Couteau Zero Tolerance Emerson 0620
Un framelock fort intéressant
Le modèle 620 existe aussi dans une version dite limitée, avec côtes en fibres de carbone et lame en acier M390 avec un très belle finition satinée. Si j’apprécie le M390 comme un petit EDC féroce, je ne pense pas que l’acier soit adapté à un fermant tactique (utilisé pour un usage autre que la collection). La version de base du modèle 620 existe avec une lame en Elmax qui est un acier qui marche fort dans la gamme ZT et s’est implanté chez Microtech en remplaçant le CPM-S35VN. Cette lame peut recevoir un coating noir qui est en fait issu d’une technologie DLC, il semble bien qu’une finition satinée soit prévue, mais je ne l’ai pas aperçu en vente sur les sites américains, je suis donc un peu perplexe. Mon choix c’est portée sur la version à lame noire non par esprit de système, mais pour des raisons de disponibilité, puisque c’est cette version qui a été mise à disposition des revendeurs pour l’Europe.
Le couteau fermé mesure 12,4 cm, avec une longueur lame déployée qui atteint 22,6 cm. C’est déjà un couteau imposant, pas adapté à un usage d’EDC urbain, avec une masse qui atteint 182 grammes. A titre personnel, j’utilise en balade un super-commander Emerson qui pèse 173 grammes, et c’est déjà une charge très respectable en poche…
Le système retenu pour le verrouillage du couteau est un Chris Reeve Integral Lock modifié pour recevoir un liner interne en acier.
Le couteau possède une structure de type open frame, qui est conforme à la configuration actuel des fermants Emerson, ou la traditionnelle entretoise en G-10 noir a été supprimée. La structure du manche est hybride avec un framelock en titane parfaitement ajusté, qui assure un verrouillage immédiat de la lame. Cette côte en titane possède une épaisseur de 4 mm et respire la solidité. Le verrou est doté d’un liner interne en acier qui assure le contact entre la branche en titane à laquelle il est fixé par une vis de fort diamètre qui apparaît bien sur les images et le talon de la lame en Elmax.
Ce qui veut dire qu’en réalité on dispose d’un appui acier/acier qui élimine les risques d’usure prématuré du titane. Ce type de système s’est imposé chez ZT mais aussi sur Spyderco. On constate que si l’usage n’est pas encore universel, il tend à se généraliser, Chris Reeve lui-même ayant choisi une interface plus complexe entre le talon de la lame et la platine massive en titane sous la forme d’une bille en céramique technologique virtuellement inusable : cette approche est bonne, mais la bille est seulement maintenu par un sertissage..
La face opposée au framelock de titane 6AL4V est constituée d’une platine en acier d’une épaisseur d’un millimètre, avec une côte en G-10 de 3 mm. L’ensemble est très solide, il est impossible de provoquer une flexion de cet ensemble.
La côte en G-10 est creusé de découpes cylindriques dont le seul objet n’est pas décoratif, en fait cela donne une texture en 3D assez rugueuse avec des appuis assez réussis en creux lors de la prise en main.
La surface supérieure du manche reçoit un crantage symétrique de part et d’autre du manche qui vient s’ajouter au crantage du dispositif d’ouverture cinétique Wave, ce crantage mesure 38 mm de long et permet un appui très solide du pouce sans sensation abrasive trop marquée. On note une seconde zone de crantage en bout de manche (sous le manche) cette zone mesure 25 mm et procure une zone d’appui très efficace. Le manche possède une épaisseur de 13 mm, pour une hauteur de 29 mm.
Contrairement au CQC-7B le manche du modèle 620 possède une structure galbée qui se différencie assez nettement des designs des années 1980 ou le manche était souvent rectiligne. Cette configuration rénovée possède une ergonomie supérieure pour un usage de coupe intensif. Les platines ont été découpées vers l’avant du manche de manière à permettre l’aménagement d’un quillon protégeant l’index de l’utilisateur : disposition qui n’existe pas sur le CQC-7B ni sur le super CQC-7B.
La visserie torx utilisée est de fort diamètre, la lame assez massive reçoit un axe de pivot très impressionnant, dont on pourra contester l’aspect de type « boulon ». Le couteau est muni de deux stops pin, l’un sert à la lame en position ouverte et le second en position fermée. L’arrière de la lame, juste au-dessous du Wave a été usiné en creux avec un logement permettant un appui optimal sur le stop pin : cette disposition mécanique a été introduite par Chris Reeve avec le célèbre Sebenza Large 21.
Le clip est typiquement un clip Emerson, simple mais très efficace pour assurer la rétention en poche : ce clip est réversible ce qui est assez rare sur les couteaux produits par Ernest Emerson.
La lame est une géométrie American Tanto dans laquelle on sent bien l’influence d’Emerson, même si contrairement aux lames Emerson celle-ci possèdent un tranchant symétrique au lieu du célèbre tranchant mono-face chisel situé sur le côté gauche de la lame.
La lame possède une épaisseur de 4 mm avec un dos intégralement plat. Elle est longue de 93 mm et possède un tranchant de 90 mm (difficile de faire mieux comme ratio). L’acier choisi est l’Elmax qui a d’abord été testé sur des séries limitées, puis sur des productions de série depuis 4 ans environ. Les retours d’utilisations sont excellents sur l’ensemble des forums couteliers anglo-saxons, l’Elmax est considéré comme plus facile à entretenir que le CPM-S30V, avec un tranchant excellent, mais peut-être un peu moins durable que le S30V. Ces éléments corroborent mes propres observations sur l’Elmax qui est un excellent acier de coutellerie.
La lame possède une hauteur de 29 mm, ce qui est conséquent. Elle possède une émouture en creux avec un tranchant poli très coupant. C’est une lame très solide qui parviendra à couper les emballages cartonnés les plus résistants, sans compter les renforts en fibre de nylon. Le test de la feuille de papier montre que le tranchant accroche bien la matière, mais sa pleine puissance de coupe s’exprime surtout sur des choses plus résistantes, sans surprise.
Le coating de la lame est un DLC c’est-à-dire Diamond Like Coating, un procédé qui permet par ionisation (utilisation d’une torche à plasma par exemple) d’utiliser une matière telle que le diamant synthétique (en théorie on peut utiliser le matériau à projeter de manière uniforme sous forme liquide ou solide puisque c’est l’ionisation sous vide de la matière susmentionnée qui permet d’effectuer une projection), l’utilisation du diamant synthétique est actuellement la technique la plus usitée en matière industriel (on peut aussi utiliser du titane, mais cette usage est moins répandu. Toujours est-il que le revêtement DLC possède une dureté qui est comprise entre 1000 et 5000 Vickers, ce qui permet de réduire de manière considérable l’usure par abrasion d’une lame. Techniquement, c’est un bon choix que ZT utilise depuis longtemps. A mon avis, c’est une technologie bien adaptée à un fermant tactique, voire à une lame fixe.
La lame reçoit le fameux thumbdisk des couteaux Emerson : mon exemplaire est un peu serré, le déploiement s’est avéré laborieux. Par contre, le système Wave a été testé immédiatement sur un Jeans assez épais et la régularité de l’ouverture est une pure merveille, meilleure que sur bien des Emerson de série !!!. En somme un excellent couteau tactique, pour tous ceux qui ne sont pas allergiques aux lames tanto. Je confesse avoir un peu de parti pris pour les couteaux Emerson, et plus encore pour ce modèle 620 de Zero Tolerance.
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