J'avais repéré ce modèle au SICAC 2009. Mais cette année là, ce
couteau était uniquement disponible avec une lame de 7,5 cm. Ayant déjà pas mal de lames de ce gabarit, j'ai demandé à Eric Parmentier de m'en faire un avec une lame de 8 cm. Ainsi naquit le Diabolo Max.
Avec ses platines rivetées en
Titane, ce
couteau assez imposant est léger en main et en poche. Les lignes sont très fluides et élégantes, peu agressives. Le manche est très agréable et permet moult prises en main. L'ouverture de la lame est très fluide grâce à des rondelles métalliques (acier, je crois, m'a dit Eric). Le verrouillage se fait pas le célèbre piston amorti que l'on trouve sur bien d'autres modéles. Une poussée vers l'arrière libère la lame qui tombe doucement par son propre poids, à l'ouverture et à la fermeture. C'est dire si c'est réglé au micro-poil.
La lame est en Niolox, émouture plate quasi intégrale. Cet acier déjà assez dur est traité pour donner une coupe très agressive et qui dure très longtemps. C'est très agréable. En revanche l'aiguisage exige une surface diamantée puis passage à la céramique. Mais tout cela est maîtrisable et donne un pouvoir de coupe non-négligeable : la citrouille n'y a pas résisté !
Le design de ce
couteau est faussement simple. A première vue, on voit un bête manche droit avec un lame arrondie. So what ? En fait c'est hyper étudié cette affaire... Regardez bien le crobarc moche et approximatif : l'axe du manche et celui de la lame forme un angle obtus. Oui mais alors ? Là, on rentre dans le domaine magique de la géométrie des
couteaux : le dessous du manche étant arrondie, les doigts trouvent leur place plus haut que le fil de la lame tandis que la paume de la main prend solidement appui sur le dos du manche. En coupe "tirée" rapide, c'est l'arrondi de la lame qui tranche la matière et pas besoin de se tordre le poignet pour exploiter tout l'arrondi. En coupe "poussée", le poignet et le dos de la main remonte naturellement vers le haut et la partie linéaire de la lame bénéficie de la concentration de la force sur une grande longueur. Je ne sais pas si c'est clair...
Le fait est que cette disposition permet une très bonne prise en main sécurisée sur un
couteau sans plaquettes : la main n'a jamais tendance à glisser vers l'avant.
En définitive, un modèle ultra-polyvalent, sobre et élégant pour une impressionnante capacité de coupe et surtout une grande versatilité. Pas de clip sur ce modèle car le design en eut souffert, donc une pochette de ceinture qui va bien. Excellent
couteau, comme d'habitude chez le coutelier au poisson. Seuls points délicats : un aiguisage pointu pour les non initiés et des délais importants de livraison, c'est la rançon de la gloire (méritée) d'Eric Parmentier. Il faut être patient et cela finit par arriver. Sinon, se rendre dans un salon où Eric expose et se saisir avec frénésie et détermination du premier
couteau venu, l'arracher de haute lutte aux furieux (dont je fais partie) qui gravitent autour de la table et surtout ne pas le reposer, sinon l'effet est immédiat : le
couteau s'évapore instantanément.
Une photo que j'aime bien des deux derniers
couteaux revus !
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Mots-clés : Couteaux Eric Parmentier
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