Couteau Kizer framelock Ki401B1
Une réalisation chinoise de qualité
Le couteau testé est un framelock qui utilise un mécanisme Reeve Integral Lock (RIL) complété comme mentionné supra par un système de disque anti-déformation plastique lors des opérations de retrait du verrou pour la fermeture du couteau. L’ajustage de la platine verrou est parfait, le verrouillage est franc et ferme.
Le modèle testé mesure 12 cm lame fermée et 21,10 cm lame déployé, ce qui en fait un couteau assez grand sans être monstrueux pour autant. La masse est de 149 grammes, ce qui reste raisonnable et permet d’envisager un usage comme EDC, même si pour « le politiquement correct » le couteau peut sans doute apparaître un peu trop long…
Les côtes en titane 6AL4V usinées en 3D en sont d’ailleurs la traduction parfaite, avec des états de surfaces parfaits, aussi bien pour les zones en creux que pour les zones en relief. Sur le Böker Minos, qui possède aussi des côtes en titane usinées en 3D, la sensation au touché est beaucoup plus agressive et correspond sans nul doute à un découpage par laser. Les ondulations en titane du framelock Kitzer permettent une prise en main parfaite, mais sans aucune sensation abrasive…
Les côtes possèdent une épaisseur identique de 3 mm avec des variations qui correspondent seulement au positionnement des « vagues » en titane. Le verrou s’engage avec une fluidité étonnante, le blocage est parfait et lors de la pris en main, il ne se produit pas d’enfoncement secondaire comme sur certains modèles pourtant nettement plus chers. Le manche possède une épaisseur de 12 mm avec une hauteur maximale de 31 mm : la prise en main convient donc à quasiment toutes les morphologies.
Le titane a été anodisé pour obtenir une couleur gris foncé dans les zones en creux, tandis que les zones en relief ont subi un traitement, probablement un polissage très soigné qui confère une couleur argenté brillante, bien agréable et loin des poncifs du couteau tactique. Le manche possède une courbure légèrement galbée d’un très grand confort.
Vers l’avant, les côtes en titane ont été découpées pour constituer un quillon inférieur, ce quillon est lui-même complété mécaniquement par le flipper en position ouverte, l’index est donc très bien protégé. Il existe une seule zone de crantage sur le manche, elle est située sur le dessus en arrière de la rampe crantée de la lame sur environ 1 cm : la combinaison de ces deux zones crantées autorise un positionnement très confortable du pouce pour un appui et un contrôle directionnel faciles lors des travaux de coupe. La visserie torx utilisée sur le manche est de moyen diamètre avec trois vis de chaque côté. Le stop pin est massif, de même que l’axe du pivot de la lame qui possède un diamètre rassurant, en revanche, la visserie utilisée semble avoir été sélectionnée pour décourager les démonteurs intempestifs.
Le clip est en titane, d’une couleur gris anthracite avec des variations de couleur plus ou moins foncées en fonction de l’éclairage. Ce clip permet un excellent maintient en poche et il possède deux positions, tip up et tip down. On note que le couteau est livré avec une vis supplémentaire pour le clip.
La lame se déploie au moyen d’un flipper assez grand, dont la partie utile sur le plan mécanique (pour lancer l’impulsion d’ouverture) est crantée, ce qui est une bonne chose. La lame est aussi dotée de deux thumbstuds qui permettent également une ouverture assez facile : il est toutefois bien certain que l’utilisation du flipper est plus ludique !! On note que la lame possède des deux côtés des rondelles en bronze phosphoré, qui permette une ouverture moins fluide qu’un système Ball Bearing ou bien IKBS.
La lame est réalisé en acier CPM-S35VN qui est toujours l’acier utilisé par Chris Reeve pour ses fermants, par ailleurs cet acier fait un retour en force chez Zero Tolerance via le modèle 0630 qui est une collaboration avec Ernest Emerson et les modèles 0450 et 0452 qui sont des collaborations avec Dmtry Sinkevitch.
Le CPM-S35VN a été développé en 2009 par Crucible. Les données techniques publiées montrent que le S35VN possède la composition suivante : 1,40% de carbone, 14% de chrome, 3% de vanadium, 0,5% de niobium et 2% de molybdène. Cet acier possède donc des carbures de vanadium, de niobium et de chrome. L'adjonction de niobium permet selon Crucible d'obtenir une résistance accrue de 15 à 20% par rapport au S30V concernant les chocs (sollicitations mécaniques transverses). En revanche, les capacités de coupe des deux aciers données par l'indice CATRA sont identiques avec un indice de 145 (la base 100 est donnée par le 440 C, le test est une opération mécanique de coupe de cartons enduits de silice, dans ce test scientifique le 154 CM obtient seulement un indice de 125!!). Toujours selon Crucible pour des applications de coutellerie, le traitement thermique recommandé doit procurer une dureté comprise entre 58-61 HRC.
La lame possède une géométrie drop point agréable, avec une très légère ceinture recurve, mais pas assez pour compliquer les opérations d’affilage. La lame possède à sa naissance une épaisseur de près de 5 mm, mais avec une décroissance rapide et bien gérée. En outre l’adoption d’une émouture en creux parfaitement réalisée permet l’obtention d’un tranchant très coupant qui fait de ce couteau un véritable Slicer. La lame mesure 90 mm jusqu’au flipper et possède un tranchant lisse utilisable de 82 mm.
Le dos de la lame est intégralement plat malgré un faux contre-tranchant dont le rôle est essentiellement esthétique. On note que hormis le marquage de la marque Kizer et l’acier utilisé, qui sont tous deux des gravures au laser, la mention Made in China figurant du côté droit de la lame est un simple autocollant facile à enlever : il est certain que le fabricant a pris en compte l’impact psychologique de ce marquage et la possibilité de le retirer…
Pour conclure, c’est un couteau d’une qualité supérieure, avec une structure mécanique particulièrement saine, et une capacité de coupe identique aux modèles américains les plus couteux du marché. Bien sûr, il manque encore un dispositif anti-usure sur le frame en titane, et il conviendrait de remplacer les rondelles en bronze phosphoré par des roulements à bille pour obtenir une ouverture d’une fluidité parfaite ; toutefois, compte tenu du prix et de la qualité générale du couteau il est difficile de vouloir formuler des critiques injustifiées.
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