Déc. 16 14

Couteau Spyderco Manix-2 Maxamet Sprint Run

L'alliance du classique et de la haute technologie

  • Currently 4.7/5

Note : 4.7/5 (3 notes)

Le Manix 2 de est un qui s’est hissé au rang de classique en très peu de temps. C’est un utilitaire particulièrement efficace, compatible, qui existe en plusieurs variante avec des lames allant du Carpenter BD-1 au CPM-S30V en passant par le 154CM d’origine. Il a déjà fait l’objet d’un premier Sprint Run avec lame en acier CRU-WEAR que j’ai eu le plaisir de chroniquer dans ces colonnes.
 

Je cherchais à terminer l’année 2016 sur un qui soit consensuel, tout en conservant une pointe d’exotisme qui séduira je l’espère tous les Metal Geeks dont je fais d’ailleurs partie.
Mon choix s’est donc porté avec une pointe d’opportunisme sur un nouveau Sprint Run le modèle C101PGY2 doté d’une lame en acier Carpenter Maxamet qui représente une formidable percée technologique, qui en fait même un acier supérieur au CPM-S110V de Crucible, bien que le Maxamet demeure pour l’instant anecdotique en coutellerie. Un modèle ZT 0888 a été équipé d’une lame de ce type et a déjà fabriqué une « Mule » dont on a dit le plus grand bien sur les grands forums américains.

Disons que le présent représente un compromis entre une masse ultralégère en FRN et une lame ultra coupante : techniquement une production en série de ce présenterait un certain intérêt. Sur le marché américain, on trouvait le à un prix de 161 dollars, ce qui sans être négligeable correspondait à la nuance d’acier utilisé et on peut penser qu’une production de masse permettrait sans doute un prix compris entre 120 et 130 dollars assez intéressant pour disposer d’une telle puissance de coupe dans un format compact et sympathique.

Le possède une longueur de 11,70 cm lame fermée, pour une longueur totale de 20,30 cm. La masse reste contenue à approximativement 85 grammes, ce qui me paraît être un record absolu en matière d’optimisation et en fait potentiellement un super aussi maniable que léger.

L’architecture du est une version simplifiée du Manix-2 de base avec la suppression des deux platines en acier inoxydable, il faut dire que comme les Endura et Delica à mécanisme de verrouillage Lock Back, le Ball Bearing Lock System du Manix-2 repose sur des principes mécaniques qui ont fait leur preuve et permettent eux-aussi une conversion lighweight sans compromis sur la solidité du et la sécurité de son utilisateur.
 

L’essentiel du système repose effectivement sur une bille en acier montée sur une tige, comprimée vers l’avant par un ressort en spiral. Cette compression pousse la bille pour qu’elle vienne prendre appui sur un méplat, ou plutôt une sorte de rampe usinée dans le talon de la lame. En toute circonstance, la bille est guidée par l’entretoise métallique supérieure et vient s’intercaler entre le talon de la lame et l’entretoise en acier.
Le blocage obtenu est d’une solidité à toute épreuve et je n’ai jamais été capable de la prendre en défaut sur mes différents Manix-2 et sur mes autres dotés du Ball Bearing Lock. On insiste aussi sur le fait que l’entretoise métallique supérieure assure aussi la fonction de stop pin avec une rare solidité. De manière générale, je n’ai jamais observé de prise de jeu sur les systèmes Ball bearing Lock que je considère comme très fiable, ensuite le débat reste bien sûr ouvert avec toute l’importance de réaliser un choix personnel. 
 

 
Beaucoup de choses malveillantes ont été dites sur ce système qui serait une copie de l’Axis Lock de. Techniquement c’est faux car l’Axis Lock avec son verrou à translation linéaire procure un verrouillage de type linéique et le Ball Bearing Lock par utilisation d’une bille sphérique par nature procure un verrouillage de type ponctuel. Dans la théorie des principes mécaniques le contact linéique est supérieur au contact ponctuel. A l’usage vous verrez que pour vos actions de coupe les plus exigeantes cette distinction est très théorique.
 

 
Toujours est-il que la bille en acier (qui existe aussi en céramique technologique sur le Dodo Carbon Fiber que je possède) est enveloppée dans deux curseurs latéraux en polymère. Les deux curseurs sont crantés et le verrouillage de la bille est puissant, mais le retrait ne demande pas de force particulière.
En position fermée la bille vient prendre appui dans un second logement usiné dans le talon de la lame et exerce une excellente rétention comparable dans sa résistance à l’ouverture à un Lock Back .

La poignée est fabriquée à l’aide de deux demi-coques en FRN, aussi dénommé FRCP (Fiberglass-Reinforced Co-Polymer).

Bien que d’aucuns jugent une telle architecture « Cheap » et indigne d’un Sprint Run on peut dire que l’expérience considérable de dans le domaine du de travail, avec le toujours formidable Endura, a démontré que cela était en fait une sorte de must pour tous ceux qui ont réellement besoin d’un vrai fermant solide et conçu pour couper avant d’être conçu pour être collectionnés (même si j‘aime beaucoup les collectors de toute nature)…
 


 
Le manche est doté de côte dont la texture est bidirectionnelle de chaque côté, avec une inversion de l’orientation des stries intervenant au niveau du logo . Du crantage a été moulé dans le FRN au-dessus du manche, autour de l’entretoise en acier, et au-dessous du manche à l’extrémité postérieure. Cette combinaison en fait réellement un outil doté d’une ergonomie supérieure, sans compter bien sûr que l’on retrouve le design sophistiqué du manche du Manix-2 qui est une pure merveille : galbe parfait, empreinte ergonomique sous forme de découpe sous le manche, quillon inférieur de de la main.
 

Le Manix-2 est une création d’Eric Glesser dont le monogramme stylisé figure sur la lame et on peut dire que c’est une formidable réussite. Le manche possède une épaisseur de 11 mm, avec une hauteur de 25 mm à l’aplomb de la zone la moins haute juste derrière le quillon avant, et avec une hauteur maximale de 31 mm dans la partie postérieure la plus haute du manche. Ces dimensions très biens pensées en font un fermant adapté à quasiment toutes les morphologies.
 

 
On note que la visserie Torx cède le pas à des rivets classiques sur les modèles en FRN et que d’une manière générale le niveau de finition de l’usine de Golden dans le Colorado est très supérieur à celui des productions japonaises pourtant déjà excellentes.
 

 
Le clip en forme de trombone emporte mon adhésion, il assure une très bonne rétention en poche sans être ostentatoire, il est en outre réversible ce qui est une très bonne chose.
 
La lame reprend la forme désormais classique en fer de lance qui a tant contribué au succès des de la firme à l’araignée. La lame possède une épaisseur de 3 mm pour une longueur de 85 mm et un tranchant lisse utile de 75 mm, la perte d’un centimètre de tranchant est tout de même considérable. Elle correspond à la présence d’un finger choil cranté permettant une prise en main avancée du pour des travaux de précision : si cette configuration paraît optimale sur le Military, je pense qu’elle est un peu moins convaincante sur des plus petits, et encore nous ne sommes pas en présence du Native 5 !!!
Toutefois, la capacité de coupe de ce demeure formidable et personne ne devrait être trop durement pénalisé.
 

 
La lame possède un Spyderhole de 15 mm de diamètre qui permet une ouverture très facile de la lame, en outre une rampe est usinée derrière le Spyderhole et autorise un appui très puissant du pouce pour tous les travaux de coupe.
 
Le plat de résistance est bien sûr l’acier de la lame dont la dénomination exacte est Cartech Micro-Melt Maxamet Alloy : Maxamet pour les intimes.

Il s’agit d’un acier outil issu de la métallurgie des poudres et dont la composition et les performances le positionnent entre les aciers outils classiques et les aciers possédant des carbures cémentés. Sa composition chimique est extraordinaire. Elle en fait un super-acier très fortement allié : carbone 2,15% ; souffre : 0.070% (avec une possibilité de passage jusqu’à 0,23 % pour accroître la facilité d’usinage de l’alliage) ; chrome : 4,75% ; vanadium 6,00% ; manganèse 0,30% ; silicium 0,25% ; cobalt : 10,00% ; tungstène 13,00%, le reliquat de la balance en % est en fer puisque nous sommes en présence d’un acier.
 

 
Il s’agit d’un acier au carbone, dont le faible titre en chrome indique la vulnérabilité à la corrosion, comme pour le CRU-WEAR. Doté de carbures de tungstène très durs le Maxamet possède des capacités de coupe très supérieures à tous les aciers issus de la métallurgie des poudres. A mon avis, il est erroné de le comparer au CPM-S110V comme cela est souvent fait, même s’il existe une analogie technologique, ou plutôt une certaine filiation technologique.
C’est avec des aciers comme le CMP-M4, le CPM-3V et le CPM CRU-WEAR qu'on peut le comparer. Ce sont tous les trois des aciers outils au carbone vulnérable à la corrosion, mais possédant des capacités de coupe dérogatoires aux autres aciers issus de la métallurgie des poudres. Et il est beaucoup plus agressif en termes de coupes que le redoutable ZDP-189 d’Hitachi Steel, une référence pourtant en matière d’acier exotique très coupant.
 

 
Le traitement thermique du Maxamet est complexe mais pas plus que celui des aciers précités, il peut comprendre deux trempes cryogéniques et la dureté nominale utilisée par est de 67/68 HRC. Si l’on peut compter sur une résistance considérable à l’usure, on peut redouter avec une telle dureté une certaine difficulté d’entretien.
 
La lame possède une émouture plane intégrale qui procure un super tranchant qui accroche la matière la moins épaisse avec une facilité déconcertante.
 

 
La conclusion est que nous avons affaire à un de qualité supérieure doté d’une lame formidable, capable à l’heure actuelle de surpasser toutes les autres lames, toutes marques de x confondues. Pour moi, c’est vraiment le de Noël 2016 et je dois avouer que j’ai vraiment eu un coup de cœur technologique !!!!
 

Ils ont lu aussi :



Mots-clés :

Découvrez l'auteur


Commentaires

1 -

Un beau report pour une belle réalisation... et donc, comme tout bon Metal Geek qui se respecte, j'ai craqué! Joyeux Noël!

 


NIKO | Le Vendredi 16/12/2016 à 08:49 | [^] | Répondre

2 - Re:

Darksun Bonjour Niko,

merci pour ton message et excellentes fêtes de fin d'année à toi (avec de nombreux couteaux...)

 


Darksun | Le Samedi 17/12/2016 à 09:45 | [^] | Répondre

3 - Re:

Je te les souhaite excellents à toi aussi, ainsi qu'à tous les contributeurs et lecteurs de ce blog.
Et tu disais "avec de nombreux couteaux..."... (mal)heureusement, c'est exact et en grande partie de ta faute!
A bientôt... pour quelques photos de mon Manix 2.

 


NIKO | Le Samedi 17/12/2016 à 17:55 | [^] | Répondre

4 - merci...

 pour ce CR sur un joli couteau.

Je ferais une remarque, c'est que visuellement...il fait "jouet".... mais il est difficile, voir très difficile de faire du "joli" et "pratique  sur un même objet et ceci dans beaucoup de métier.

je profite aussi pour souhaiter à tous un joyeux noel et une bonne année 2017


salutations

 


birdy1962 | Le Samedi 17/12/2016 à 18:19 | [^] | Répondre

5 -

Je viens juste de recevoir le mien.
C'est le premier couteau industriel sur lequel je n'ai pas achevé ou refait l'affutage. J'ai juste passé la lame 4 fois sur un cuir et cela coupe TRES FORT!!! Je dirai même plus, cela tranche presque comme mes bistouris professionnels.
Je suis vraiment bluffé.
Il passe à ma ceinture à l'instant pour quelques jours de tests, je vous tiens au courant!

 


NIKO | Le Jeudi 22/12/2016 à 10:31 | [^] | Répondre

6 - Re:

Darksun

Bonjour Niko,

il s'agit sans doute d'un des meilleurs aciers expérimentés par Spyderco jusqu'à présent. Le seul défaut est la nécessité d'un nettoyage rigoureux de la lame car elle est vulnérable à la corrosion. Sinon je confirme que les sensations de coupe sont vraiment très bonne.

 


Darksun | Le Jeudi 22/12/2016 à 12:17 | [^] | Répondre

7 -

Retour après quelques semaine d'utilisation en EDC.
Les points positifs:
- ce couteau est léger,
- il est solide,
- il coupe MAIS ALORS très, très fort!!!
J'entretien la lame seulement au cuir entre deux utilisations "intensives".
Je m'en suis beaucoup servi pour cuisiner: découpe de fruits, de légumes, de viande, de charcuterie. Quel plaisir d'obtenir des vraies tranches fines, surtout en dégustation de charcuterie!
Je l'ai aussi emmener à la campagne, aucun problème pour tailler des bâtons, faire de la petite sculpture, etc.
Les points négatifs:
- la lame marque facilement, attention avec les agrumes, les ananas notamment. Rinçage et nettoyage obligatoire après usage sous peine de traces de corrosion immédiates.
- il est un peu encombrant pour un EDC "civil" et la couleur grise du manche n'améliore pas son image. Le sortir en famille, en cuisine, cela passe... pas au restaurant.
- nécessité d'utiliser une planche de découpe ou un matériau "mou" pour épargner la lame, surtout sur la céramique des assiettes! Je me suis évertué à pratiquer des coupes obliques sur une bavette pour ne pas taper le fil, au grand étonnement du serveur! Il a compris après quelques explications!

Au regard de la relative finesse de la lame, ce couteau est un outil de coupe exceptionnel. Mais attention aux éventuelles torsions et flexions, je pense que le fil pourrait s'endommager rapidement. Et à rattraper à l'affutage, cela risque d'être laborieux pour ne pas dire très difficilement réalisable autrement que par un coutelier chevronné: 67/68HRC, c'est très compliqué et demande de bien respecter les angles du fil. Pour l'instant, et parce que j'en prends grand soin, je n'ai eu à utiliser que le cuir pour maintenir un fil extrèmement tranchant.
Une dernière chose, pour éviter la corrosion, j'enduis la lame d'une très fine couche d'huile d'amande douce où ont macéré des clous de girofle. Les japonisants comprendront...
J'ai lu que Spyderco allait commercialiser le Native 5 Light Weight avec une lame en Maxamet... je crois que je vais me lancer tenter!

 


NIKO | Le Jeudi 12/01/2017 à 09:23 | [^] | Répondre

8 - Re: retour d'expérience

Darksun

Bonjour Niko,

merci pour ce retour d'expérience qui me conforte dans mon estimation liminaire : c'est sûr le couteau est un peu grand pour un public de néophytes, en revanche les retours que j'ai eu montrent que le couteau n'est pas perçu de manière agressive comme je l'ai écrit il est EDC compatible et correspond davantage à un couteau de travail.

La couleur grise me paraît assez réussie, mais une couleur plus chaude accroît l'aspect positif de la perception du couteau : c'est un fait.

La corrosion avec le citron et les ananas est effectivement un fléau, mais c'est déjà vrai sur le CPM-M4 des Bradley de Spyderco que j'aime beaucoup : un rinçageà l'eau et au liquide vaisselle paraît le minimum.

En condition de stockage je laisse la lame huilée.

L'idée d'un Native 5 est très séduisante et je pense que le Maxamet pourrait avoir un avenir et pas seulement sur des séries limitées.

 


Darksun | Le Jeudi 12/01/2017 à 16:30 | [^] | Répondre