Couteau Pepe Jalomo Monster Lanny's clip
Un grand slip-joint moderne
Ce qu'on nomme //slip-joint// en anglais n'est autre que notre bon vieux cran forcé (Laguiole, Victorinox, etc.), c'est à dire un système dans lequel un ressort placé entre les platines, logé dans le dos du manche, vient appuyer sur le talon de la lame.
Depuis quelques années on assiste aux USA à une résurgence de ces slip-joints avec des grands noms comme Enrique Pena , Bret Dowell, Tony Bose ou encore Jared Oeser. La construction s'est modernisée et les couteliers proposent des alernatives (micarta, titane, carbone) aux manches en bois ou en corne qui étaient auparavant obligatoires.
C'est un monde très différent de celui du couteau à verrou qui m'est familier et il y a tout un vocabulaire spécifique à apprivoiser. Dans le monde du slip-joint il existe également un certain nombre de profis de lames (Sway back Jack, Lanny’s Clip, Zulu Spear, etc) et les couteliers reproduisent ces profils.
On ne juge donc pas un coutelier selon son originalité ou le look de ses couteaux. C'est plutôt sur la qualité et la minutie de la fabrication qu'un artisan est reconnu par ses pairs.
Voulant élargir un peu ma collection et acquérir un slip-joint moderne, j'ai contacté Jose "Pepe" Jalomo qui avait l'avantage d'être connu tout en ayant un livre de commandes encore ouvert. Après 6 mois d'attente j'ai reçu ce modèle Monster Lanny's clip que nous allons détailler.
La plupart des slip-joints sont d'une taille assez réduite (une lame d'environ trois pouces ou moins) ce qui ne me convenait pas. J'ai donc demandé à Pepe de me fabriquer son modèle Monster qui possède une lame de 3,5 pouces.
Quand on mesure on trouve 90 mm de la pointe au manche avec une longueur de tranchant de 80 mm. La longueur totale en position ouverte est de 20,5 cm et le poids s'établit à 132 grammes ce qui permet un port aisé en ville.
Le manche est en micarta vert sur liners G10 rouge sombre. Les liners internes et le "shield" (pièce décorative sur la platine de présentation) sont en acier inox.
J'ai hésité à demander des mitres (bolster) en acier mais j'ai finalement opté pour la simplicité avec simplement le cercle du pivot à l'avant du manche et pas de trou pour lanière à l'arrière.
La lame au profil clip point et à l'émouture creuse est en acier CPM154 tout comme le ressort. Cet acier est une version métallurgie des poudres du bien connu 154CM. Le grind est très propre tandis que le la finesse de la lame derrière le tranchant la transforme en un rasoir vraiment impressionannt.
Pepe fait lui-même son traitement thermique et il m'a envoyé une photo prise lors de la construction ou on voit bien la lame et le ressort portant encore les traces de ce traitement.
La prise en main est très bonne avec cet arrière du manche dont la hauteur augmente progressivement et qui vient bien se caler dans le creux de la main. On note qu'il n'y a pas de jimping (striures), que ce soit sur la lame ou le manche.
La largeur maximum est de 1,2 cm ce qui est assez fin. C'est légerement moins par exemple que mon Large Sebenza 21 micarta.
Si on compare les deux couteaux on voit que les dimensions générales sont très comparables. C'est un grand slip-joint par rapport à la moyenne.
Le ressort est assez fort est il est absolument impossible d'ouvrir le couteau sans utiliser ses deux mains. Contrairement au seul slip-joint de ma collection (Victorinox cadet), le Monster Lanny offre un point d'arrêt à mi-ouverture.
Les amateurs de slip-joints évoquent souvent le "walk and talk" d'un couteau quand ils veulent parler de l'action d'un modèle particulier. Le "walk" est la douceur et la fluidité de la course de la lame lors de l'ouverture ou la fermeture. Le "talk" quand à lui est le son que fait la lame quand elle arrive en position ouverte ou quand elle rentre dans son logement entre les platines lors de la fermeture.
Je n'ai pas de point de comparaison pour évaluer réellement mon Monster Lanny mais je peux affirmer que la course est très fluide et que ça claque fort à l'ouverture et à la fermeture.
Le couteau est livré dans une pochette en cuir toute simple de façon à le transporter sur soi sans l'abimer.
Alors quel bilan tirer de cette première incursion dans le monde du slip-joint moderne ? Certes il est un peu déconcertant pour moi de devoir utiliser les deux mains pour déployer le couteau. Du fait de l'absence de verrou je fais également attention à ne pas appuyer trop fort avec le pouce sur la lame quand je tiens le couteau. Mais à part ça aucune différence. La qualité de réalisation est remarquable, le pliant est beau et il coupe très fort. De mon point de vue c'est une expérience concluante.
En fait je suis tellement emballé que j'ai commandé à Bret Dowell un slip-joint de sa gamme. Cela me permettra de faire des comparaisons avec ce Monster Lanny...mais ce sera pour dans trois ans !
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