Couteau Böker Plus Vox F3
Une très bonne surprise
Je dois avouer que j’ai été surpris par la qualité du produit, même si au cours de l’année 2014/2015 Böker Plus frappe fort avec la version fermante du Kwaiken de Lucas Bunley avec lame en VG-10 et côtes en titane, et mieux encore pour un usage en EDC avec un manche en fibre de carbone. Il est vrai que l’épisode de l’Epicenter laissait un peu dubitatif même si personnellement je continue à bien aimer ce gros couteau baroque…
Le Vox F3 possède une longueur fermée de 11,2 cm (les 0,2 cm mentionnés correspondent à la protrusion arrière de l’entretoise en titane) pour 20,2 cm lame déployée pour une masse de 185 grammes, ce qui est d’après mon expérience personnel 10 grammes de trop pour un port en poche confortable.
Le couteau est construit autour d’un système de blocage Reeve Integral Lock (RIL), c’est un framelock qui respire réellement la solidité et semble avoir été construit pour résister aux outrages du temps. La platine est remarquablement conçue et usinée, l’engagement du framelock est souple, le blocage est immédiat, comme sur le Slysz Bowie. Mais cerise sur le gâteau, Böker Plus a décidé de rajouter un liner de contact avec le talon de la lame en acier trempé, ce qui met définitivement à l’abri d’une susure prématurée du titane. On ne peut que saluer cette initiative qui montre une capacité d’ajustage made in China au niveau de celle que possède Taïwan, les Etats-Unis et les firmes italiennes Lion Steel et Viper. Ce qui continue à prolonger mon interrogation sur l’inexistence de ce système sur des couteaux très chers comme le K2 ???
Les côtes en titane (6AL4V grade 5 par défaut en l’absence d’information complémentaire) possèdent une épaisseur identique de 4 mm, ce qui est très conséquent et tend à alourdir sans doute un peu trop le couteau. Le liner anti-usure qui assure la jonction entre le frame en titane et le talon de la lame est fixé au moyen de deux vis torx de petit diamètre qui traversent totalement le frame, le choix semble une fois de plus avoir été donné à la solidité sur toute autre considération y compris esthétique (visserie non traversière possible).
Le manche possède une épaisseur de 1,4 cm et la hauteur atteint 2,2 cm vers le milieu et 3,2 cm pour la partie la plus étoffée à l’arrière du manche. Le manche est légèrement galbé, et la découpe avant des côtes en titane forme un quillon protecteur pour les doigts. La platine ou se trouve le trou d’ouverture ovale en position fermée est largement échancrée pour une ouverture facile de la lame : cette ouverture est d’ailleurs parfaitement fluide. Le framelock reçoit sur sa partie interne un crantage qui aide bien à le désengager.
La visserie du manche est une visserie torx de diamètre moyen qui traverse le manche à l’arrière (3 vis traversière), le stop pin de la lame est massif et plus encore le pivot de la lame. L’entretoise arrière est en titane anodisé bleu avec une surface crantée de 2,5 cm, le crantage est sans doute un peu agressif mais il permet de disposer d’une tenue en main absolument parfaite.
Le clip en titane est lui aussi anodisé bleu, il possède deux positions, dont l’une permet de lui faire jouer le rôle mécanique d’un Lock Bar Stabilizer. Ce clip est assez dur, mais il offre une excellente rétention en poche : il faut l’assouplir au préalable par plusieurs manip de fixation sur la poche d’un vieux Jeans après quoi tout s’est bien déroulé avec mon exemplaire.
La lame est résolument massive, elle possède une épaisseur de 5 mm. Le dos est intégralement plat, le faux contre-tranchant donne un aspect esthétique particulièrement réussi à ce couteau, avec une géométrie qui intègre à la fois des éléments clip point et des éléments drop point. En position fermée elle est parfaitement centrée.
Pour la première fois, Böker Plus utilise un acier haut de gamme comme le CPM-S30V pour un couteau fabriqué en Chine : ce coup d’essai est un vrai coup de maître, la lame est très réussie avec un superbe travail d’émouture en creux et un tranchant très coupant malgré son épaisseur considérable.
La lame possède une longueur de 85 mm de la pointe au milieu du ricasso avec un tranchant utile lisse de 79/80 mm, ce qui en fait un outil très respectable, même si l’on peut penser qu’il eut été possible de grappiller 1 ou 2 mm supplémentaires. La surface plate à l’aplomb du thumbshole permet d’appuyer le pouce avec efficacité sans recourir à un dispositif de crantage : il faut dire que 0,5 cm est une surface plutôt confortable…
Franchement, il n’y a pas photo pour le résultat, voici un couteau d’une très grande qualité, dans un créneau situé entre le couteau de travail puissant et l’EDC de Gentleman. Pour tous ceux qui ne souhaitent pas investir dans le Marcin Silsz Bowie, le F3 constitue une option qui n’a rien d’un couteau au rabais. J’ai acheté mon exemplaire en France lors d’une promotion pour sa commercialisation en fin d’année 2014 et je l’ai payé 158 euros TTC.
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Mots-clés : Couteaux Boker
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