Fév. 15
04
Couteau Emerson ETAK-B 2014
Une configuration optimisée
Ernest Emerson a commercialisé en 2014 un nouveau pliant tactique qu’il a présenté comme étant une évolution marquante de sa production de fermant. Ce modèle est assez intriguant, étant collectionneur de couteaux Emerson j’ai décidé de l’acheter et de le tester plusieurs mois comme EDC polyvalent, pour des taches de coupe variées allant de l’ouverture d’une enveloppe au découpage de films plastifiés et à l’ouverture rapide d’emballage en carton renforcé. D’emblée on note un physique un peu difficile, critique qui est d’ailleurs reconnue par Emerson lui-même et figure dans une vidéo de démonstration sur You Tube.
Le couteau ne reçoit pas un numéro comme c’est le cas des autres modèles tactiques Emerson de la catégorie des CQC (Close Quarter Combat), en revanche sa dénomination est ETAK-B : ce qui correspond à Emerson Tactical Assault Knife, la lettre B étant la désignation du modèle possédant une lame tanto qui m’a séduite immédiatement, c’est un variante qui innove dans la production Emerson puisqu’il a choisi de s’écarter de l’inspiration du CQC-7B pour dessiner une lame d’inspiration japonisante beaucoup plus traditionnelle. En dehors de James Williams et de Lucas Burnley il s’agit de la 3ème option commerciale disponible pour une telle lame sur un couteau fermant tactique.
Pour l’appellation « Assaut » pas de panique, c’est parce que l’ergonomie du manche de l’ETAK-B est basée sur le design d’une poignée avant de fusil d’assaut que le terme est utilisé. A priori cette source d’inspiration pouvait paraître étrange, mais dans la pratique la prise en main de l’ETAK-B montre que le choix d’Ernest Emerson est particulièrement judicieux.
L’ETAK-B mesure 12,5 cm fermé, avec une longueur totale lame déployée de 22 cm, ce qui en fait un grand couteau, d’une dimension tout à fait normale pour un fermant tactique, mais trop grand pour un usage urbain quotidien. La masse du couteau est de 173 grammes ce qui est assez important, mais il se fait totalement oublié en poche, et une fois pris en main son équilibre est remarquable, à tel point qu’il paraît plus léger que son poids réel.
L’architecture est classique chez Emerson, le couteau est un système Liner Lock avec deux platines en titane. La platine qui sert de verrou est plus épaisse que la platine opposée, son épaisseur est de 2 mm. La platine opposée possède une épaisseur de 1,5 mm, ce qui compte tenu de l’absence de découpes internes destinées à alléger l’ensemble contribue à accroître la masse malgré l’utilisation de titane de type 6AL4V (grade 5). La seule découpe des platines et des côtes en G-10 est une découpe en forme de cylindre avec des extrémités arrondies qui permet d’insérer une lanière de manière très confortable.
Les côtes son en G-10 noir doté d’une texture rappeuse, mais pas forcément trop agressive pour les doigts, cette texture combinée avec l’ergonomie du manche assure une prise en main de très grande qualité. Les côtes en G-10 possèdent une épaisseur identique de 2 mm : ce qui veut dire qu’il n’y a aucun problème de flexion des platines en titane à redouter, le couteau a été construit pour être très solide : ce n’est pas un argument commercial, c’est un fait.
L’architecture de la poignée comme nous l’avons indiqué supra est dérivée d’une poignée avant de fusil d’assaut et cette transposition est un succès remarquable. Sur le plan de la découpe du manche, on obtient une forme qui est proche de la D Guard d’un certain nombre de Bowie américain (la version A de l’ETAK est d’ailleurs disponible avec une lame de type Bowie). Cette forme très particulière entraîne un carénage intégral de la pointe de la lame en position fermée, ce qui veut dire que lors du fonctionnement du système d’extraction cinétique de la lame (Wave) il est impossible de produire les éléments d’un contact fortuit avec les doigts assurant la traction arrière forte qui permet le déploiement instantané de la lame. En outre, la partie arrière du manche, plus large que sur des modèles plus compact de couteau Emerson permet de positionner les doigts sur une surface plus importante, ce qui tend à éliminer les risques d’ouverture incomplète de la lame.
Le manche comprend donc ce qui ressemble à deux quillons, un quillon avant destiné à la protection des doigts lame ouverte, et un quillon arrière dont la pente n’est pas identique à celle du quillon avant et procure un appui solide lors de la prise en main du couteau. Ce quillon arrière reçoit un crantage sur la face interne, la découpe des crans étant effectuée aussi bien dans le titane que dans le G-10. La seconde zone de crantage du couteau est la rampe du système Wave ainsi que les bords du manche encadrant la partie inférieur du Wave.
On note que l’entretoise traditionnelle en G-10 a été supprimée depuis 2013 pour assurer un gain de poids marginal. La visserie est de diamètre moyen pour ce qui est de l’assemblage du manche, avec des têtes cruciformes qui sont faciles à resserrer à l’aide d’un tournevis européen, sans être inférieur au système Torx au niveau du couple de serrage. Le stop pin est massif et l’axe du pivot de la lame encore plus.
Les rondelles en matières synthétiques présentent sur la totalité des couteaux Emerson font appelles à un matériau imputrescible. Une seconde caractéristique peut être notée, même si elle n’est pas spécifique à l’ETAK-B, les couteaux Emerson possèdent toujours deux billes symétriques qui tiennent la lame fermée : sur la platine ne servant pas de verrou, une découpe élastique ayant une forme cylindrique est munie d’une seconde bille. Personnellement, comme utilisateur je n’ai jamais été capable d’estimer de manière concrète l’efficacité de ce système, toutefois, on peut penser que le dispositif est aussi destiné à empêcher une éventuelle prise de jeu qui serait causé par un usage intensif du Wave. A l’heure actuelle, un seul couteau Emerson est dépourvu de ce double système symétrique, il s’agit de la série limitée dite Vindicator.
Le clip est le clip standard en dotation chez Emerson d’une qualité irréprochable en terme de maintien en poche.
La lame est un design résolument nouveau chez Emerson, mais c’est finalement assez logique pour un passionné d’arts martiaux, une lame dont la géométrie japonisante se rapproche d’une pointe de sabre, tout en maintenant une pointe tombante classique sur les lames American Tanto. L’acier retenu est toujours le 154CM avec une dureté comprise entre 57 et 59 RKC, soit une vieille recette qui a fait le succès d’EKI.
La lame possède une épaisseur classique de 3,17 mm, elle est longue de 98 mm avec un tranchant utile de 92 mm. L’émouture en V est parfaitement exécutée, les deux faces de la lame sont symétriques, le dos de la lame est plat, l’épaisseur est quasiment constante jusqu’à la pointe du couteau. En plus du système wave, le couteau possède un thumbdisk parfaitement opérationnel.
La lame possède une hauteur respectable de 2,9 cm, sont tranchant mono-face a été usine du côté gauche de la lame, et il coupe incroyablement bien !!! La lame est supérieurement efficace lors des travaux de coupe, hormis par nécessité professionnelle il est à peu près sûr que la présence de serrations n’est pas nécessaire.
En ce qui me concerne, et par rapport à mes autres couteaux Emerson, l’ETAK-B est sans conteste celui qui est le plus innovant de manière globale, et entre directement en concurrence avec le très intéressant Roadhouse que j’aime aussi beaucoup. Ce couteau est un excellent EDC polyvalent, avec les restrictions d’usage en termes de dimension et de masse.
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Mots-clés : Couteaux Emerson
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