Août 15
19
Couteau CRKT GSD
Un design de premier plan
Le couteau CRKT 3710 GSD pour « Get the S**t Done » que certains détaillants américains ont rebaptisé « Get the Stuff Done », ce qui au passage est une idée qui paraît judicieuse, car même si je ne redoute pas l’humour potache, je pense que très peu de gens seraient contents de posséder un EDC de gentleman conçu pour accomplir des travaux merdiques… En revanche, comme nouveauté 2015 et tout comme le Terzuola BT-70 il cartonne fort sur le marché américain à tel point que la rupture de stock est devenu chronique pour les deux modèles précités. Le GSD est un très sérieux design de Liong Mah qui mérite réellement une revue.
Sur le plan technique c’est un framelock qui utilise un verrouillage dérivant du Chris Reeve Integral Lock (RIL), sauf que les côtes sont acier inoxydable au lieu d’être en titane : sur le plan de l’usure éventuelle c’est un gage de durabilité, en revanche pour ce qui est du poids c’est plutôt pénalisant.
Le couteau mesure 11 cm en configuration fermée, tandis qu’il atteint 19,4 cm lorsque la lame est déployée, c’est donc un couteau compact tout à fait compatible avec le concept EDC. Sa masse est de 164 grammes ce qui n’est pas négligeable en poche, même si, lors de l’utilisation, le couteau est remarquablement équilibré.
Les côtes en acier inoxydable 420J2 possèdent une épaisseur comprise entre 2,5 et 3 mm, ce qui contribue à alourdir le couteau, en contrepartie d’une grande robustesse. La finition du couteau est particulièrement attrayante, avec des côtes stonewashed et une lame satinée. Le frame s’engage immédiatement lors de l’ouverture du couteau, sans jamais forcer et son retrait ne demande qu’un effort très modéré. Bien sûr comme la platine verrou est en acier il n’existe pas de liner d’interface avec le talon de la lame : le risque d’usure prématurée du frame n’existe pas dans le cadre d’un appui acier/acier.
Le manche du GSD est relativement lisse, mais possède une ergonomie travaillée qui fait qu’il se bloque spontanément dans la main. Le manche reçoit deux zones crantées, l’une est située sous le manche, à l’arrière de ce dernier sur 2,2 cm. Cette zone crantée fournie un surcroit de grip qui est appréciable. De même le frame a été cranté pour faciliter les opérations de déverrouillage.
Le manche reçoit une entretoise qui paraît être réalisée en zytel, et c’est au niveau de cette entretoise que se trouve concentrée la visserie torx, soit trois vis dont les têtes sont situées sur le côté gauche du couteau.
L’épaisseur du manche est de 11/12 mm en tenant compte des faces planes des côtes pour une hauteur de 2,8 mm au centre du manche : on dispose donc d’une surface permettant une très bonne prise en main. De manière classique, les côtes en acier ont été découpées vers l’avant pour constituer un quillon inférieur qui est complété par le flipper en position ouverte.
Le clip est assez intéressant, il est réversible, ce qui est déjà très bien, mais uniquement en position tip up. Ce clip est assez dur, sa courbure est insuffisante pour assurer un pinçage du tissu sauf sur un Jean possédant en toile épaisse, dans ce cas il fonctionne à merveille. Le clip a été conçu pour freiner l’extraction du couteau grâce à une pointe assez volumineuse.
Le couteau est un flipper qui utilise le système IKBS dont il est fait un grand usage sur les couteaux CRKT, il faut dire que ce système permet des ouvertures très fluide. Le flipper est relativement discret, ce qui devrait satisfaire le plus grand nombre des utilisateurs, il est cranté sur la partie où s’effectue l’impulsion qui permet l’ouverture complète de la lame.
La lame possède une géométrie Spear Point très agréable, qui vient donner un peu de tonus à des lames trop souvent cantonnées à une géométrie Drop Point, alors même que les profils Spear Point et Clip Point permettent des fonctions utilitaires tout à fait comparable si l’on en fait une gestion raisonnable au niveau de la forme.
L’acier utilisé est de l’AUS-8 et l’émouture est effectuée en creux permet l’obtention d’un tranchant très coupant dès l’ouverture de la boite. Comme le couteau était disponible seulement en version à tranchant mixte, cela m’a permis de refaire une étude des serrations Veff dites « aplaties ». Ces serrations sont protégées par un brevet dont le détenteur est CRKT. Elles ont été mises au point par un forgeron de l’Oregon, Tom Veff. Dans leur ancienne version, les serrations Veff se présentent comme des encoches cylindriques usinées dans l’acier de la lame avec un redoutable tranchant. Ces serrations demandent un travail d’usinage particulièrement soigné, en contrepartie d’une capacité de coupe hors norme qui permet d’attaquer du kevlar sans difficultés seulement à partir d’une lame en acier AUS-8.
La version arrondie est plus discrète, sur le plan esthétique et permet de disposer d’un couteau possédant une redoutable capacité de coupe, quasiment identique à un couteau de travail beaucoup plus volumineux.
La lame mesure 90 mm de la pointe au ricasso et le tranchant possède une longueur de 88 mm avec un tranchant combo lisse et serrations. La lame est donnée par CRKT comme possédant une épaisseur nominale de 3 mm, mais en fait cette épaisseur ne peut être retrouvée avec un palmer qu’en prenant une mesure sur la partie plane symétrique se trouvant sur les côtés de la lame. Une mesure plus approximative effectuée sur le dos de la lame donne une indication moyenne de 2,5 mm. Disons le tout de suite cette combinaison de 2,5/3 mm est absolument parfaite, la lame est un outil de coupe d’une grande précision.
La lame possède un dos plat, qui est doté d’une zone crantée de 2,1/2,2 mm pour poser le pouce et exercer un effort mais aussi un contrôle directionnel précis de la lame. Le stop pin n’est pas apparent dans la mesure où c’est une rampe circulaire usinée sur la lame qui vient prendre appui sur des butés symétriques figurant dans les côtes en acier. La finition satinée de la lame est de toute beauté et ne souffre aucune approximation, les états de surface sont parfaitement polis.
Aux termes de cette analyse, je considère que le GSD est un excellent couteau, dont j’achèterai une seconde version à lame lisse dès qu’elle sera disponible… C’est-à-dire dans un laps de temps inconnu !! Cette version me convient très bien et est un couteau d’une très grande polyvalence avec un aspect flatteur. On peut toutefois regretter qu’un design de cette qualité ne soit pas sous-traité à Lion Steel ou à Viper, avec un framelock en titane et une lame en acier D2 ou N690Co, cela serait plus cher sans nul doute mais aussi plus cohérent… Toujours est-il que voici un EDC à prix raisonnable que je recommande, avec deux bémols qui sont la masse bien sûr et la problématique du clip qui ne bloque pas assez le couteau à mon goût, mais cela peut se discuter…
Ils ont lu aussi :
Mots-clés : Couteaux CRKT
Découvrez l'auteur
![[^]](/public_images/skins/itheme/fleche-haut-13.png "En Haut")
J'ai fait la modif. Comme quoi, il faut toujours plusieurs relectures... 
.
Derniers commentaires
→ plus de commentaires