La version 2 du Kershaw Cryo basée sur un design de Rick Hinderer a été commercialisée fin 2013 aux Etats-Unis. Ce modèle d’entrée de gamme, fabriqué en Chine, était très attendu après le succès commercial de la première mouture. En fait, le Cryo 1 n’avait pas trouvé chez moi beaucoup d’intérêt, j’ai estimé qu’il était trop lourd tout en ayant un manque de polyvalence regrettable.

Désormais cet état des choses est révolu avec le modèle 2 qui est une fort intéressante réalisation. Certes on peut argumenter sur le fait que l’on est davantage dans le domaine du couteau de travail, de l’utilitaire bien conçu et pas dans celui de l’EDC urbain. Cette opinion est tout à fait justifiée, et de nombreux utilisateurs plébiscitent le Cryo 1 dans son utilisation d’EDC.

Comme sur le Thermite, Kershaw est parvenu à instaurer un contrôle qualité qui aboutit à la livraison d’un produit à la finition impeccable. Le Cryo 2 est un framelock en acier dont les côtes sont réalisées en acier inoxydable 410, une qualité d’acier très honorable, en usage chez Zero Tolerance. Fatalement cette structure métallique trouve sa contrepartie dans une masse de 156 grammes qui n’est pas négligeable en poche. L’accroissement des dimensions est de l’ordre de 25% par rapport à la première version selon Kershaw.

La construction est du type open frame avec une visserie très puissante.

Le couteau fermé mesure 11 cm pour 19,3 cm lame déployée, donc pas un petit couteau, mais pas un monstre non plus. Les deux côtes en inox 410 possède une épaisseur de 3 mm.
 

 

La platine verrou reçoit toutes les caractéristiques techniques d’un système Hinderer avec la présence du Lock Bar Stabilizer. Le couteau est équipé de l’assistance à l’ouverture Speed Safe qui fonctionne avec une parfaite régularité. Le frame verrouille bien et il n’existe aucun jeu d’aucune sorte.

Le manche reçoit une zone de crantage sur le dessus pour poser le pouce sur 17/18 mm. L’appui créé est très efficace. On distingue une seconde zone de crantage sous le manche sur 3 cm qui aide bien à avoir une tenue ferme du couteau.

On note que la côte opposée au framelock reçoit une sorte de platine en acier brillant dont la structure géométrique semble correspondre à l’appui de la barre de torsion qui est le dispositif central du Speed Safe. Le dispositif est parfaitement intégré à l’intérieur de la côte gauche.Le manche possède une épaisseur de 1 cm avec une hauteur centrale de 2,7 cm et une hauteur maximale à l’arrière de 2,9 cm.

Le clip est plutôt court et assez dur lors de la réception du couteau, toutefois il fonctionne bien et il est noir, ce qui est une bonne pioche. Il possède 4 positions, et en position tip down il autorise un port discret en poche de pantalon du type jean ou bien un pantalon en toile assez épaisse.

La visserie torx, le Lock Bar Stabilizer, l’axe du pivot de la lame et les deux thumbstuds reçoivent une finition noire qui est sans doute une simple peinture. En revanche le manche reçoit une teinte uniforme grise qui est donnée comme étant une nitruration au titane. Les essais de coupe effectués avec la lame montrent que le revêtement est raisonnablement résistant.

La lame se déploie au moyen d’un flipper qui met en route l’assistance mécanique à l’ouverture d’une manière très fluide. Une fois déployé le flipper forme un quillon inférieur qui vient protéger et assurer une bonne prise à l’index.
 

La lame possède une géométrie drop point totalement dépourvue d’agressivité tout en étant parfaite sur un utilitaire. La nuance d’acier retenue est le 8Cr13Mov  qui est l’équivalent chinois de l’AUS-8A. Manifestement, la lame possède un bon traitement thermique qui combiné avec une émouture en creux remarquablement réalisée donne un tranchant rasoir.

 

La lame mesure 3 mm d’épaisseur, avec une longueur de 83 mm pour un tranchant de 79 mm, soit un très bon ratio. Le dos de la lame reçoit une rampe crantée de 15 mm, le dos étant intégralement plat.

Dans sa gamme de prix (de l’ordre de 39 euros) le Cryo 2 se positionne comme un utilitaire doté d’un rapport qualité/prix difficile à battre. Sa masse peut toutefois constituer un élément négatif d'appréciation.

Découvrez l'auteur