Couteau Spyderco Manix-2 Maxamet Sprint Run
L'alliance du classique et de la haute technologie
Je cherchais à terminer lannée 2016 sur un couteau qui soit consensuel, tout en conservant une pointe dexotisme qui séduira je lespère tous les Metal Geeks dont je fais dailleurs partie.
Mon choix sest donc porté avec une pointe dopportunisme sur un nouveau Sprint Run le modèle C101PGY2 doté dune lame en acier Carpenter Maxamet qui représente une formidable percée technologique, qui en fait même un acier supérieur au CPM-S110V de Crucible, bien que le Maxamet demeure pour linstant anecdotique en coutellerie. Un modèle ZT 0888 a été équipé dune lame de ce type et Spyderco a déjà fabriqué une « Mule » dont on a dit le plus grand bien sur les grands forums américains.
Disons que le présent couteau représente un compromis entre une masse ultralégère en FRN et une lame ultra coupante : techniquement une production en série de ce couteau présenterait un certain intérêt. Sur le marché américain, on trouvait le couteau à un prix de 161 dollars, ce qui sans être négligeable correspondait à la nuance dacier utilisé et on peut penser quune production de masse permettrait sans doute un prix compris entre 120 et 130 dollars assez intéressant pour disposer dune telle puissance de coupe dans un format compact et sympathique.
Le couteau possède une longueur de 11,70 cm lame fermée, pour une longueur totale de 20,30 cm. La masse reste contenue à approximativement 85 grammes, ce qui me paraît être un record absolu en matière doptimisation et en fait potentiellement un super EDC aussi maniable que léger.
Larchitecture du couteau est une version simplifiée du Manix-2 de base avec la suppression des deux platines en acier inoxydable, il faut dire que comme les Endura et Delica à mécanisme de verrouillage Lock Back, le Ball Bearing Lock System du Manix-2 repose sur des principes mécaniques qui ont fait leur preuve et permettent eux-aussi une conversion lighweight sans compromis sur la solidité du couteau et la sécurité de son utilisateur.
Lessentiel du système repose effectivement sur une bille en acier montée sur une tige, comprimée vers lavant par un ressort en spiral. Cette compression pousse la bille pour quelle vienne prendre appui sur un méplat, ou plutôt une sorte de rampe usinée dans le talon de la lame. En toute circonstance, la bille est guidée par lentretoise métallique supérieure et vient sintercaler entre le talon de la lame et lentretoise en acier.
Le blocage obtenu est dune solidité à toute épreuve et je nai jamais été capable de la prendre en défaut sur mes différents Manix-2 et sur mes autres Spyderco dotés du Ball Bearing Lock. On insiste aussi sur le fait que lentretoise métallique supérieure assure aussi la fonction de stop pin avec une rare solidité. De manière générale, je nai jamais observé de prise de jeu sur les systèmes Ball bearing Lock que je considère comme très fiable, ensuite le débat reste bien sûr ouvert avec toute limportance de réaliser un choix personnel.
En position fermée la bille vient prendre appui dans un second logement usiné dans le talon de la lame et exerce une excellente rétention comparable dans sa résistance à louverture à un Lock Back Spyderco.
La poignée est fabriquée à laide de deux demi-coques en FRN, aussi dénommé FRCP (Fiberglass-Reinforced Co-Polymer).
Bien que daucuns jugent une telle architecture « Cheap » et indigne dun Sprint Run on peut dire que lexpérience considérable de Spyderco dans le domaine du couteau de travail, avec le toujours formidable Endura, a démontré que cela était en fait une sorte de must pour tous ceux qui ont réellement besoin dun vrai couteau fermant solide et conçu pour couper avant dêtre conçu pour être collectionnés (même si jaime beaucoup les collectors de toute nature)
Le Manix-2 est une création dEric Glesser dont le monogramme stylisé figure sur la lame et on peut dire que cest une formidable réussite. Le manche possède une épaisseur de 11 mm, avec une hauteur de 25 mm à laplomb de la zone la moins haute juste derrière le quillon avant, et avec une hauteur maximale de 31 mm dans la partie postérieure la plus haute du manche. Ces dimensions très biens pensées en font un couteau fermant adapté à quasiment toutes les morphologies.
Toutefois, la capacité de coupe de ce couteau demeure formidable et personne ne devrait être trop durement pénalisé.
Il sagit dun acier outil issu de la métallurgie des poudres et dont la composition et les performances le positionnent entre les aciers outils classiques et les aciers possédant des carbures cémentés. Sa composition chimique est extraordinaire. Elle en fait un super-acier très fortement allié : carbone 2,15% ; souffre : 0.070% (avec une possibilité de passage jusquà 0,23 % pour accroître la facilité dusinage de lalliage) ; chrome : 4,75% ; vanadium 6,00% ; manganèse 0,30% ; silicium 0,25% ; cobalt : 10,00% ; tungstène 13,00%, le reliquat de la balance en % est en fer puisque nous sommes en présence dun acier.
Cest avec des aciers comme le CMP-M4, le CPM-3V et le CPM CRU-WEAR qu'on peut le comparer. Ce sont tous les trois des aciers outils au carbone vulnérable à la corrosion, mais possédant des capacités de coupe dérogatoires aux autres aciers issus de la métallurgie des poudres. Et il est beaucoup plus agressif en termes de coupes que le redoutable ZDP-189 dHitachi Steel, une référence pourtant en matière dacier exotique très coupant.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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