Endura Limited Super Blue Steel
Un acier au carbone plein de ressources
Tout d’abord rappelons que l’Endura est un grand classique de Spyderco, un couteau de travail très robuste et apprécié par ses possesseurs. Il a d’abord été présenté dans une version à manche métallique qui a marqué son époque, puis sous une forme allégée avec un manche en matière synthétique connu sous le nom de FRN. Cette version est désormais la version standard. L’émouture scandinave original a été rempalcée il y a peu par une émouture plate intégrale qui vient renforcer la polyvalence de ce couteau hors du commun. Une série limitée sur laquelle j’aurai peut-être l’occasion de revenir avait déjà été proposée une émouture plate sur du VG-10 avec un manche possédant des plaquettes en G-10 vert. Ce modèle n’a pas été maintenu dans la gamme de Spyderco parce qu’il faisait concurrence au modèle Police 3.
Le modèle Endura mesure 12,7 cm fermé pour 22,2 cm lame déployée. Sa masse est très raisonnable avec 94 grammes.
Le cœur du système est assuré par un mécanisme Lock Back toujours aussi bien ajusté, le couteau est fabriqué au Japon, ce qui explique sans doute la constance de cette qualité d’ajustage. La pompe est munie de la sécurité passive David Boye Dent qui consiste en un creux aménagé dans la pompe pour éviter que cette dernière ne soit comprimée par accident lors de la prise en main du couteau. Ce type de système Lock Back acquière avec le temps un peu de jeu fonctionnel vertical. Mais dans l’ensemble il reste l’un des systèmes qui vieilli le mieux, puisque l’usure du mécanisme est beaucoup plus modéré que pour un framelock en titane ou un linerlock. Cette faiblesse étant d’ailleurs à relativiser, car elle dépend beaucoup des conditions d’utilisation des couteaux, du traitement thermique du titane, de la trempe éventuelle du verrou comme sur le Sebenza. Enfin l’adjonction de plus en plus fréquente de liner métallique de renfort sur les verrous en titane devrait largement nuancer cette situation.
Les deux côtes en FRN (nylon renforcé par de la fibre de verre) possèdent la même épaisseur de 3 mm. Elles sont conçues pour abriter des platines ajourées en acier. On observe donc deux platines ajourées par des découpes circulaires et ovales. L’ajustage est parfait. A l’état neuf la pompe est réglée au plus juste et on n’observe aucun jeu vertical ou latéral.
Les plaquettes en FRN possèdent une couleur grise bleutée avec une texture qui a déjà fait ses preuves. L’orientation bidirectionnelle des stries procure un grip d’excellente qualité, idéal pour un couteau de travail. Le manche est épais de 11 mm pour une hauteur maximale de 2,8 cm.
Le clip est le modèle classique et un peu obsolète de chez Spydie, en revanche il possède 4 positions et son traitement de surface est noir : la discrétion c’est une bonne chose. Il n’y a rien de pire qu’un clip qui brille au moindre rayon de soleil !
La lame possède la même géométrie que celle des Endura classique, soit une variation assez particulière sur le thème du drop point, mais avec une efficacité pratique absolue. Le Spyderole mesure 13 mm de diamètre.
La lame est épaisse de 3 mm est longue de 9,5 cm avec un tranchant de 89 mm en raison de l’absence totale de finger choil. La lame est haute de 2,9 mm dans la partie arrière, au niveau du Round Hole. La partie située derrière le Sypderhole reçoit un crantage confortable pour l’appui du pouce et les plaquettes sont elles-mêmes crantées sur 3,6 cm. Le dos de la lame est totalement plat avec une pointe très fine utilisable pour des coupes de précision.
La lame est réalisé en acier laminé Aogami Super Blue et 420J1. L’acier Super Blue utilisé est une fabrication d’Hitachi Metals. Le Super Blue est une variante d’acier au carbone dont la composition peut justement varier entre 1 et 2% de carbone ce qui pour un acier traditionnel, dont on dit qu’il fut jadis utilisé comme acier pour fabriquer les sabres, donne un tranchant très résistant et incroyablement coupant. Malgré sa vulnérabilité à la corrosion le Super Blue Steel est une nuance qui possède toujours la préférence des cuisiniers japonais en raison de la qualité incomparable de son tranchant. Bien sûr cet acier doit être nettoyé et essuyé avec le plus grand soin, mais compte-tenu de la méticulosité des chefs japonais c’est un problème bien intégré.
La nuance utilisée par Spyderco reçoit la dénomination exacte au Japon d’Aogami Super (Blue Super Steel) et possède une composition chimique très riche avec : carbone 1,40 à 1,50% ; chrome 0,3 à 0,5% ; tungstène 2,0 à 2,5% ; molybdène 0,30 à 0,50% ; vanadium 0, 5%. L’Aogami Super Blue Steel est en revanche un acier dont le traitement thermique est particulièrement complexe et qui nécessite une bonne expérience et de la technique.
A l’expérience, c’est une des lames les plus coupantes de ma collection avec un tranchant agressif et très coupant qui pour un acier au carbone « classique » donne des résultats exceptionnels en matière de puissance de coupe proche des sensations procurées par l’Elmax.
En revanche, le couteau est livré dans un sachet plastique ou la lame baigne dans l’huile car le gros problème de l’Aogami Super Blue est sa grande vulnérabilité à la corrosion.
On peut donc penser que ce couteau n’est pas adapté à un usage professionnel si la possibilité d’entretien est limitée. En revanche, avec des précautions voici une excellente lame sur un excellent couteau !
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