Déc. 15
05
Couteau Spyderco Jani Song
Il glisse sur l'ICE et écoppe d'un carton jaune
Le couteau étudié dans cette revue est actuellement une rareté, ou pour être précis un design innovant et remarquable de Michael Janich qui porte tout naturellement le nom de Jani Song et qui est une version technologiquement sécurisée du traditionnel Balisong.
Mais c’est aussi un couteau frappé par la malchance, puisque lors de sa commercialisation par Blackhawk, il existait déjà un contentieux avec Michael Janich et son employeur, employeur qui manqua totalement du plus élémentaire fair-play envers un homme très sérieux et compétent. La combinaison de ses facteurs fait que la version 1 du Jani Song aurait été vendue à 50 exemplaires… Ce qui est peu, c’est une information officielle puisqu’elle est publiée dans la petite documentation technique qui accompagne la version fabriquée par Spyderco.
Mais, les choses étant ce qu’elles sont on peut penser qu’une malédiction frappe ce couteau. En effet, Sal Glesser a sans doute confié sa fabrication à son remarquable sous-traitant taïwanais pour des raisons d’ajustage et de savoir-faire, mais s’agissant d’un couteau fabriqué à Taïwan le Jani Song est désormais frappé par l’administration fédérale américaine, a priori il s’agirait de l’ICE (Immigration and Custom Enforcement) qui est une subdivision du DHS (Department of Homeland Security). Qu’un simple couteau papillon modernisé puisse encourir les foudres d’un organisme comme le DHS est tout de même inquiétant. D’habitude les clauses de non importation sur le territoire des Etats-Unis visent les couteaux automatiques (j’ai déjà abordé cette question qui est assez complexe) fabriqués à l’étranger, et ensuite en fonction de la législation interne des Etats fédéraux, la vente des automatiques est autorités ou restreinte et dans les cas les plus sévères complétement interdite… Le Jani Song est accompagné d’une petite fiche jaune qui stipule qu’en raison de la nature de son mécanisme, il est absolument interdit d’en réexpédier un exemplaire au quartier général américain de Spyderco.
Mais c’est aussi un couteau frappé par la malchance, puisque lors de sa commercialisation par Blackhawk, il existait déjà un contentieux avec Michael Janich et son employeur, employeur qui manqua totalement du plus élémentaire fair-play envers un homme très sérieux et compétent. La combinaison de ses facteurs fait que la version 1 du Jani Song aurait été vendue à 50 exemplaires… Ce qui est peu, c’est une information officielle puisqu’elle est publiée dans la petite documentation technique qui accompagne la version fabriquée par Spyderco.
Mais, les choses étant ce qu’elles sont on peut penser qu’une malédiction frappe ce couteau. En effet, Sal Glesser a sans doute confié sa fabrication à son remarquable sous-traitant taïwanais pour des raisons d’ajustage et de savoir-faire, mais s’agissant d’un couteau fabriqué à Taïwan le Jani Song est désormais frappé par l’administration fédérale américaine, a priori il s’agirait de l’ICE (Immigration and Custom Enforcement) qui est une subdivision du DHS (Department of Homeland Security). Qu’un simple couteau papillon modernisé puisse encourir les foudres d’un organisme comme le DHS est tout de même inquiétant. D’habitude les clauses de non importation sur le territoire des Etats-Unis visent les couteaux automatiques (j’ai déjà abordé cette question qui est assez complexe) fabriqués à l’étranger, et ensuite en fonction de la législation interne des Etats fédéraux, la vente des automatiques est autorités ou restreinte et dans les cas les plus sévères complétement interdite… Le Jani Song est accompagné d’une petite fiche jaune qui stipule qu’en raison de la nature de son mécanisme, il est absolument interdit d’en réexpédier un exemplaire au quartier général américain de Spyderco.
Le Jani Song se présente comme un couteau technologiquement sophistiqué d’une longueur de 12,1 cm pour 21,1 cm lame déployée. Sa masse est de 185 grammes, c’est une contrainte due à son architecture mécanique hors norme.
Comme n’importe quel Balisong le Jani Song possède deux branches. Une branche est totalement externe et sert de manche principal au couteau, ce qui ne permet aucune erreur lors de la prise en main : l’utilisateur ne peut pas commettre d’erreur comme sur un Balisong ordinaire et se couper d’emblée. Le système est verrouillé par un bouton externe symétrique qui apparaît des deux côtés du manche et qui contrôle un système de verrouillage par glissière agissant au niveau de ce qui devrait être le latch.
Le système est d’une rare complexité, même si Janich a opté pour un axe unique dans son brevet pour les deux branches interne et externe du manche et pour servir d’axe de pivot à la lame. Ce qui fait qu’après déverrouillage du curseur en position fermé en le poussant vers le bas il est possible par un véritable mouvement de flipper totalement analogue à celui utilisé sur un Balisong d’entraîner l’apparition par basculement latérale de la seconde branche interne et de la lame.
Si je collationne les éléments d’information disponibles, c’est le système d’ouverture latérale de la lame par gravité (avec tout de même une petite impulsion, mais il est aussi possible d’obtenir l’ouverture sans impulsion, seulement en tournant le couteau vers le sol) qui a attiré les foudres de l’ICE qui a considéré qu’il s’agissait d’un mécanisme destiné à contourner l’interdiction des couteaux automatiques à éjection latérale. Ben... techniquement c’est pas faux, mais encore convient-il de garder raison et de ne pas confondre un couteau inoffensif destiné à un public de passionné avec une arme de destruction massive !!!!
Le premier dégagement latéral par inertie ou par mouvement plus ample permet de voir apparaître la branche interne du Jani Song et la lame. Sur le plan de la sécurité c’est un dispositif assez bluffant car la seconde branche interne du Jani Song qui est usinée en acier inoxydable et ajouré par huit découpes circulaires sert de carénage intégral à la lame.
L’ouverture de la lame et de la seconde branche se poursuit de concert jusqu’à ce lame soit immobilisée dans sa position nominale, alors la branche poursuit sa trajectoire rotative autour du pivot de l’axe de la lame et rentre dans la manche externe sur le côté opposé à son ouverture.
Une fois la lame positionnée correctement en situation de coupe, il devient possible de verrouiller le couteau en position lame déployée grâce au bouton-curseur qui entraîne le verrouillage des deux branches au niveau du faux latch le verrouillage étant effectué par translation d’un verrou dont la partie visible en bout de manche est une pièce cylindrique qui vient s’encastrer dans la partie usinée en creux de la branche interne.e
Le couteau gagne beaucoup à être manipulé assez rapidement comme un Balisong, car il est très sécurisé et l’on peut s’offrir une bonne partie des manipulations de ce type de couteau sans être un spécialiste confirmé du couteau papillon. Bien sûr sur le plan des figures acrobatiques destinées justement aux spécialistes de la question le Jani Song n’apporte rien. En revanche pour tous les néophytes, il est très intéressant.
Le manche externe est constitué de deux platines métalliques dont l’épaisseur est de l’ordre de 1,5/2 mm ajourées chacune par trois découpes circulaires assez modeste, ce qui rend la structure très solide.
Entre les platines et les côtes en G-10 noir se trouve de chaque côté le mécanisme de verrouillage. Le manche possède une forme dite coffin, en forme de cercueil, typique d’un certain nombre d’OTS et d’OTF. La largeur la plus importante se trouve à l’extrémité où la lame est positionnée une fois ouverte avec 27 mm. Pour le reste l’ergonomie de la poigné externe est parfaite, le couteau tombe extraordinairement bien en main. Les côtes en G-10 sont fort bien détourées et fournisse un grip correct sans être du tout abrasive.
Le manche interne possède une épaisseur bien moindre, ce qui est normal, celle-ci n’est pas dirimante au regard des aspects mécaniques du couteau. Disons qu’elle sert de balancier et de protection à la lame et donne l’apparence d’un Balisong au couteau lors des manipulations. L’épaisseur du couteau atteint tout de même 15 à 16 mm.
Le couteau est doté d’un clip de couleur bronze foncé assez régulièrement utilisé sur les productions Spyderco réalisé à Taïwan, ce clip est réversible. Je dois avouer que bien que la rétention en poche soit très bonne, je ne compte nullement me servir de ce couteau comme EDC.
La lame est une géométrie Drop Point mais qui a un aspect plus tendu et une assez grande symétrie, bien qu’il n’y ait bien sûr qu’un seul tranchant. La lame est réalisée en CPM-S30V et possède une géométrie plane intégrale. Le tranchant est vraiment très coupant, à tel point qu’il paraît assez illusoire de vouloir ou de pouvoir le départager par rapport à une lame fabriquée en CPM-S-35VN, ce qui montre bien que le S30V est une valeur refuge très fiable en coutellerie.
La lame comprend la mention Taichung Taiwan, le logo de Spyderco, la désignation de l’acier et la signature de Michael Janich. L’ensemble a été gravé au laser avec finesse ce qui donne dans l’ensemble une assez grande sobriété à l’opposé des lames de CRKT. Un Spyderhole minuscule a été foré dans la lame et c'est bien sûr un clin d’œil au célèbre dispositif Round Hole qui a rendu célèbre Spyderco. La lame vient se caler en position ouverte au moyen d’un stop pin qui est usiné dans la platine interne. Et une fois verrouillé on dispose d’un vrai couteau parfaitement apte à exécuter n’importe quel type de coupe : cette lame est supérieurement efficace sur les emballages en carton renforcé.
Il n’y a aucun doute c’est bien un vrai Spyderco. La lame mesure 85 mm avec un tranchant lisse utile de 80 mm pour une épaisseur de 3 mm.
Il n’y a aucun doute c’est bien un vrai Spyderco. La lame mesure 85 mm avec un tranchant lisse utile de 80 mm pour une épaisseur de 3 mm.
Les deux côtes de la platine interne et les deux côtes du talon de la lame sont usinés avec un crantage qui permet de positionner le pouce très confortablement. Il n’y a eu aucune fantaisie, le Jani Song est un couteau à part entière et pas seulement une mécanique étonnante, même si forcément c’est cet aspect qui l‘emportera aux yeux des collectionneurs.
Le Jani Song est une formidable réalisation technologique, avec un jeu fonctionnel qui doit être compris entre 2 et 3/100 de mm. La distribution n’est pas assurée par le réseau de vente de Spyderco en raison des problèmes juridiques exposés, c’est le fabricant taïwanais qui assure cette distribution. Il est probable qu’elle risque fort d’être limitée, même si la vente de plus de 50 exemplaires paraît acquise. Si vous aimez les Spyderco et les Balisong, je pense sincèrement que le Jani-Song est un couteau qui vous procurera une grande satisfaction, sans compter l’aspect collector qui paraît indéniable selon moi.
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Mots-clés : Couteaux Spyderco
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