Mai 14
22
Couteau Spyderco C147GP Double Bevel
Un EDC à connotation tactique
Le couteau Spyderco C147GP Double Bevel est une nouveauté 2014 de la firme de Golden. Le Double Bevel se présente comme un couteau fermant reprenant le concept du Starmate de Robert Terzuola (sur lequel nous reviendrons en détail) sous une forme plus compacte. Comme son grand-frère le Starmate, le Double Bevel est l’adaptation industrielle d’un couteau custom du grand Bob Terzuola dont la lame se caractérise par l’usinage d’une double émouture. La première émouture en partant du ricasso est une émouture en creux, tandis que la seconde qui va jusqu’à la pointe est une émouture plate de type intégral. Sur le plan technique ce n’est pas une solution banale, même si le Sebenza 25 s’efforce lui aussi de combiner le meilleur de ces deux émoutures.
Il s’agit du 3ème couteau fabriqué par Spyderco muni d’une lame tanto. Le premier est le Bob Lum Titanium Tanto, dont je prépare aussi une revue (modèle original avec une lame en ATS-55), le second est le Valloton, qui a déjà fait l’objet d’une revue dans les colonnes de ce blog, et le dernier en date est le Double Bevel.
On peut estimer qu’avec un tel couteau de format intermédiaire Sal Glesser met à disposition des fans de la marque un couteau tactique de qualité qui vient concurrencer de manière originale le Benchmade Stryker (qui a fait lui aussi l’objet d’une mise à jour avec verrouillage Axis Lock et lame en acier 154 CM) et le CQC-7B Emerson.
Le Double Bevel est un couteau relativement compact bien adapté à un usage comme EDC, il mesure 10,5 cm fermé pour 19,10 cm ouvert. Sa masse est de 96 grammes.
Sa construction est classique avec deux platines en acier inoxydable ajourées de chaque côté par 5 découpes circulaires. Les platines possèdent une épaisseur similaire de l’ordre de 2 mm. Le Liner Lock est identique à celui présent sur le Starmate, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un système modifié comme sur les réalisations customs de Bob Terzuola. Cette configuration correspond à une géométrie concave du talon de la lame avec un Liner Lock à géométrie convexe qui vient s’engager de manière très puissante. Le système fonctionne fort bien avec un clic sonore qui fait plaisir à entendre !! C’est indéniablement un avantage technologique sur les autres systèmes à base de Liner Lock, car cette configuration est beaucoup plus solide sur le plan mécanique.
Les platines sont munies de côtes en G-10 noir à la texture assez agréable, suffisante pour ne pas glisser, mais assez douce pour ne pas être râpeuse : un bon compromis en quelque sorte. L’épaisseur moyenne des deux côtes est de 2 mm approximativement. Le manche est dépourvu de crantage et sa structure rectiligne fait beaucoup penser à celle du CQC-7B, notamment pour la partie postérieure du manche.
On note une seule découpe dans la platine de gauche pour accéder au Spyderhole, ce qui aurait tendance à en faire un couteau pour droitier. La visserie Torx utilisée pour l’axe du pivot de la lame et la fixation des platines et des côtes est identiques à celle qui avait été inaugurée sur le Paramilitary-2 donc du très solide. Le manche mesure 11 mm en termes d’épaisseur contre 13 mm pour le CQC-7B et 12 mm sur mon Stryker D2 Nitrous.
Le clip en forme de cuillère est le modèle classique de Spyderco, il offre une bonne rétention en poche. En revanche, je lui reproche deux choses : la première est d’être beaucoup trop brillant et indiscret, un bronzage armurier devrait largement être beaucoup plus raisonnable, la seconde est une absence totale de polissage des côtés du clip : regardez bien les clichés. C’est fort dommage pour un couteau fabriqué au Japon. Le clip est réversible, ce qui est bien mais ne change rien à l’aspect faiblement ambidextre de l’ensemble…
La lame tanto est réalisée en acier VG-10. C’est une lame que l’on peut aimer, ou ne pas aimer, mais toujours est-il qu’elle innove par rapport à la concurrence.
La lame reçoit une rampe crantée située derrière le Spyderhole sur environ 2 cm ce qui est une bonne chose pour un appui efficace du pouce.
Elle possède une épaisseur de 3 mm qui est constante sur toute la longueur de la portion de lame qui reçoit une émouture en creux, soit environ 4 cm. Pour la seconde partie, qui mesure elle aussi 4 cm l’épaisseur est gérée de manière dégressive avec une émouture plate très efficace.
La lame reçoit une rampe crantée située derrière le Spyderhole sur environ 2 cm ce qui est une bonne chose pour un appui efficace du pouce.
Elle possède une épaisseur de 3 mm qui est constante sur toute la longueur de la portion de lame qui reçoit une émouture en creux, soit environ 4 cm. Pour la seconde partie, qui mesure elle aussi 4 cm l’épaisseur est gérée de manière dégressive avec une émouture plate très efficace.
La lame mesure 85 mm avec une zone coupante à double émouture de 82 mm, le ration est donc très bon. On note que l’absence totale de quillon est à prendre en compte pour sécuriser la prise en main, mais c’est aussi le cas sur le Stryker et le CQC-7B avec toutefois un manche plus court qui rend le phénomène plus perceptible.
Sur le plan théorique, la présence de deux émoutures permet de bénéficier d’une partie possédant un tranchant plus robuste et durable (émouture plate) avec en complément le secours d’un tranchant présumé plus féroce, mais aussi plus fragile (émouture en creux).
Ce couteau a été testé pendant un mois à la date ou je rédige cette revue. Il s’est avéré très efficace. A l’usage le tranchant est très coupant et le biseau doté de l’émouture plate permet l’accomplissement de travaux de coupe de grande précision. En revanche, de manière personnelle et totalement subjective il m’est difficile de dire dans quelle mesure la combinaison des deux tranchants est supérieure à une géométrie plate intégrale ou à une émouture en creux parfaitement usinée et affilée.
Disons simplement que le Double Bevel permet de disposer d’un Spyderco capable d’assurer un service identique à ceux des Stryker et CQC-7B sous un format plus compact.
En revanche la longueur supérieure du manche du Stryker et l’épaisseur du manche du CQC-7B en font des couteaux plus adaptés à des applications difficiles de manière plus réaliste (ouvertures d’emballages renforcées) dans la mesure où l’on peut sans crispation de la main exercer une force supérieure à celle possible avec le Double Bevel.
On peut donc proposer l’interprétation suivante en guise de conclusion : le Double Bevel est un couteau à vocation d’EDC polyvalent, possédant une connotation tactique débarrassée de tous les stéréotypes du genre. Les couteaux Stryker et CQC-7B sont des couteaux utilisables comme EDC mais possédant une capacité importante d’outils professionnels. En somme, on peut posséder une combinaison optimale des trois pour couvrir une grande variété de situations ou une bonne puissance de coupe est requise.
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