Mars 14
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Couteau Emerson CQC-12 Comrade
Un frame lock très rare
Le couteau que je vous présente peut être considéré comme un couteau rare, même si les causes de cette rareté ne sont pas évidentes à expliquer. Certains utilisateur mettaient en doute la qualité du produit, après une assez longue période d'étude du couteau, il apparaît clairement que cette explication est fausse. Dans les années 2002/2004 Ernest Emerson décida d'uliser à son tour le mécanisme Chris Reeve Integral Lock pour créer une gamme de couteaux dite HD pour Heavy Duty. La conversion en framelock fut donc envisagé avec le CQC-7B, avec succès semble-t-il, même si je ne dispose pas de ce couteau.
Afin de démontrer sa maîtrise de la technologie RIL, Ernest Emerson choisit de concevoir un nouveau couteau, de grande dimension. Ce couteau allait devenir le CQC-12 Comrade, qui serait selon son créateur une version fermante de la célèbre bayonette Kalash à profil clip point.
La référence peut paraître doublement surprenante, d'une part Ernest Emerson est un ardent défenseur de l'American Made, et d'autre part l'emprunt d'une lame clip point pouvait toujours se faire à partir du traditionnel Bowie américain. Le CQC-12 Comrade s'est attiré la sympathie d'une partie du public américain, mais connaît un mystérieux échec commercial.
Certe, le couteau est cher, toutefois à l'origine il possède un prix inférieur au Sebenza et aux couteaux Strider. A l'heure actuel, le couteau est toujours produit par petits lots, de manière irrégulière par EKI. Sur le marché de l'occasion il est devenu un collector très recherché, avec des prix de vente qui peuvent dépasser les 600 $ sur des sites Internet de vente aux enchères (prix tout à fait irrationel...).
Mon modèle est le numéro 122 de l'année 2006, ce qui doit normalement signifier qu'il serait le 122ème Comrade doté d'une lame satinée fabriqué en 2006. En fait, il pourrait bien être le 122ème Comrade doté d'une lame satinée depuis le début de la production. Ce couteau a été acheté neuf relativement récemment, il figurait parmis les invendus d'une coutellerie. La transaction a été tout à fait raisonnable (en ma faveur).
Dans un premier temps on peut redouter d'être en présence d'un Strider Like, mais un examen attentif montre qu'il n'en est rien. Le couteau mesure fermé 12,5 cm pour 22,5 cm de longueur lame déployé, sa masse reste contenu dans les 150/160 grammes ce qui est tout à fait acceptable selon moi (mais tout point de vue est relatif).
Contrairement aux couteaux Strider, eux aussi à structure composite, Emerson n'utilise pas une pièce monobloc de G-10 noir pour fabriquer le côté gauche du manche. Il retient une plaquette de G- 10 noir assez rapeuse (mais sans excès) avec la classique entretoise en G-10 noir présente sur l'ensemble de ses couteaux. Cette plaquette de G-10 possède une épaisseur de 3 mm.
La visserie du manche est différente de celle des autres couteaux Emerson. La solution adoptée ressemble à des vis à six pans creux : trois vis sont fixées en bout de manche. Ces vis traversent la palquette en G-10, l'entretoise et sont vissées dans la plaque de titane ou l'on voit très facilement la trace d'un filetage de petit diamètre. L'ensemble est complété par un stop pin massif et par un axe de pivot doté d'un vis à tête fendue. La platine Integral Lock en titane 6AL4V grade 5 est fort bien réalisée. Elle possède une finition stowashed homogène qui tranche agréablement avec la couleur satinée de la lame (il s'agit en fait d'une sorte de sablage qui rend la lame totalement dépourvue de reflets). La platine est épaisse de 3 mm, le fonctionnement du verrou est trés fluide avec un verrouillage immédiat et une absence totale de jeu de la lame.
Le verrou cranté est trés facile à déverrouiller, il n'est point besoin de forcer. L'absence totale de motif gravé sur la plaque de titane laisse un peu songeur au début, mais à l'usage la prise en main est excellent avec une poignée qui forme un quillon avant. Le pouce trouve un appui très correcte sur la rampe du couteau qui est muni d'un dispositif Wawe, tout à fait opérationnel.
La lame est un design de type Bowie, dont on trouvera une variante sur le modèle CQC-13, d'une épaisseur de l'ordre de 3,10 à 3,14 mm. Cette lame possède une pointe extrêmement solide, avec un dos intégralement plat. Elle est tout à fait centrée en position fermée.
La lame est réaliseé dans le toujours excellent acier 154 CM, avec une dureté annoncée entre 57 et 59 HRC. La lame possède une émouture en V, mais le tranchant reste du type cher à Emerson avec un tranchant monoface réalisé du côté gauche. Ce tranchant est de trés grande qualité, il offre d'origine un pouvoir de coupe impressionant.
La lame mesure 10 cm de la pointe au ricasso, avec une zone coupante de 95 mm. Cette lame est très fluide dans son déploiement, plus fluide que n'importe quel autre couteau Emerson.
Le constat est relativement simple, ce couteau ne possède aucun problème technique. En revanche, aux Etats-Unis il est dans une gamme de prix similaire au Sebenza (qui lui est supérieur), il est plus cher que le Bradley Alias 1, mais moins cher que les couteaux Strider.
Par conséquent, parmis les couteaux tactiques, il aurait du s'imposer en 3ème position dans le domaine. Mais cela n'a pas été le cas!!! Toutefois, les amateurs américains ont confié la modification de l'émouture à Tom Krein, avec pour résultat une émouture en creux possédant un tranchant symétrique considéré comme l'un des plus coupant encore disponible à notre époque riche en acier tous plus technologiques les uns que les autres.
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