Le Boost est comme le Freek une nouveauté Benchmade 2017 qui est d’ailleurs admirablement complété par le Bugout. D’une manière certaine la firme de Lester de Asis continue à renforcer le segment qui va de l’entrée de gamme avec le Bugout au milieu de gamme avec les modèles Freek et Boost.



Dans un premier temps on pouvait penser que ces deux couteaux étaient de simples variations de qualité sur le thème du Griptilian et du Barrage.
En fait il s’agit de meilleurs couteaux dont l’ergonomie globale a été améliorée et qui sont dotés d’excellentes lames en acier CPM-S30V.

Ce choix du S30V semble être un élément primordial pour concurrencer certaines réalisations chinoises d’entrée de gamme dotées de lames en acier 14C28N avec traitement cryogénique les mettant au niveau du 154CM utilisé par Benchmade sur les Griptilian et dont le traitement thermique a toujours suscité des controverses en raison de résultats souvent irréguliers. Cette situation est confirmée par de nombreux utilisateurs américains qui se félicitent de la décision de Benchmade.

En fait, on peut dire que Benchmade a toujours réalisé d’excellents couteaux, mais avait peut-être un peu délaissé le milieu de gamme en 2016 avec une utilisation massive de l’excellent CPM-S20V.

Le Boost est un couteau trop grand pour être un EDC urbain raisonnable, en revanche c’est un formidable couteau de travail. Il mesure 12,20 cm fermé pour une longueur totale de 21,50 cm. Sa masse est de 130 grammes ce qui reste très raisonnable et le range d’emblée parmi les couteaux à vocation professionnelle et Outdoor.

Présenté à des néophytes le couteau ne suscite aucune réserve, c’est clairement un utilitaire remarquablement conçu avec un aspect dépourvu d’agressivité.

Mécaniquement on peut dire que le Boost reprend l’architecture mécanique du Barrage en améliorant considérablement le couteau.
Le dispositif de déploiement et de verrouillage de la lame est l’Axis Assist bien connu qui, associé au verrouillage linéique de l’Axis Lock, est un système d’assistance à l’ouverture qui se déclenche par action manuelle sur l’un des thumbstuds. On amorce manuellement une ouverture qui se termine à l’aide d’un système mécanisé.

L’avantage de ce système est que même en cas de défaillance de l’assistance, il reste possible de déployer manuellement la lame. Sur mon modèle l’assistance à l’ouverture est correctement réglée, le déploiement de la lame est assez véloce sans être trop brutal (ce qui a été le cas des premiers Barrage avec une sensation de vibration ressentie en main).



Le verrouillage est toujours aussi efficace avec une absence totale de jeu fonctionnel résiduel lorsque la lame est déployée. Des essais de flexion modérés de la pointe ne montrent aucune faiblesse du système.
 

Le système Axis Assist est complété par un dispositif en forme de curseur qui permet de verrouiller le système en position fermée et de bloquer le verrou en position ouverte. Sans être indispensable on peut penser que c’est sans doute une bonne idée pour le transport en poche du couteau. Le blocage supplémentaire en position ouverte de la lame ne paraît pas être d’une grande utilité sauf pour les anxieux. L’ergonomie du curseur a été amélioré par rapport au Barrage le dispositif est plus facile à mettre en œuvre.



D’une manière générale le système fonctionne avec la régularité d’une horloge suisse et la poussée nécessaire pour déclencher l’ouverture est vraiment très raisonnable.

Le manche est comme le Freek un des points forts du Boost. L’utilisation du Versaflex de couleur noire avec une zone centrale en Grivory gris fait que ce couteau colle littéralement à la main. Les contours du manche sont en Versaflex ce qui fait que la prise en main de ce couteau est très supérieure à celle de la dernière version du Barrage qui était pourtant équipée de côtes en G-10. D’une manière générale le manche est plus massif que celui du Barrage et comme le Freek il paraît avoir été optimisé pour des personnes possédant des mains grandes ou moyennes.

Le manche possède une épaisseur de 14 à 15 mm avec une hauteur de 25 mm derrière le quillon avant juste au niveau de l’Axis Lock, le manche est cambré et vers l’arrière on mesure 27/28 mm ce qui autorise une prise en main absolument exceptionnelle. L’architecture du manche comprend deux platines en acier inoxydable ajourées chacune de trois découpes circulaires en plus des découpes liées au système Axis Lock. Ces platines possèdent une épaisseur de 1,5 mm environ tandis que le Versaflex possède une épaisseur fluctuante entre 3 et 4 mm.

Le manche comporte une entretoise en Grivory impeccable. La partie arrière de l’entretoise comprend une zone crantée de 2,5 cm de long qui concourt à assurer un bon grip. Les platines et les côtes sont percées par un orifice circulaire qui permet sans problème l’installation d’une lanière.

Le clip est un modèle très efficace et assez souple qui pince bien un pantalon en Jean. Ce clip est réversible ce qui paraît normal sur un couteau complétement ambidextre.

La lame est une version améliorée, légèrement plus large que celle du Barrage. Elle utilise le CPM-S30V qui possède une dureté annoncée de 60-61 RKC. La lame est épaisse de 3 mm et longue de 95 mm pour un tranchant lisse utile de 90 mm. La lame possède une hauteur de 26 mm ce qui en fait un outil coupant très efficace.

Le dos de la lame est intégralement plat. Il n’existe pas de rampe crantée, mais la lame est suffisamment épaisse pour fournir un appui au pouce si nécessaire : dans la pratique les exercices de coupe montrent que le pouce prend appui sur la partie en Versaflex du manche en débordement légèrement sur la partie la plus épaisse de la lame.

La lame possède un faux contre-tranchant qui donne un peu de caractère à une géométrie Drop Point assez classique et très polyvalente. L’émouture est de type plate intégrale et donne naissance à un tranchant redoutable et bien dessiné. Cette lame coupe très fort comme sur le Freek.

Le bilan de cette étude est très largement positif et montre que Benchmade a développé un couteau qui est capable de remplacer le Barrage en mieux.

Pour autant il n’existe aucune information sur la disparition du Barrage, mais on peut s’étonner de la présence de deux couteaux aussi proches au sein d’une gamme déjà très complète.

Le Boost est un couteau dont je vous recommande chaudement l’achat, car je pense que c’est véritablement un excellent couteau pour un rapport qualité/prix correct pour du Made in USA.

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