Avr. 16
24
Couteau Spyderco C201TIBLP Vrango
Une custom collaboration de Michael Henningsson
Le Vrango est un EDC de Gentleman introduit par Spyderco en 2016 et c’est un couteau qui est qualitativement capable de lutter à armes égales avec les Gent de Benchmade, même s’il faudra sans doute attendre une génération 2 de ce couteau pour disposer d’une optimisation parfaite.
Le Vrango est une création du coutelier suédois Michael Henningsson, un coutelier custom qui a été récompensé par divers prix, et qui a commencé son activité de fabrication de couteau en 2009, seulement à temps partiel. C’est un passionné de pêche qui a conçu le Vrango original comme un utilitaire à usage nautique.
Henningsson a soumis deux version du Vrango à Spyderco une grande et une petite, et c’est cette dernière version qui a été retenue par Eric Glesser, clairement pour une fonction d’EDC de très haute qualité. Toutefois, l’existence d’une grande version signifie probablement à court ou moyen terme l’apparition de cette dernière si le Vrango connaît un succès. Je dirai que sur le forum Spyderco, le Vrango est très bien perçu, mais il est évident qu’il existe déjà une demande pour le grand modèle…Le nom de Vrango provient d’une île de l’archipel de Gothenburgs où vit Michael Henningsson et sa famille, l’île abrite environ 350 habitants.
Le Vrango est une création du coutelier suédois Michael Henningsson, un coutelier custom qui a été récompensé par divers prix, et qui a commencé son activité de fabrication de couteau en 2009, seulement à temps partiel. C’est un passionné de pêche qui a conçu le Vrango original comme un utilitaire à usage nautique.
Henningsson a soumis deux version du Vrango à Spyderco une grande et une petite, et c’est cette dernière version qui a été retenue par Eric Glesser, clairement pour une fonction d’EDC de très haute qualité. Toutefois, l’existence d’une grande version signifie probablement à court ou moyen terme l’apparition de cette dernière si le Vrango connaît un succès. Je dirai que sur le forum Spyderco, le Vrango est très bien perçu, mais il est évident qu’il existe déjà une demande pour le grand modèle…Le nom de Vrango provient d’une île de l’archipel de Gothenburgs où vit Michael Henningsson et sa famille, l’île abrite environ 350 habitants.
Le couteau est un outil coupant ultra compact qui mesure 9 cm fermé en tenant compte de l’excroissance postérieure du manche qui permet d’y fixer éventuellement une lanière, pour 15,5 cm lame ouverte. Sa masse est réduite forcément compte tenu de ce gabarit des plus modestes mais atteint 96 grammes car sa construction est très solide. C’est par définition un EDC de gentleman.
La fabrication de très haut niveau avec un manche intégralement en titane a été confiée au sous-traitant taïwanais de Spyderco qui réalise en la matière des sans fautes absolument époustouflants. Ce couteau est un liner lock dont le liner est en titane, le manche n’est pas d’une seule pièce (monobloc ou intégral) mais est constitué de deux côtes en titane et d’un liner rapporté lui-même en titane. L’ajustage est tellement serré que vu du dessus il faut vraiment un certain laps de temps pour apercevoir les séparations entre les trois éléments. Le manche du couteau est essentiellement constitué de titane Ti6 Al4v de grade 5.
On peut d’ailleurs se demander pourquoi il a été décidé de rapporter la pièce servant de Liner Lock : le seul argument plausible est un coût de fabrication plus faible, puisqu’à l’heure actuelle seul le Nirvana à vocation à être un intégral en titane. Le liner mesure facilement 1 mm et probablement un peu plus, mais les mesures sont difficiles à prendre. Les côtes latérales en titane possèdent une épaisseur de 2 mm. La partie centrale du manche est une pièce de titane d’un seul bloc qui contient à son extrémité un talon proéminent ou l’on peut passer une lanière. L’usinage de tout cela est absolument parfait, même si le travail ne doit pas forcément être simple même avec de très bonnes machines CNC.
La finition par anodisation du titane possède une couleur dominante bleue du plus bel effet, les parties chanfreinées qui constituent le rebord extérieur des côtes possèdent une couleur grise, dont la qualité laisse rêveur…
Le mécanisme Liner Lock fonctionne comme une horloge avec un blocage résolument solide et régulier de la lame. Les côtes reçoivent un insert en fibre de carbone, avec une texture râpeuse mais pas du tout agressive, cela confère un supplément de grip sur un couteau qui en a besoin : si ces inserts sont luxueux le résultat en termes d’adhérence demeure inférieure à celui d’un bon G-10, mais cela reste très convenable pour un EDC qui ne sera pas utilisé pour construire une cabane en bois au Canada…
Le manche possède une épaisseur de 11 mm, avec une hauteur comprise entre 20 et 21 mm. Le tout avec un grip qui demeure limité à une prise en main à trois doigts pour enserrer le manche. L’utilisation d’un quatrième doigt demeure possible avec des mains grandes ou moyennes à condition d’avoir des doigts relativement fin. La visserie torx de diamètre moyen n’a pas du tout bougé lors du mois passé en EDC, et finalement, après des débuts dubitatifs sur cette prise en main je dois reconnaître que le travail d’ergonomie qui a été réalisé par Spyderco est tout à fait remarquable. Le couteau se manipule avec aisance et assurance. L’axe du pivot de la lame est surdimensionné et paraît très robuste.
Le clip en cuillère est relativement odieux sur un tel couteau, malgré une excellente finition. Il est réversible en position Tip Up uniquement. Il n’est pas exclu que ce clip ait été sélectionné pour rajouter un peu d’épaisseur, mais j’aurais tout de même préféré un clip trombone comme spyderco en utilise souvent.
La lame est particulièrement intéressante et est typique des créations de Michael Henningsson pour qui la configuration optimale passe par une émouture en creux unique sur l’ensemble de la lame, un sacré travail au demeurant !!! Le coutelier suédois a constaté à l’usage que la coupure rapide d’une ligne de canne à pêche ou même d’un câble de plus fort diamètre, et des matériaux synthétiques, est facilitée par une lame concave. On peut noter que le Captain de Jason Breeden, toujours chez Spyderco, et qui était un couteau de secours pour plongeur utilisait un tranchant similaire et une pointe tanto. On peut donc se demander dans quelle mesure le Vrango résulte d’une inspiration puisée dans le Captain ou pas, puisque les mêmes conditions peuvent susciter une réponse technologique identique.
Toujours est-il que l’émouture unique pour le biseau de la pointe tanto et de la portion courbe du tranchant est une réelle innovation. Une émouture profonde et réalisée en creux est selon Henningsson la réponse ultime pour des tâches utilitaires dans le sens le plus large possible, sans perdre de vue l’aspect pêche qui est manifestement très important pour le coutelier.
La lame est réalisée en acier Crucible CPM-S30V, car dans la gamme Spyderco l’usage du S35VN est réduit au Native-5 pour l’instant et à un Sprint Run du Paramilitary-2, très réussi d’ailleurs. Sur la version custom du Vrango on retrouve du RWL34 qui est la version métallurgie des poudres de l’ATS-34 et connaît un énorme succès. Compte tenu d’un prix assez musclé, il eut été intéressant que Spyderco ait mis à la disposition des amateurs une lame industrielle en RWL34, mais il faut convenir que cela laisser augurer un accroissement peu enviable du coût de ce couteau. Henningsson interrogé sur cet élément sur le forum Spyderco a estimé que la lame en S30V réalisé par la firme à l’Araignée était vraiment un succès : succès que je confirme aux termes de mes essais de coupe. Le biseau est réellement puissant et la lame concave coupe facilement les liens d’emballage en matière synthétique et même celles possédant un noyau en kevlar. Il est donc difficile d’en demander beaucoup plus.
La lame se déploie facilement grâce à des rondelles en bronze phosphoré situé de part et d’autre. Elle prend appui sur un stop pin en acier dissimulé à l’intérieur du manche : c’est une particularité du couteau custom. Dans la version custom c’est une portion du talon de la lame qui vient dissimuler le stop pin, les gens de Spyderco ont modifié le principe en l’intégrant profondément dans le titane.
La lame possède une épaisseur de 2,5 mm, elle est longue de 65 mm avec un tranchant utile de 62 mm, la science de l’émouture développée par Henningsson et reprise par Spyderco procure un tranchant formidable dès l’origine. La lame possède une hauteur comprise entre 21 et 30 mm (au niveau du Round Hole). Le coutelier estime que le Sharp Maker de Spyderco n’est pas idéal pour l’entretien de la lame et indique utiliser un système suédois à angle totalement variable, qui doit être très proche de la technologie des affuteurs Lanski.
Le résultat est donc un couteau ultra-compact mais très efficace, c’est une brillante incursion dans le domaine des EDC de Gentleman avec des matériaux choisis parmi les meilleurs du marché. Il sera très difficile de trouver un couteau plus beau (selon les goûts de chacun) et plus efficace dans son créneau, même si de son côté Benchmade frappe fort avec son Foray disposant d’une lame en acier CPM-20V avec un encombrement plus conventionnel.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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