Oct. 17
06
Couteau Spyderco Rubicon 2
Franchissez sans crainte le Rubicon
Le premier Rubicon de Peter Carey a été un couteau de qualité Midtech voire même custom mais assez controversé car étant assez trapu avec un manche phallique en fibre de carbone qui suscitait un sentiment de malaise chez les acheteurs américains.
Personnellement je n’ai pas réussi à accrocher à son look un peu trop atypique, sans que la qualité de fabrication puisse être remise en cause.
Personnellement je n’ai pas réussi à accrocher à son look un peu trop atypique, sans que la qualité de fabrication puisse être remise en cause.
Peter Carey est natif de Californie du Sud où il exerçait une activité professionnelle de fabricant de structures métalliques, avec une spécialisation en matière de soudures et d’inspection de soudures pour des réalisations sur mesure destinées à une clientèle fortunée. C’est son travail de l’acier qui a conduit Peter Carey à entreprendre à partir de 1997, une activité de fabrication de couteaux customs, en raison d’une ancienne fascination pour les couteaux.
C’est à partir de 2000 que Peter Carey se lança dans l’aventure de la fabrication de son premier couteau custom fermant. En 2006, Peter Carey et sa famille ont déménagé pour le Texas et il devint rapidement un coutelier à plein temps avec un solide carnet de commande et un succès qui ne s’est jamais démenti depuis lors. Le Rubicon 2 est sans doute pour l’instant son couteau le plus accessible en termes de look et de rapport qualité/prix même si le prix est loin d’être négligeable.
Le Rubicon 2 est un couteau qui reste très compact qui mesure fermé 11 cm pour une longueur totale de 18,70 cm lame déployée. Sa masse est de 116,23 grammes ce qui en fait un couteau à la fois raisonnable et d’une masse modérée bien adapté au concept EDC. Par ailleurs, le couteau est vraiment dépourvu de toute agressivité, et il est pourvu d’une entretoise de couleur orange comme sur le premier Rubicon qui en fait un objet anodin et sympathique auprès d’un public de néophytes.
Techniquement, c’est un Liner Lock équipé de deux platines en titane d’alliage Ti6 Al4 V de grade 5 d’usage classique en coutellerie industrielle et custom. Les deux platines possèdent une épaisseur de 2 mm très rassurante. Elles sont alléger par des découpes circulaires. La platine faisant office de verrou ne comporte que deux découpes dans sa partie supérieure avant. Cette platine est très bien ajustée.
Elle s’engage à 100 % de sa surface d’appui de 2 mm sur mon exemplaire personnel, ce qui permet un verrouillage très puissant de la lame. Le contrôle méticuleux du couteau ne montre aucun jeu résiduel lorsque la lame est déployée et verrouillée. Le retrait du verrou ne demande aucun effort particulier, la manœuvre étant facilitée par le crantage de celui-ci.
La platine opposée comprend quatre découpes circulaires d’assez faible diamètre. Les côtes sont en G-10/fibre de carbone contrairement aux côtes complètement en fibre de carbone du premier Rubicon. Cela a été adopté selon Eric Glesser afin de diminuer le coût du couteau. La texture de surface est légèrement rêche, mais juste assez pour conférer un surcroît de grip (moins bon qu’avec un G-10 classique). Les côtes laminées ont une épaisseur d’approximativement 1,5 mm. Elles sont très propres mais parfois avec un détourage un peu approximatif même si cela ne concerne que quelques mm des contours.
L’ensemble reste de très haute tenue conformément à la réputation du sous-traitant taïwanais de Spyderco en charge des couteaux les plus complexes de la marque (et les mieux finis aussi, bien que la finition de l’usine de Golden dans le Colorado soit tout à fait excellente).
Le manche possède une épaisseur de 12 mm avec une hauteur de 33 mm pour le demi-quillon inférieur et 22 mm au niveau du verrou avec une hauteur qui passe ensuite à 27 mm avec un manche cambré qui permet une très bonne prise en main du couteau qui, malgré sa taille compacte, permet largement d’y loger les quatre doigts de la main.
La visserie torx est de grande qualité avec des empreintes centrales très nettes. L’axe du pivot de la lame est bien dimensionné et est pourvu d’une empreinte de clef torx de chaque côté. L’entretoise en G-10 orange est de belle qualité et très bien finie, cette touche de couleur un peu fantaisie finie de dédramatiser le fait que cela soit un couteau : c’est très sympathique.
Le clip est le clip Spyderco ordinaire qui à défaut d’être en harmonie avec le couteau est tout de même bronzé avec des flancs parfaitement polis ce qui est rare sur les couteaux fabriqués aux Etats-Unis ou au Japon. Le clip est réversible, à une seule position, en revanche il assure une très bonne tenue du couteau en poche.
La lame est une géométrie Drop Point avec un profil recurve qui évoque le travail de Ken Onion, cette géométrie était déjà utilisée sur le premier Rubicon : sur le plan esthétique elle peut plaire ou déplaire, mais elle est au moins très efficace en action de coupe.
Ensuite elle a été fortement travaillée pour inclure un contre-tranchant assez fortement marqué sans être pour autant coupant. La lame possède une finition de qualité supérieure avec des états de surface d’une propreté remarquable même sur un modèle couteux. La lame est réalisée en CPM-S30V qui demeure à notre humble avis un choix de premier ordre pour une lame de couteau en 2017, même si la multiplication des aciers, au demeurant excellents, suscite des phénomènes de mode pas toujours justifié sur l’aspect technologique et en termes de rapport qualité/prix.
L’émouture a été réalisé en creux et fait de ce couteau un redoutable slicer. La lame possède une hauteur exceptionnelle de 30 mm pour un couteau compact. La lame possède une épaisseur de 4 mm environ avec une surface crantée de 20 mm qui permet un appui très puissant du pouce et renforce la capacité de coupe de la lame recurve.
Le crantage est assez marqué sans être pour autant blessant. La lame mesure 80 mm avec un tranchant lisse utile de 70 mm approximativement. La lame prend appui sur un stop pin massif, mais l’usinage du talon de la lame à ce niveau demeure rectiligne. Pour autant le calage est sans faille.
La lame possède un flipper massif qui est cranté sur la zone servant au déploiement. Ce crantage est utile, la lame est montée Ball Bearing, mais le couteau est seulement un flipper moyen qui acquière un peu plus de fluidité au fur et à mesure de son usage : la détente est trop faible pour obtenir un effet de jaillissement de la lame. On note que le Spyderhole est parfaitement opérationnel et permet une ouverture facile de la lame.
En bref, le Rubicon 2 est un très bon couteau, un EDC de haut de gamme, possédant une très bonne ergonomie et une grande puissance de coupe. Une nouvelle réussite à l’actif de Spyderco qui possède actuellement une pléthore de bons couteaux à son catalogue.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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