CRKT KISS Assist
Un couteau complexe avec des capacités limitées
Le couteau mesure 9,5 cm fermé pour 16,5 cm lame déployé, pour une masse de 70 grammes. Cette compacité et ce faible poids le destine tout particulièrement à être un EDC de gentleman et/ou un couteau d’appoint que l’on limitera volontairement à des tâches de coupe facile : ouverture du courrier, petits emballages etc…
Sur le plan mécanique le KISS se caractérise par une architecture mono-platine assez baroque mais qui a fait des émules dans le domaine de la coutellerie. Le travail d’usinage et d’ajustage est si complexe que la fabrication du couteau a toujours été maintenue à Taïwan sans tentative de passage par la Chine. Sur le plan mécanique le blocage de la lame est assuré par un mécanisme dont les principes de base sont ceux d’un framelock. Toutefois, la platine assurant le verrouillage de la lame est elle-même une découpe de la platine. Cette découpe prend la forme d’une barre rectangulaire articulée par une double découpe circulaire de petit diamètre. Cette mini platine verrou possède une excellent élasticité, qui d’une part bien sûr permet d’assurer le verrouillage de la lame en position déployée, mais aussi assure son maintien en position fermée en toute sécurité.
La barre possède à son extrémité un petit tenon, dont une découpe à angle droit forme une butée qui vient bloquer le talon de la lame après ouverture de cette dernière. L’usinage arrondi de la partie opposée permet de venir bloquer la lame en position fermée d’une manière très solide.
Le couteau est équipé d’un mécanisme d’assistance à l’ouverture par barre de torsion de type Outburst que l’on aperçoit comme sur un couteau de démonstration en raison de l’architecture squelette. Ce système fonctionne bien et il est sécurisé par adjonction d’un système breveté de type Fire Safe.
Concrètement cela signifie que le thumbstud possède l’architecture d’un piston. Pour procéder à l’ouverture du couteau il faut comprimer ce bouton dont l’enfoncement provoque le déverrouillage de la lame. Simultanément il convient d’exercer une poussé sur le thumbstud pour enclencher l’assistance à l’ouverture. Cela paraît assez complexe exposé comme cela mais le fonctionnement est irréprochable.
La platine unique possède une épaisseur de 3 mm et elle est dotée d’un clip de grande dimension qui peut aussi servir de pince à billets. En fait ce grand clip rajoute du grip pour procéder à l’ouverture de la lame. Je suis dubitatif sur le fonctionnement de l’ensemble si l’on retirait ce clip dont la préhension me paraît indispensable pour procéder à l’ouverture correcte du couteau.
La prise en main du couteau est étonnant bonne pour un concept a priori aussi baroque.
La lame est stoppée de manière classique par un stop pin massif, l’axe de la lame respire aussi la santé, en revanche le petit ergot métallique qui sert de verrou inférieur à la lame déployée suscite une certaine réserve de notre part. Mécaniquement le blocage paraît tout à fait solide avec les trois points classiques : ergot inférieur, axe du pivot et stop pin.
Dans la pratique on n’a trop envie de tester la solidité réelle de ce mécanisme qui est typiquement celui d’un liner lock plus que celui d’un framelock.
La lame est réalisée en acier AUS-4 avec une dureté annoncée de 55/57 RKC. La lame possède une émouture chisel totalement monoface qui en fait un clone du CQC-7B. Mais, voilà les tests de coupe conduits sur divers types de carton montrent que cette lame ne soutient pas du tout la comparaison avec celle d’Emerson et qu’il est même probable que le choix d’une émouture à une seule face ait aggravé le problème.
Le tranchant d’origine est assez quelconque, il coupe bien un papier de faible épaisseur mais se révèle incapable de couper un emballage renforcé du type de ceux utilisés pour envoyer des colis fragiles par la poste.
La lame mesure 70 mm avec un tranchant de 64 mm environ pour une épaisseur de 3 mm. Une entretoise en zytel permet d’abriter le tranchant de la lame dans la partie postérieure du manche, mais l’on constate qu’une partie du tranchant reste exposée et que les doigts peuvent assez facilement venir au contact du tranchant en position fermée.. Ce qui est pour le moins un élément contestable, compte tenu du faible coût de cette entretoise il eut été facile de la prolonger sans majorer le coût du couteau.
Donc un bilan très mitigé, un couteau classieux qui peut servir de lame d’appoint et d’EDC urbain avec un mécanisme sophistiqué qui intéressera les amateurs de couteaux à système, mais aussi dans l’ensemble un outil qui pourra paraître comme beaucoup trop limité. Si le style de la lame vous paraît plaisant alors choisissez un mini CQC-7B qui dispose d'une lame de 70 mm et possède toutes les capacités d'un vrai couteau, il est vrai beaucoup plus cher.
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