Juin 11 15

Couteau Spyderco Ed Schempp Navaja C147CFP

Une réalisation superbe et originale

  • Currently 3.8/5

Note : 3.8/5 (4 notes)


Le Navaja C 147 CFP est une réalisation du coutellier Ed Schempp, dont le logo sur le côté droit de la lame rappelle qu'il est d'abord un cultivateur de blé. Au sein de la gamme , on doit à Ed Schempp la célèbre collection des pliants dits "Ethnic" qui selon l'argumentaire de la marque de Golden s'inspire de l'héritage culturel de diverses civilisations, en matière de coutellerie, avec des modèles comme le Kriss, le Persia, le Kukhri, et le Barong. Ces fermants s'inspirent des profils de lame célèbre et en proposent des variantes modernisées, avec une qualité de réalisation exceptionnelle.
 
La dernière création d'Ed Schempp, commercialisée aux Etats-Unis en mars 2011, s'inspire des d'origine hispanique connu sous le terme générique de Navaja ( à l'instar de la gamme Espada de Cold Steel dont j'aime beaucoup la version moyenne). La fiche présente dans la boîte rappelle que ce type de aurait fait son apparition au XVème siècle en Espagne au sein de la communauté des Tziganes. A ma connaissance, les modèles que l'on peut admirer de nos jours dans des musées ou bien dans des collections privées, datent pour la grande majorité de la période 1835-1884. Bien que , indique que la Navaja était un utilitaire, il est utile de se reporter à un article de LPDC, paru il y a 4 ans et qui donne une foule d'informations sur ce et son environnement social troublé. En effet, les navajas d'époque pouvaient atteindre ou dépasser les 57 cm lame déployée et, en Espagne, au XIXème siècle s'était développée une forme d'escrime utilisant ce , qui se diffusa à toutes les couches de la société.


La Navaja proposé par Ed Schempp reprend un profil de lame que l'on retrouve sur des modèles de 1882-1884, c'est à dire sur des Navajas Sévillane de type Isabelina avec un encombrement général et une ergonomie proche du modèle modernisé. Ces données sont facillement accessible sur Internet.


Le C 147 CFP est long de 12,2 cm fermé, pour 22 cm lame déployée. Il s'agit donc d'un de grande dimension, à mon sens peu crédible dans un rôle d' urbain, voire même à décourager fermement dans un tel rôle...  Pour mon compte, en tant que collectionneur, le fait de le posséder et de l'étudier est déjà une finalité en soit.

Le manche de la Navaja est construit autour de deux platines en acier inox allégées de manière globale par 4 découpes circulaires. Il comprend une entretoise en acier inox de 6,5 cm à l'arrière du manche.

Le verrouillage est assuré par un système de type Liner Lock trés robuste et parfaitement ajusté. La platine de verrouillage possède une épaisseur trés légèrement inférieure à 2 mm. Le manche comprend deux mitres en acier inox dont la partie inférieure forme (avec les platines bien sûr) un quillon inférieur assurant une trés bonne protection de la main sur une architecture générale dont l'ergonomie est trés bonne. Les deux plaquettes sont en fibres de carbone, avec une texture légèrement rapeuse qui permet d'assurer un bon grip, comme sur du G-10, mais avec le poids en moins ! Le manche possède une épaisseur moyenne de 0,9 cm pour une hauteur maximale de 2,2 cm dans la zone la plus galbée.


On note la présence, du côté opposé au Liner Lock d'un mécanisme destiné à produire un son type Carraca. Il s'agit d'un disque denté (crémaillère) qui à l'ouverture et à la fermeture de la lame produit un son caractéristique. Pour information, ce système n'intervient pas dans le verrouillage de la lame, mais est un hommage aux modèles historiques de Navajas qui possédait un système de verrouillage par crans internes.


Le clip bronzé est fonctionnel, il est long de 6,5 cm pour 0,6/0,7 cm de largeur. Il est réversible droite/gauche et autorise un port tip up/tip down.

La lame est caractéristique, la présente comme un profil clip point modifié (historiquement correct), doté d'un faux contre-tranchant à géométrie concave et non affuté.
 
La lame mesure 100 mm de la pointe au ricasso, avec une zone coupante de 82 mm. Son épaisseur est de 3 mm sur environ 2/3 de la longueur, la pointe étant d'épaisseur dégressive, mais toujours avec une épaisseur garantissant une lame trés solide.



 

L'acier utilisé est du CPM-S30V, contrairement au VG-10 des derniers modèles de pliants conçus par Ed Chempp. La dureté est probablement comprise entre 59 et 60 RKC, sans grande surprise. L'émouture est de type plate intégrale, et le tranchant est trés puissant.


La lame comporte deux zones de crantage. Une sur le dessus, derrière le Spyderhole, sur 1,5 cm et la second dessous sur le ricasso, sur 1 cm. Ces deux zones autorisent une prise en main avancée pour des travaux de coupe de précision.


La réalisation de ce est remarquable, et démontre l'existence d'un contrôle qualité sans concession de sur son sous traitant de Taiwan.

En conclusion, cette Navaja revue et corrigée par est une pièce de choix pour tous les amateurs de belles lames, et de originaux.

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Commentaires

1 -

Torpen J'aime bien l'allure générale, la démarche (surtout le crantage destiné au folklore), je n'en voudrais pas comme EDC principal mais ne rechignerais pas à l'avoir dans ma collection.

Par contre le rapport longueur tranchant/longueur couteau me rebute. presque 2/3 - 1/3... sur un petit pliant ça me gênerais moins

Torpen a donné 2 couteaux à Darksun

 


Torpen | Le Dimanche 19/06/2011 à 23:30 | [^] | Répondre

2 - Re:

Darksun En fait, le mauvais ratio de la lame, en terme de tranchant utile, est une constante sur les derniers modèles d'Ed Schempp.
 
En outre, Spyderco semble avoir eu à coeur de bien montrer l'aspect utilitaire de cette Navaja revue et corrigée en faisant figurer une zone crantée inférieure trés importante sous la lame. Toutefois, sur le plan pratique la lame est trés puissante, mais il est vrai que c'est un peu dommage.

 


Darksun | Le Lundi 20/06/2011 à 20:10 | [^] | Répondre

3 - Re:

Original, oui ; superbe, non...

 


Efix | Le Vendredi 24/06/2011 à 08:34 | [^] | Répondre

4 - Re:

Darksun C'est vrai, mais pour paraphaser Pascal, parfois le coeur a des raisons que la raison ignore, et l'attrait que j'ai pour ce couteau est tout à fait dans cet aspect des choses

Je dois avouer que je suis trés favorable à la démarche culturelle adoptée par Spyderco et Ed Schempp pour la ligne "Ethnic". Elle est indéniablement valorisante pour la coutellerie. Et en la matière les marques industrielles qui exploitent ce créneau sont Spyderco et Cold Steel.

 


Darksun | Le Samedi 25/06/2011 à 12:26 | [^] | Répondre

5 - j'ai le mien :D

Torpen J'ai ramené celui là du sicac, acheté directement sur la table d'Ed Schemp

Le bonhomme est très sympa, ses partis pris techniques sont vraiment intéressants, la plupart de ses couteaux m'ont tout d'abord dérouté (comme le kukuri de guillaume) j'ai failli craquer pour un persian mais finalement j'ai opter pour le navaja, qui est un vrai couteau de bad boy, pas du tout discret (il fait même du bruit!) super bien réalisé et très agréable en main...













le clip est pas discret du tout mais ça colle avec l'ensemble!

j'en suis très content, en plus j'ai la boite dédicacée

 


Torpen | Le Mercredi 28/09/2011 à 12:25 | [^] | Répondre

6 -

cardoso5fr Pour avoir jouer avec celui de Jérome, le son, c'est une tuerie. Vraiment agréable comme couteau. Bien pensé, et puis Edd est tellement agréable.

 


cardoso5fr | Le Mercredi 28/09/2011 à 19:18 | [^] | Répondre