Couteau Benchmade Volli
Un Benchmade méconnu à tort
Le couteau Volli est un produit qui est apparu en milieu d’année 2012 en France, et bien qu’il s’agisse d’un excellent produit, il semble bien que sa carrière stagne aux Etats-Unis comme en France. Techniquement c’est réellement dommage car il s’agit d’une adaptation vraiment fort intéressante du concept de la série des Barrage, qui est devenu un classique de la gamme Benchmade. Apparemment, ce qui est reproché au Volli est une sorte de manque de charisme coutelier : la lame Drop Point serait un peu molle et l’aspect général ne se démarquerait pas assez pour être un nouveau design Benchamde. Sans avoir la prétention de trancher sur le fond ce dilemme je vais apporter les éléments factuels qui vont clarifier la nature de ce qui est malgré tout un bon couteau utilitaire à vocation très généraliste.
Le couteau Volli mesure 11,4 cm fermé pour 19,4 cm une fois la lame ouverte, donc clairement un encombrement modéré qui peut convenir pour une fonction d’EDC polyvalent. La masse est de 121 grammes ce qui reste raisonnable.
Le cœur mécanique du système Volli est un dispositif de verrouillage Axis Lock complété par l’Axis Assist. Le système Axis Assist fonctionne à merveille, avec une ouverture à vitesse constante de la lame. Le verrouillage est immédiat et ne présente aucun jeu fonctionnel résiduel.
Le système Axis Assist peut être sécurisé en position ouvert et fermée en faisant coulisser vers l’avant du couteau le curseur dorsale que l’on distingue sur la photographie du dessus de ce couteau. En position fermée, il est impossible de procéder à une ouverture accidentelle et en position ouverte, le blocage empêche le retrait, au demeurant improbable, du verrou lors d’un travail de coupe.
Les platines sont intégrées dans des côtes en G-10 poncé de couleur noir. Les côtes sont toxifiées en 3D d’une manière suffisante pour assurer un bon grip. Les côtes mesurent 3 à 3,5 mm chacune. L’épaisseur du manche est de l’ordre de 12 mm avec une hauteur comprise entre 3,2 cm et 3,5 cm vers l’avant juste avant la lame. Cette légère protrusion des côtes permet d’aménager une sorte de quillon inférieur rudimentaire, ce qui permet grâce à un évidement latéral des deux côtes de placer l’index en retrait en collant bien au manche.
On distingue une entretoise crantée réalisée dans ce qui paraît être un Zytel : ce petit surplus de grip est le bienvenu, car pour le reste le Volli est complétement dépourvu de crantage supplémentaire à l’instar des Barrage. C’est d’ailleurs la principale critique à formuler à l’encontre de la série des Barrage et du Volli.
Toutefois, la zone du manche ou l’on pose le pouce pour un travail de coupe est assez large pour fournir un appui raisonnable et exercer une force tout à fait normale pour un couteau de cette dimension.
La lame est une pure géométrie Drop Point qui affiche bien les ambitions pacifiques et utilitaires de ce couteau. La lame est munie d’un faux contre-tranchant non affuté qui donne quand même une connotation plus moderne que les drop point old school.
L’acier utilisé est le toujours très performant CPM-S30V de Crucible qui reste un grand classique, dont la longévité du tranchant n’est pas pénalisée par des opérations d’affilage trop dures à condition de disposer d’un matériel correct et de prendre son temps.
On ajoute que la lame dispose d’une superbe émouture plate intégrale permettant de disposer d’un tranchant franchement redoutable, puisque ayant procédé à un nettoyage de la lame après un usage alimentaire (pâté de campagne) j’ai par mégarde effleuré le tranchant avec un carré de sopalin et d’un coup d’un seul la lame s’est enfoncée de 3 mm dans mon majeur… j’ai compris que je m’étais coupé a posteriori, la douleur ayant été retardé par une capacité de coupe étonnante. Rien de grave, mais a priori cela rappelle que les couteaux ne sont pas des jouets…
La lame possède une épaisseur assez classique comprise entre 2,9 et 3 mm. La lame mesure 80 mm de la pointe au ricasso avec un tranchant de 77 mm. La lame est haute en permanence de 2,7 cm.
En résumé, un bon couteau, avec un manche suffisamment long pour procéder à des coupes du domaine du couteau de travail, tout en ayant un format compact. La lame est supérieurement efficace. Ce couteau est moins cher que le Nakamura que j’ai étudié précédemment sur ce blog. Le CPM-S30V fait aussi bien son boulot que le M390, avec peut être bien une plus grande facilité d’entretien en faveur du Volli.
Le Volli est toujours commercialisé et vendu pour environ 140 euros en France. En revanche, le Nakamura 484 est plus typé tactical/Gent et bénéficie de l’aspect exotique que lui confère l’acier M390. Enfin, il reste le critère de l’esthétique qui est toujours une affaire personnelle : mieux vaut se faire plaisir en rajoutant 50 euros que d’acquérir un couteau par défaut.
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