Le L09 de l'Atelier Perceval
« mon chaînon manquant »
C'est comme ça, je le sais, le bois, ça me manquera toujours à un moment ou à un autre, quand bien même les matériaux modernes proposés par les fabricants ne m'ont, à ce jour, jamais lassé. (Comment d'ailleurs se lasser du
titane, G10, micarta, acier...?). Une marque dans mon inconscient laissée très certainement par cet
Opinel n°8 de mon enfance, inséparable complice de mes vacances en camp d'ado.
Néanmoins, je trouve qu'aucun
couteau à manche en bois de ma modeste collection n'est vraiment à l'aise en ville, dans mes poches de veste ou de pantalon. Trop long ou trop épais, voire parfois trop rustique, je suis souvent un peu frustré en pensant qu'en dehors de l'appartement, je ne peux utiliser un des incontournables de l'assiette en ma possession que sont : le
Laguiole, le Thiers, le Nontron. Certes, j'ai toujours une alternative, mais force est de reconnaître que celle-ci ne remplit jamais le cahier des charges du parfait compagnon d'une table en ville. Pour moi, celui ci se doit de répondre à trois missions : discrétion, fonctionnalité, portabilité.
A) La discrétion : le
couteau idéal ne doit pas attirer l'œil du voisin, en tout cas, au minimum. Un «oh qu'est ce que c'est ?» c'est déjà presque trop. La simplicité est de mise, synonyme souvent d'élégance. Force est de reconnaître que le bois provoque moins d'interrogations dans l'assistance qu'une matière plus «froide». Le système d'ouverture, se doit d'être insonorisé, le «schlakkk» est procrit car il provoque immanquablement le même «oh...». Combien de fois je me suis vu sournoisement clencher un frame ou un liner sous la table, en profitant de l'occasion d'un rire collectif....
B) La fonction : impossible pour moi d'être à l'aise dans l'assiette avec une lame trop courte. En ville une lame de 7 cm me va parfaitement en général, sauf ici. A table, 9 cm me semble un minimum. En positionnant le talon du manche au milieu de la paume de la main, la partie du
couteau dans l'assiette avoisine les 11cm... d'aucuns me répondront que ça dépend de la longueur du manche, à cela je leurs répondrait «c'est pas faux...». Ma lame se doit d'avoir un profil longiligne de préférence sheepfoot, d'une hauteur autour de 2,5 cm et ne dépassant pas les 3mm d'épaisseur. Oui, je sais c'est précis et c'est surtout très subjectif.
C)La portabilité : Plat et léger sont une évidence, les plaquettes seront donc fines et le mécanisme d'ouverture et de blocage, invisible. Toutefois un petit clip est accepté.
Je pourrais encore affiner les détails mais je suis là dans ce qui est pour moi une équation de base :
Lors de mes récentes ballades coutelières dans la Capitale, même si je sais trop qu'en cherchant quelque chose de particulier, on a des chances de ressortir avec tout autre chose (un classique maintes fois vécu), je restais sur mon objectif initial. Le jour fut venu quand je vis une série de trois Perceval série L trônant dans la vitrine....on m'en avait dit le plus grand bien. De retour à la maison, je saute sur mon ordinateur, direction le site de l'Atelier Perceval......
Au sortir de la boîte recouverte d'un tissu gris argenté, ça respire tout de suite l'élégance.....
La série se décline en trois versions, L08, L09 et L10.
Le L08 est un liner-lock sans système d'ouverture type piémontais.
Le L09 est un piémontais avec système à bille de retenue de la lame lors de l'ouverture/fermeture.
Le L10 est un liner avec système d'ouverture type piémontais.
J'ai commandé une version avec plaquettes en bois de serpent non disponible sur le site à ce moment (il l'est désormais...). Deux jours après, j'étais averti par le service expédition que mon
couteau était parti par la poste..... tellement rare à notre époque, merci Roland.
L'ensemble est bien proportionné, 205mm de longueur totale, 115mm de longueur de manche, 21mm de largeur, d'une épaisseur de 11mm.
La lame satinée est en 19C27 traitée cryogéniquement, de 95 mm de longueur (tranchant de 90 mm), 21mm de largeur pour 2,45 mm d'épaisseur. Sa dureté est donnée pour 57 HRC. Son émouture est plate, son profil sheepfoot.
Le centrage est précis.
L'ouverture d'une main est fort pratique, la bille de retenue freine le mouvement de la lame sur la plus grande partie de son trajet, libérant la course de la lame quand celle ci atteint environ 135° degrés de rotation.
L'avantage du système est qu'il est sécurisant à la fermeture, rendant difficile, en utilisation normale, la rencontre de la lame avec les doigts. La bille ici fait son effet après 45° de rotation.
La précision de l'assemblage permet la manipulation d'une main avec une impression de fluidité tout en restant ferme à la fois.
En conclusion, ce
couteau répond à mes critères de bon
couteau de table
pliant. Le L09 est redoutablement efficace et il n'a qu'un défaut majeur, celui de provoquer l'envie d'en posséder plusieurs. L'Atelier Perceval propose un bon choix d'essences de bois, d'ivoire, d'ivoire de mammouth et même de la météorite !!. Si vous déclinez ces options sur les modèles L08 et L10 , vous avez de quoi mettre à mal votre compte en banque....
Pour ce qui me concerne le L09 est d'un excellent rapport qualité prix, la qualité de fabrication et la finition étant au rendez vous. Il incarne à merveille le
couteau traditionnel de nos régions, celui qui a façonné mon imaginaire, adapté au mode de vie urbain. C'est un produit moderne, très bien ciblé, élégant, qui remplit parfaitement la fonction première d'un
couteau de citadin pour un budget raisonnable.
Nul doute que ce n'est pas le dernier Perceval que j'aurai.... Un grand merci à Roland Lannier.
Pour : superbe qualité de fabrication générale, fludité du mécanisme, lame polyvalente et confortable à table, élégance, qualité de la relation client.
Moins : je verrais bien, pourquoi pas, une déclinaison dans un modèle L** avec une lame encore un peu plus longue, 11 cm par exemple. Néanmoins, il ne faudra plus attendre longtemps puisque c'est au mois de mai que Perceval présentera son nouveau modèle 2010 : le «Grand».
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Mots-clés : Couteaux Perceval
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