Jui. 14
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Couteau CRKT K280TXP Ken Onion
Un framelock superbe fabriqué par Lionsteel
Le couteau CRKT Hi Jinks est une nouveauté 2014 assez particulière, puisqu’il s’agit d’une série limitée à 525 exemplaires, dont j’ai réussi à acquérir le numéro 425, le design repose sur un couteau custom de Ken Onion et enfin la fabrication de ce couteau fort cher (500 $) a été délocalisée en Italie pour être confiée à Lionsteel dont la qualité exceptionnelle des productions est bien connue. On constate que depuis son arrivée chez CRKT, Ken Onion bénéficie d’un traitement de faveur par rapport à d’autres couteliers de grande valeur qui conduit régulièrement à la fabrication de couteaux dans les meilleurs aciers disponibles. Il est bien évident que ce traitement de faveur est mérité par celui qui fut pendant plus d’une décennie le concepteur principal des couteaux Kershaw et Zero Tolerance. Toutefois, certains couteliers réalisant des customs collaboration avec CRKT peuvent y trouver ombrage, sans que cela soit une question de jalousie professionnelle, aspect toujours assez sensible…
Le Hi Jinks est un couteau massif qui est assez clairement une pierre lancée dans le jardin de Zero Tolerance, à la fois sur la forme qui rappelle le modèle 777, sans être identique, et sur le fond CRKT a fait appel à Lionsteel pour utiliser les meilleurs matériaux permettant la construction d’un farmelock moderne.
Le Hi Jinks mesure 12 cm fermé en tenant compte de l’épaisseur rajoutée par le clip fixé en bout de manche pour 20,2 cm lame déployée. La masse est assez considérable de 195 grammes.
Techniquement parlant, le Hi Jinks est un framelock sans renforcement du verrou par une interface en acier, nous sommes donc en présence d’une configuration typique des réalisations de Chris Reeve. La technologie de la poignée monolithique en titane utilisée sur les Moletta n’a pas été retenue, probablement pour que le Hi Jinks conserve une personnalité qui lui soit propre.
Les platines en titane possèdent une épaisseur considérable de 4 mm. L’alliage de titane utilisé est du 6AL4V soit la qualité retenue pour les réalisations haut de gamme.
Cette épaisseur conséquente risquait d’aboutir à un manche trop épais : cette question est abordée dans plusieurs interviews de Ken Onion qui explique avoir mis au point une configuration polyvalente en termes de morphologie en procédant à un usinage concave des flancs des côtes en titane. Cette affirmation est confirmée par la prise en main du couteau qui est effectivement très agréable. Le coût de revient d’un usinage d’une telle qualité doit être considérable et il paraissait hasardeux de le confier à une firme moins expérimentée que Lionsteel.
Le manche possède une épaisseur maximale de 15 mm pour une largeur maximale de 32 mm et convient bien à des mains moyennes ou grandes. De manière classique, les côtes sont usinées vers l’avant pour constituer un quillon inférieur qui est complété par le flipper de la lame en position ouverte. La prise en main est très sûr et il est possible de disposer d’une grande force pour des travaux de coupe : il s’agit bien d’un véritable couteau tactique.
Le manche possède une structure open frame sans entretoise inutile qui aurait seulement augmenté la masse. La visserie Torx utilisée pour assembler le manche possède un diamètre moyen globalement équivalent à celui retenu pour la Moletta, donc pas de mauvaises surprises. L’axe du pivot de la lame est massif et fait beaucoup penser au modèle 777 de la gamme Zero Tolerance.
Le système mécanique permettant un déploiement rapide de la lame est confié à un système IKBS particulièrement efficace, peut-être même supérieur à la Kershaw Velocity Technology (KVT), ce qui n’est pas une surprise compte tenu de la souplesse et de la fluidité d’un mécanisme IKBS bien réalisé.
Le couteau ne comporte pas de stop pin apparent, les butées correspondantes au calage de la lame en position ouverte, et en position fermée sont usinées à l’intérieur des côtes en titanes : ce système a démontré sa très grande robustesse sur un grand nombre de couteaux customs et de réalisations industrielles.
La lame est particulièrement remarquable, le design de Ken Onion mélange drop point classique et sheepfoot, avec un tranchant courbe qui offre une longueur de tranchant légèrement supérieure à la longueur de la lame…Le dos est plat et la lame est parfaitement centrée une fois repliée. Il existe une très courte zone de crantage sur la lame, mais sa faible longueur en fait un élément esthétique, compte tenu de l’épaisseur du manche et de celle de la lame, le pouce trouve un point d’appui aussi large qu’il est possible de la souhaiter.
L’acier retenu est celui utilisé sur la Molletta soit un acier Sleipner qui est une sorte d’acier outil présentant des qualités proches du D2, mais avec une moindre fragilité à l’ébréchage. Sa composition chimique est fournie par Uddeholm, cet acier comprend : carbone : 0,9% ; manganèse : 0,5% ; chrome : 7,8%, molybdène : 2,5%, vanadium : 0,5%. Les explications fournies par l’aciériste indiquent que le Sleipner est destiné à remplacer le D2 classique en fournissant une plus grande résistance provenant de la diminution importante du chrome. Cet acier très coupant, est moins cassant que le D2 lorsqu’il est sollicité lors d’application industrielle. Le gain pour le consommateur sur un couteau est difficile à expliquer d’une manière claire : on peut penser que la lame est plus solide que le D2 et sans doute plus facile à affiler, mais la diminution du titre en chrome entraîne une perte de l’aspect inoxydable qui est déjà limité pour l’acier D2. En bref, cette lame est susceptible de rouiller et devra être nettoyée et entretenue avec soin. Le pouvoir de coupe est en revanche considérable, et paraît meilleur que celui du D2.
La lame dessinée par Ken Onion mesure 93 mm, la zone coupante courbe permet de bénéficier d’un tranchant au moins équivalent. L’épaisseur de la lame est de 5 mm, ce qui aurait pu être une catastrophe comme certains fermants tactiques américains destinés à découper du parpaing, mais la difficulté a été vaincue en utilisant une émouture plate intégrale absolument remarquable.
Au final, le Hi Jinks est un couteau tactique haut de gamme, très puissant et pas seulement un modèle de salon. CRKT a frappé fort et grâce à une production Lionsteel, la marque montre sa capacité à se placer au niveau des meilleures réalisations coutelières. En toute honnêteté, ce couteau mérite d’être acheté, il a parfaitement sa place dans une collection de framelock hitech, et il y rejoint les meilleurs de mes Strider et de mes Zero Tolerance, avec, pourquoi pa,s un voisinage bien mérité avec le Sebenza. Et puis autant le dire tout de suite, une production de couteaux délocalisées en Europe par CRKT, moi je suis preneur d’emblée !!! A quand une réalisation confiée au bassin thiernois ?
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