Nov. 17 16

Couteau Spyderco Heinrich Hennicke Opus

Une oeuvre magistrale : une variante du Military

  • Currently 4.2/5

Note : 4.2/5 (4 notes)

Heinrich Hennicke est un coutelier custom allemand qui a commencé sa carrière en 1996. Après avoir visité le Mainz, le marché des artistes allemands, il devint fasciné par les customs et commença son apprentissage de la technique sous la direction d’Herman Gradinger.



Bien que ses premiers fussent fabriqués par la méthode du Stock Removal, il acquit rapidement la technologie de la forge des lames et commença à fabriquer des à plein temps, avec notamment des lames en damas de très haut niveau qui ont fait sa renommée.



Sa première custom collaboration avec fut une variation sur le thème du modèle Police qui fut commercialisé en 2012 sous le nom d’Ulize : un design très intéressant dotant le Police d’une lame de type Kopis que j’ai dans ma collection. Hennicke poursuivit ses customs collaborations avec Böker Solingen avec une dague à poignée en superbe et il a aussi conçu le modèle T1 de Kizer qui est un très bon .


D’après la documentation de , l’Opus fut prototypé de manière définitive en 2014 et reçut la nomenclature d’Opus 14. L’Opus est une variation sur le thème du modèle Military. Il reprend les caractéristiques générales du Military avec une ergonomie qui lui est propre et devrait normalement intéresser beaucoup de personne aimant le original.


Le mesure 13 cm fermé pour une longueur totale de 22 cm assez proche de celle du Military original. Le possède une masse de 119,10 grammes qui demeure très tolérable.
 

Techniquement, ce est un linerlock de très bonne facture fabriqué au Japon à Seki City et qui démontre une parfaite maîtrise du mécanisme de verrouillage Liner Lock autant que la maîtrise du CPM-S30V. Disons que si cette réalisation demeure en retrait des productions de Taïwan, elle est au niveau de celles fabriquées dans l’usine de Golden au Colorado.
 

La particularité de la platine est d’être très bien ajustée avec un engagement de 100% de la surface au talon de la lame, sachant que l’épaisseur de cette platine est de 1,5 mm approximativement, nous sommes en présence d’un assemblage très solide. La platine ne possède pas de pliure interne mais une simple découpe horizontale qui se termine par une découpe circulaire destinée à retirer une éventuelle zone de stress mécanique. Le a été testé sur plus d’un mois et le fonctionnement de la platine est demeuré strictement identique.


La côte dotée de la platine liner lock demeure sans aucun allégement, alors que la platine opposée qui possède toujours la même épaisseur de 1,5 mm, a été largement ajourée au moyen de trois découpes géométriques vaguement polygonales. L’évidement de cette platine permet de conserver une architecture très solide, sans doute plus solide que celle du Military de série qui avait été renforcé par adjonction d’une plaque. Contrairement aux rumeurs qui circulaient depuis plusieurs années au sujet d’un Military renforcé qui aurait été lourd comme un âne mort, le modèle Opus demeure très agréable en poche.

Le manche possède une visserie torx de très grande qualité et l’on constate qu’il sera sans doute difficile de faire mieux. Le stop pin est massif et l’axe de pivot de la lame parfaitement dimensionné. Le ne possède aucune zone de crantage mais son ergonomie sophistiquée provenant d’un manche fortement galbé rend la prise en main extraordinairement puissante. Les côtes sont en G-10 noir classique possédant une texture légèrement abrasive, efficace pour assurer une bonne prise en main.

Les côtes en G-10 possèdent une épaisseur de l’ordre de 2,5 mm, avec un détourage impeccable. Le manche possède une épaisseur de 10 à 11 mm approximativement pour une hauteur de 2,5 cm au niveau du verrou, la partie la plus galbée du manche atteint 30 mm avec une largeur dégressive. Sur le plan de l’ergonomie on peut penser que le travail accompli par Hennicke finalise de manière positive l’inclinaison du Massad Ayoob fabriqué en 2001 et dont l’ergonomie dite *Negative Blade Angle* était déjà une avancée considérable mais faisant perdre de la polyvalence au .
L’Opus corrige ce défaut et devient un prolongement naturel de la lame en conservant une polyvalence de coupe qui en fait un particulièrement réussi.

Le clip est un clip à quatre position de couleur noir absolument parfait sans être novateur, sa dureté est parfaite (ce qui n’est pas le cas du Chinook 4…) et permet de clipper le sur un rebord de poche sans dommage pour le pantalon.

La lame de l’Opus est une variation sur le thème de la lame à géométrie Clip Point du Military même si les deux lames possèdent en fait une identité spécifique. En apparence le finger choil du Military a été supprimé sur l’Opus mais cela n’est qu’une apparence, car en fait le dessous du talon de la lame a été utilisé pour aménager un espace d’appui qui permet de poser le doigt en toute sécurité pour des coupes de précision : cette zone d’appui atteint 25 mm avec une formée par un petit casse goutte au niveau du ricasso.

La lame est réalisée en CPM-S30V un acier toujours très apprécié chez , le tranchant du modèle D’Allara testé sur ce site pouvait être considéré comme (légèrement) perfectible : c’est désormais chose faite aussi bien sur l’Opus que sur mon Chinook 4 qui possèdent tous les deux des tranchants remarquables.



La lame de l’Opus mesure 10 cm de la pointe à la naissance du ricasso avec un tranchant lisse utile de 92 mm. Les tests de coupe conduits avec l’Opus montre que le S30V conserve toute sa pertinence en matière de puissance de coupe. La lame possède une épaisseur de 3 mm parfaite pour conserver une capacité de coupe fine.
 


L’émouture est de type plane intégrale. La lame possède une hauteur maximale de 33 mm ce qui en fait déjà un très sérieux outil. Le Spyderhole/Roundhole possède un diamètre de 15 mm et permet une ouverture très facile de la lame. Cette lame est montée avec des rondelles en téflon qui assure un service impeccable.



Disons que de prime abord j’étais un peu sceptique sur cette réinterprétation d’un aussi populaire que le Military de , mais d’un autre côté il était bien certain que Sal Glesser ne laisserait jamais passer un approximatif issu du Military.

La réinterprétation est magistrale parce qu’elle combine l’ADN du Military d’origine avec des apports très pointus qui font de ce une réalisation de premier plan. Franchement l’essayer c’est l’adopter.

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