Couteau Spyderco Paramilitary 2 CPM-S110V
Il coupe court à la critique
Celui-ci a fait l’objet d’un exercice de rétro-ingénierie parfaitement réussi en 2010 car le modèle Paramilitary de première génération avait été introduit en 2004. Le couteau porte la double signature de Sal et d’Eric Glesser, ce qui en fait tout de même une belle référence technique.
Le couteau qui fait l’objet de la présente revue est donc un Paramilitary de seconde génération, doté de côtes en g-10 Dark Blue aussi dénommées Burple pour Blue Purple et d’une extraordinaire lame en acier CPM-S110V.
Le succès de ce modèle GPDBPL2 2 a été foudroyant sur le marché américain où il est devenu un bestseller de plus au crédit de Spyderco. Au demeurant, son grand frère le Military a aussi reçu une lame en S110V, ainsi qu’une version du Manix-2 et du Native 5.
Les premiers couteaux proposés avec la lame en S110V sur le marché américain valaient près du double d’un Paramilitary 2 disposant d’une lame en CPM-S30V ce qui paraissait très excessif. Finalement, le passage à une production de masse a ramené le coût unitaire de vente à 20 ou 30 euros de plus que le PM-2 de base. Ce qui fait que si vous souhaitez tenter l’aventure du CPM-S110V, vous pouvez désormais le faire sur une base raisonnable. Vous avez peu de chance d’être déçu, car les lames en CPM-S110V possèdent la réputation d’être les plus coupantes de la gamme Spyderco, même si l’aspect tactique du couteau devient moins évident...
Le système Compression Lock peut être analysé comme un dispositif qui reprend les fondamentaux du Liner Lock mais considérablement amélioré, le liner situé sur le dessus du couteau s’engage toujours au talon de la lame, sauf qu’il n’exerce pas seulement un blocage linéaire - avec translation latérale toutefois - mais appui en plus sur un méplat usiné dans le talon de la lame ce qui le conduit à exercer une compression qui contribue à plaquer très fort la lame contre le stop pin. L’aspect mécanique est beaucoup plus technique que le Liner Lock et Michael Janich a indiqué qu’à l’exception du Power Lock qui occupe actuellement un marché de niche, il était le système de verrouillage considéré comme le plus puissant chez Spyderco.
Les platines sont insérés dans un évidemment des côtes en G-10. La platine qui porte le liner du Compression Lock a été ajourée dans sa partie antérieure par une découpe en forme de trapèze, tandis que la platine opposée reçoit deux découpes, la première en forme de losange et la seconde en forme de trapèze.
Si l’on présente le couteau face au soleil on s’aperçoit que les côtes sont légèrement translucides, aux endroits où il n’y pas de platine en acier. On note que les platines en acier possèdent une seule zone de crantage symétrique à l’avant du Compression Lock : bien que ce crantage soit court il n’est pas du tout « cosmétique » et rajoute du grip pour le pouce qui trouve par ailleurs un appui très confortable sur la rampe de la lame.
En revanche il est désespérément brillant, là où un traitement de surface mat aurait été de bon alois…
Elle est dotée d’un Spyderco Round Hole de 14 mm de diamètre absolument parfait, associée à la présence de rondelles en bronze phosphoreux, l’ouverture est très fluide.
La lame mesure 90 mm avec un finger choil cranté qui permet une tenue avancée du couteau pour des coupes de précision.
Son épaisseur est de 3 mm et l’émouture est une géométrie plate intégrale.
La hauteur maximale de la lame est de 30 mm. Le tranchant lisse utilisable atteint 80 mm, une très bonne longueur pour un couteau polyvalent. Une rampe crantée a été usinée derrière le Spyderhole.
Le polissage de la lame est exceptionnel pour un acier qui est réputé plus difficile à travailler que le CPM-S90V, dixit Crucible.
Techniquement, le S110V est un super-acier, son tranchant est redoutable et sa résistance à l’abrasion remarquable. Toutefois, on peut faire remarquer que de tels aciers sont impossibles à affiler correctement sur le terrain et que l’usage à des fins tactiques paraît déraisonnable. Comme pour le CPM-S90V, on est dans un concept où l’on disposerait d’une lame affutée une seule fois pour toujours, concept erroné à l’évidence.
On peut estimer que sur de petits EDC urbains, le S110V pourrait être très intéressant, mais à l’heure actuel il y a déjà pléthore de bons aciers. Bien sûr l’impulsion considérable donnée par Spyderco au S110V est de nature à changer la donne, au moins sur le plan commercial. Pour le reste les retours sont unanimes pour la qualité du tranchant, mais il n’y a rien de très fiable sur l’affilage de la lame.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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