Couteau Spyderco C229GP Shaman
Toute la magie d'un Spyderco
Il faut dire que c’est un bien intéressant outil à la fois compact et puissant.
Toutefois, il est certain que, compte tenu de sa petite taille, c’est un couteau qui manque de polyvalence.
Désormais, le C229GP Shaman conçu par Sal Glesser vient corriger cette lacune de manière magistrale avec un grand modèle s’inspirant du native 5 pour ce qui est de l’apparence, mais techniquement totalement différent.
Le couteau a été commercialisé en octobre 2017 aux Etats-Unis et s’est déjà taillé un succès massif, et je dois dire que c’est bien normal compte-tenu de ses qualités.
Normalement, c’est un couteau qui devrait connaître un franc succès en France ou les amateurs de Spyderco sont nombreux. Franchement, j’avais bien noté la présence de ce couteau parmi les nouveautés Spyderco en étudiant des vidéos du Shot Show 2017, mais je n’avais aucun avis sur le Shaman.
Maintenant, je suis vraiment très content de rajouter cette pièce à ma collection. Pour un certain nombre de commentateurs américains le Shaman est un couteau qui montre la capacité de Spyderco à faire des couteaux aussi solides et massifs que Cold Steel.
En fait, toute la technologie du Shaman est purement du Spyderco, mais du Spyderco renforcé !
Le couteau mesure fermé 11,90 cm et mesure 21 cm lame déployée, donc un grand couteau qui se démarque d’emblée du Native 5. Sa masse est assez importante avec 148 grammes et en fait un EDC à vocation tactique.
Techniquement, ce couteau est une petite merveille, avec un système de verrouillage que j’adore, à savoir le Compression Lock qui jusqu’à l’arrivée du Power Lock était considéré comme le système de verrouillage le plus puissant de Spyderco. Je rappelle que le Compression Lock n’est pas un simple Liner Lock inversé (Top Liner Lock) mais un système à part entière qui prend appui sur le talon de la lame pour la comprimer fortement contre l’axe de pivot de la lame.
Mécaniquement, le Liner effectue bien une translation latérale vers la droite pour s’engager sur un méplat usiné sur le talon de la lame.
Le mécanisme est réglé à merveille avec un fonctionnement toujours régulier, l’étude répétitive du couteau montre qu’il n’existe aucun jeu résiduel, cela est sans surprise puisque le Compression Lock est déjà utilisé avec succès sur un grand nombre de couteaux dont le très remarquable Paramilitary-2 et 3.
L’architecture comprend deux platines ajourées en acier d’une épaisseur d’approximativement 1,5 mm. La platine qui assure le verrouillage reçoit un ajourage par découpes circulaires au nombre de huit de plus petit diamètre que celles de la platine opposée, qui reçoit des découpes circulaires au nombre de quatre avec un diamètre supérieur mas sans effets sur la rigidité de l’ensemble tout en permettant une réduction notable de la masse.
Les platines en acier sont intégrées au sein de découpes dans les côtes en G-10.
Les côtes en G-10 possèdent une épaisseur de l’ordre de 3 à 4 mm ce qui assure une sacré solidité au manche. La texture de ce G-10 est du type poncé avec un aspect naturel dont la texture est totalement non abrasive. Ces côtes en G-10 possèdent un niveau de finition exceptionnel avec un détourage parfait. Ces énormes côtes en G-10 marron sont pour beaucoup dans l’exceptionnelle qualité de la prise en main du couteau.
Le manche possède une épaisseur de 13 mm au minimum, avec une hauteur de 26 mm au niveau du Compression Lock, tandis que les côtes ont été usinées vers l’avant de manière à constituer un quillon inférieur dont la hauteur est de 34/35 mm. La partie arrière la plus galbée du manche atteint 30 mm et cet ensemble permet une prise en main d’une très grande puissance qui confirme l’impression première d’être devant un couteau très solide.
La visserie Torx est identique de la visserie renforcée qui fit son apparition avec le Native et le Paramilitary-2.
Le manche est doté d’une entretoise en acier qui comprend 4 vis de fixation à l’arrière du manche. On note que le stop pin est particulièrement massif.
Le clip est le modèle Spyderco de base, mais globalement mieux fini avec une finition stonewashed et la possibilité de le monter sur quatre emplacement.
En revanche il est beaucoup trop dur et risque fortement d’abimer des tissus trop léger. Cette tendance à la dureté des clips a été identifiée sur des couteaux de différentes marques en 2017 ; chez Spyderco elle est particulièrement marquée sur les modèles Shaman et Chinook 4, alors que le Clip du modèle Opus est utilisable d’entrée de jeu sans assouplissement préalable.
La lame est remarquable et se démarque de celle du Manix Lock back que j’ai sous la main.
La lame possède un aspect Spear Point plus marqué. On note la présence d’un faux contre-tranchant peu marqué, qui conduit selon Spyderco à disposer d’une émouture de type sabre.
En fait compte tenu de la faiblesse du contre-tranchant cette émouture est essentiellement est une émouture plate, très bien exécutée. La lame mesure 95 mm pour un tranchant lisse utilisable de 80 mm, cette perte en ligne est due à la présence d’un finger choil qui permet effectivement une manipulation très fine de la lame pour des coupes de précision, là où la prise en main classique du couteau permet des coupes en force.
La lame possède une épaisseur de 3,5 mm gérée de manière dégressive vers la pointe, mais jamais cette lame n’apparaît comme fragile. La lame comporte une rampe crantée très efficace d’une longueur de 25 mm et permet de fournir un appui très efficace au pouce qui ne glisse absolument pas.
Le Spyderhole possède un diamètre de 15 mm qui permet une ouverture très facile, d'autant plus que la lame est montée avec des rondelles en bronze phosphoreux de part et d’autre de son axe de pivot.
La lame est réalisé en CPM-S30V et possède un tranchant très coupant d’origine.
On note toutefois que le tranchant pourra être amélioré en le passant sur la céramique du Sharpmaker pour éliminer un défaut de finition se trouvant du côté droit de la lame vers la pointe, défaut visuellement un peu gênant mais sans incidence sur la capacité de coupe de cette lame (un défaut similaire pouvait être constaté sur le D’Allara fabriqué à Seki City alors que le Shaman est fabriqué à l’usine de Golden dans le Colorado).
Le défaut est sans conséquence pratique mais énerve sur un couteau de ce prix… La lame possède une hauteur maximale de 35/36 mm qui en fait un outil coupant très puissant avec une finition stonewash parfaitement homogène.
Au terme de cette analyse, le Shaman est une réalisation de très grande qualité qui devrait satisfaire un large public allant bien au-delà du cénacle des afficionados de spyderco : le couteau possède toute les qualités nécessaire à un couteau tactique/outdoor.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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