Spyderco Hungarian Folder
Du bel ouvrage
Le couteau mesure 12,4 cm fermé pour une longueur de 21 cm environ lame déployée. Sa masse est de 125 grammes. En dépit d’un faux air de Military provenant de la lame, ce couteau se positionne ostensiblement comme un couteau de gentleman. Toutefois, on peut considérer que le Hungarian est beaucoup trop grand pour une fonction d’EDC urbain. Catégorie ou d’ailleurs Spyderco excelle avec une très vaste gamme.
Le manche possède une structure open frame qui facilitera le nettoyage du couteau. Le couteau possède deux platines en acier inoxydable d’une épaisseur identique de 2 mm. La platine de gauche est ajourée par 3 découpes circulaires, tandis que la platine verrou est ajourée par une seule découpe circulaire. Le système de verrouillage est un dispositif classique Michael Walker Liner Lock à l’ajustage sans faute.
Le manche possède des mitres en inox poli miroir qui sont livrées avec un adhésif de protection transparent : je pense qu’elles sont très sensibles aux rayures.
Ces mitres possèdent une forme hémisphérique qui constitue un double quillon assurant une prise en main très sûre sur un couteau que l’on pouvait redouter comme un peu trop lisse. Les platines reçoivent des côtes en G-10 poncé noir possédant une texture proche du bois, comme celles du Vallotton.
Le manche est galbé de manière très efficace : c’est la combinaison de sa courbure et des mitres qui permet une prise en main excellente. Sur les sites américains, le manche du Hungarian Folder est devenu un sujet de plaisanterie en raison de son aspect phallique : pour être tout à fait juste c’est l’idée qui vient à l’esprit spontanément. Mais, ce type de quillon et de manche courbé est un concept très ancien qui remonte à la poignée de certaines épées et dagues de la période mérovingienne !!. Voilà donc un couteau qui apparait sévèrement burné, et l’on peut s’interroger sur le résultat que donnerait son étude par un disciple de Freud (étude qui pourrait aussi porter sur le logo choisi par le facétieux concepteur du couteau).
Le manche possède une épaisseur de 11 mm pour une hauteur maximale de 2,3 cm au milieu du manche.
Le clip est remarquable, au niveau des meilleurs clips customs du marché, mais d’une part il possède une seule position ce qui est toujours un peu rageant, et d’autre part il brille d’une manière un peu ridicule. Un bronzage armurier serait bien mieux adapté pour une simple question de discrétion, sans aucun rapport avec des aspects tactiques.
La lame est fort intéressante elle affiche une géométrie drop point qui est bien celle d’un couteau traditionnel ou d’un couteau de travail. La lame est longue de 92 mm environ avec un tranchant de 83/84 mm le ratio est donc excellent contrairement à des modèles possédant des fingerchoil surdimensionnés.
Son déploiement est fluide grâce à des rondelles en bronze phosphoré, la lame est parfaitement centrée en position fermée. Je trouve le Spyderhole un peu petit, mais après tout nous ne sommes pas en présence d’un couteau tactique.
La lame est épaisse de 3 mm avec un dos intégralement plat et dépourvu de toute zone de crantage, ce que l’on peut regretter pour l’appui du pouce. Sa largeur maximale atteint 26 mm.
L’acier choisi est un acier Carpenter issu de la métallurgie des poudres le CTS-XHP qui peut se présenter comme une sorte de super CPM-D2 dont l’adjonction d’un titre élevé en chrome aurait fait un acier inoxydable (pour mémoire le CPM-D2 perdait son aspect non-oxydable).
La composition chimique du CTS-HXP est la suivante : carbone 1,60% ; manganèse 0,50% ; silicium 0,40% ; chrome 16% ; nickel 0,35% ; molybdène 0,80%, vanadium 0,45%, le reste étant constitué de fer.
Il s’agit d’un acier high Tech souvent utilisé avec une dureté de 62 RKC. Le Techno et le Domino sont dotés de lames en CTS-HXP avec un grand succès. La sensation en matière de puissance de coupe est très supérieure à celle obtenue avec du CPM-S30V et s’apparente à la puissance brutale du M390.
La lame est dotée d’une émouture plate intégrale qui confère à ce couteau un tranchant très puissant et durable.
La principale critique a adresser à ce couteau, comme à un certain nombre de Spyderco récents réside dans un niveau de prix très élevé qui pénalise durement les amateurs de beaux couteaux.
Le Hungarian Folder est un must pour les amateurs de la marque à l’araignée…
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