Avr. 15
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Couteau Böker Plus Kwaiken Carbone Fiber
Un fermant d'inspiration japonisante
Lucas Burnley est un jeune coutelier américain qui est devenu célèbre, notamment, par la réalisation d’un couteau fixe d’inspiration japonaise, le Kwaiken. Ce modèle est devenu emblématique des réalisations du coutelier et a fait l’objet de la réalisation en série par Böker Plus d’une série de fermants de qualité depuis 3 ans. Le premier modèle de Kwaiken fabriqué par Böker Plus possédait une superbe finition stonewashed de la lame, et le manche recevait des plaquettes en micarta caneva vert sombre du plus bel effet. A l’époque la lame était seulement réalisée en AUS-8, mais le vrai problème provenait d’un thumbdisk sous-dimensionné ne permettant pas l’exploitation correcte du système IKBS dont est doté le couteau.
Böker Plus a frappé fort en 2014/2015 avec deux versions du Kwaiken dotées de lame en acier VG-10. Les deux versions sont des flippers qui cette fois permettent le fonctionnement optimal en terme de déploiement de la lame que l’on peut attendre du dispositif IKBS. Le premier exemplaire possède des côtes en titane, il est très beau mais un peu lourd. De ce fait, Böker Plus a rectifié le tir une nouvelle fois et a fabriqué une version du Kwaiken doté de côtes en fibres de carbone, le gain de masse est appréciable et de ce fait la vocation EDC de ce couteau est beaucoup plus évidente. Les deux Kwaiken titane/fibre de carbone ont connu un succès considérable dont le marché américain a absorbé l’essentiel de la production. Les deux couteaux sont désormais disponibles sur le marché français à des prix de l’ordre de 140 à 155 euros environ.
Le Kwaiken mesure 12,3 cm lame fermée pour une longueur totale de 21,3 cm ce qui paraît déjà être assez long pour un EDC. La masse est de 126 grammes, ce qui reste très raisonnable.
Le couteau est construit autour de deux platines en acier inoxydable d’une épaisseur identique de 2 mm. Ces platines ne sont pas ajourées ce qui rend l’architecture du couteau particulièrement solide. Le blocage de la lame est un système Liner Lock parfaitement ajusté, le blocage est immédiat et il n’existe aucun jeu vertical ou horizontal de la lame.
Les côtes en fibres de carbone possèdent une épaisseur de l’ordre de 1,5 mm, sur mon exemplaire la côte de gauche paraît légèrement plus épaisse que celle de droite, en tout cas rien de marquant pour l’utilisation du couteau.
La finition latérale des côtes est excellente, la texture est lisse et donne un aspect luxueux à ce couteau, sans nuire à la prise en main, notamment en raison de l’aspect rectiligne du manche et de sa longueur conséquente. Un examen détaillé des côtes montre que le détourage de la fibre de carbone montre quelques irrégularités perceptibles au touché, mais rien de grave.
Le manche possède une épaisseur de 12 mm pour une hauteur de 23 mm. La prise en main est excellente, la surface disponible est largement suffisante. L’aspect ultraplat du manche correspond bien à l’esprit zen du couteau conçu par Lucas Burnley. Il n’existe aucune zone de crantage sur le couteau.
Le manche se termine par une entretoise qui paraît être en zytel et semble jouer un rôle important dans l’assemblage du manche. La visserie torx utilisée est de petit diamètre. La rigidité structurelle de l’ensemble est excellente.
Le clip est un clip minimaliste, en accord avec le couteau, ce clip est parfaitement opérationnel, en revanche le fait qu’il soit doté d’une position unique est sans doute une caractéristique pénalisante (pour les gauchers, mais pas seulement).
La lame est réalisée dans l’excellent acier VG-10 que Spyderco a contribué à imposer comme un classique des aciers de coutellerie. L’émouture est réalisée en creux d’une manière très satisfaisante. Elle permet l’obtention d’un tranchant très coupant similaire aux réalisations de Spyderco en la matière.
Le dos de la lame est intégralement plat, la pointe de la lame se termine par un méplat en losange qui lui confère une grande solidité. A l’évidence cette lame est la transposition particulièrement réussi d’une pointe de sabre japonais traditionnelle, elle rappelle les designs travaillés par James Williams pour CRKT sans être identique.
Cette lame est suffisamment intéressante pour séduire ceux qui sont allergique à l’American Tanto, et en outre elle est dépourvue de toute référence tactique, ce qui fait que le couteau est assimilable à un EDC de gentleman, sous réserve d’une longueur plutôt conséquente.
La lame possède une épaisseur de 3 mm, mon exemplaire porte le numéro de fabrication 0017 et serait donc une production précoce du couteau. La lame mesure 90 mm avec un tranchant d’environ 87/88 mm ce qui est un excellent ratio. Sa finition est satinée, ce qui convient très bien à sa vocation pacifique.
Le déploiement de la lame se fait au moyen d’un flipper associé au système bien connu IKBS, l’ouverture est fluide, même si l’on peut regretter l’absence de crantage du flipper qui aurait permis de communiquer une impulsion d’ouverture encore supérieure…
Le couteau ne possède pas de stop pin externe, la lame est dotée de deux butés qui coulissent dans des rails circulaires et viennent se caler en butée dans les logements usinés dans les platines. Un calage identique s’effectue en position fermée.
En bref, un couteau très intéressant utilisant des matériaux de très bon niveau pour un rapport qualité/prix qui paraît difficile à battre !!
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Mots-clés : Couteaux Boker
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