon, et vers l’arrière une seconde zone protubérante qui permet de disposer d’un grip de qualité supérieure compte tenu de la faible longueur du manche. Donc en bout de manche, la hauteur de ce bec atteint 4 cm. Cette organisation permet de manier le couteau avec une grande force et beaucoup de précision.
On note la présence d’une entretoise en micarta canevas à l’extrémité du manche. C’est à ce niveau que les deux côtes sont tenues assemblées par deux vis torx traversière de moyen diamètre. Vers l’avant on trouve un stop pin massif et un axe de pivot également très robuste.Le clip assez particulier mesure 5,5 cm de long pour une largeur de 11 mm en moyenne. A défaut de faire l’unanimité ce clip est extrêmement puissant et assure une parfaite rétention en poche, mais il n’est pas réversible.
La lame est extraordinaire, elle mélange le drop point avec un tranchant recurve redoutablement efficace. Les capacités de cette lame sont supérieures à bien des fermants plus grands. Elle possède une épaisseur de 5 mm habilement gérée par une émouture en creux. Sa hauteur atteint les 4/4,2 cm. L’acier utilisé est le CPM S35V qui se montre tout à fait excellent, au minimum équivalent au CPM S30V dont il est une extrapolation.
La lame reçoit deux thumbstuds protubérants permettant un déploiement très confortable, aidé par des rondelles en bronze phosphoré. Le dos de la lame reçoit une zone crantée de 2 cm qui permet un appui efficace du pouce.
La lame mesure 6,5 cm de long pour un tranchant similaire en raison de la ceinture S curve, bien adaptée à un couteau compact.
Il s’agit donc d’un véritable couteau, très polyvalent malgré un format compact qui pouvait s’avérer déplorable.
Mon exemplaire porte le numéro 300 qui se trouve juste à côté du monogramme du coutelier forgeron. Voici donc une fort intéressante réalisation allemande comme on peut en souhaiter davantage.
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