Couteau Spyderco Khukuri
Un O2CI d'Ed Schempp
Disons le franchement, en matière de couteaux, j’ai des goûts plutôt classiques. Je suis plus Sebenza qu’Extrema Ratio. Pourtant quand j’étais jeune, je n’étais ni Rolling Stones, ni Beatles mais tendance The Who. C’est vous dire si d’habitude, j’aime les trucs déjantés. Pour une fois, j’ai été séduit par un O2CI, un Objet Coupant Carrément Improbable.
Il s’agit du Khukuri dont le design est du père du Barong, du Persian et du Rock Salt de la marque à l’araignée. J’ai eu la chance de rencontrer Ed Schempp à l’occasion du dernier SICAC et j’ai découvert un homme sympathique et souriant, plein de bonhomie et d’une très grande humilité.
Ed Schempp, c’est déjà un artiste du damas. Son trip, c’est la forge et les aciers. Son plaisir, c’est de faire apparaître des motifs aux cœurs des lingots. Sa grande amie, c’est Grace Horne, la magicienne So British de l’acier. Après, pour les designs, il revisite des formes traditionnelles qu’il adapte. Pour le SICAC, par exemple, il n’avait réalisé quasiment que des lames Hawkbill. Lorsque je lui ai demandé pourquoi avoir fait des profils si particuliers, il m’a répondu : « Je n’avais jamais essayé, je voulais voir ce que cela donnait et la praticabilité de ces formes de lames. »
La question suivante était alors logique : quel est son design qui lui est le plus cher ou qui l’a le plus motivé ? Là, Ed Schempp sort directement son Khukuri et me dit : « Ca, ça fonctionne très bien ! » A la vue, le couteau me déconcerte et ne me dit rien qui vaille. Inspiré des lames asiatiques, le Khukuri a un angle très prononcé entre l’axe du manche et l’axe de la lame.
A première vue, c’est un peu space.
Après quand on a le couteau en main, c’est très différent. On comprend pourquoi son inventeur en est fier.
- Longueur totale 195 mm
- Longueur fermé 111 mm
- Longueur de lame 87 mm
- Longueur du tranchant 67 mm
- Epaisseur de lame 3 mm
- Acier de la lame VG-10
- Poids 95 g
- Diamètre du Spyderhole 13 mm
- Manche G-10
Le G10 Green Foliage est du plus bel effet et le reste de la finition est à la hauteur, c’est très soigné, comme la plupart du temps chez Spyderco. Les platines sont complètes, ce qui assure la rigidité et la solidité de l’ensemble. Enfin, son look attise la curiosité plutôt qu’il ne génère de l’anxiété. Sur une entrecôte ou sur des tomates l’ensemble de la longueur de lame attaque la matière. Mais c’est en « tranché à la volée » qu’il est le plus impressionnant : corde, serre-flex, végétaux, feuillards, tout y passe. La lame happe la matière et le VG10 la tranche. Seul bémol, le liner n’est pas facile d’accès et demande un peu d’entraînement pour une fermeture rapide.
Voilà donc typiquement un couteau que je n’aurais même pas pensé essayer tellement son look me déconcertait et qui finalement en main m’a révélé ce pour quoi il a été créé : couper des kilomètres de ficelles, ouvrir des milliers de sacs d’engrais, couper des bâtonnets. Et tout cela dans un confort absolu, c’est magique. Il faut dire que comme il l’avoue modestement, Ed Schempp est agriculteur. Il ne faut jamais se fier aux apparences.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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