Août 15
01
Couteau Jason Brous T4 Flipper
Un flipper à vocation tactique
Le couteau présenté dans cette revue est un flipper durci pour un usage de couteau tactique extrêmement sérieux puisque le prototype a été testé sur un cycle de 25 000 ouvertures et continue toujours à fonctionner selon les données publiées par Jason Brous et Tanium Design. Le couteau T4 flipper est une collaboration entre le jeune coutelier Jason Brous et Jason Morielo-Ribloff de Tanium design. L’objectif était de créer un couteau polyvalent pouvant tenir lieu d’EDC et de couteau de survie.
La particularité de ce couteau, en plus d’être un système ball bearing durci, est d’être un semi-custom : en fait cette dénomination doit être prise comme une appellation plus valorisante d’un couteau midtech. Un couteau midtech ou semi-custom dans la terminologie de Jason Brous est un couteau dont les pièces sont produites en série limitée industrielle et sont ensuite assemblées par le coutelier, le tranchant étant ensuite fini en atelier. Ce processus est déjà bien rodé en France avec un certain nombre de production très intéressantes. Dans sa première édition le couteau T-4 était présenté comme étant doté d’une lame à émouture plate à long rayon, ce qui dans la pratique conduit à une ambiguïté entre émouture plate et émouture réalisé en creux. Mon exemplaire personnel est issu de la seconde édition limitée de 1000 exemplaires de 2014, son numéro de série est le 794/1000, cette information figure sur le flipper, tandis que la marque Jason Brous est inscrite sur le clip, et que le logo de Tanium Design est gravé dans le G-10 noir des côtes. Cette répartition des informations permet de disposer d’une lame dépourvue des marquages commerciaux souvent trop nombreux.
La particularité de ce couteau, en plus d’être un système ball bearing durci, est d’être un semi-custom : en fait cette dénomination doit être prise comme une appellation plus valorisante d’un couteau midtech. Un couteau midtech ou semi-custom dans la terminologie de Jason Brous est un couteau dont les pièces sont produites en série limitée industrielle et sont ensuite assemblées par le coutelier, le tranchant étant ensuite fini en atelier. Ce processus est déjà bien rodé en France avec un certain nombre de production très intéressantes. Dans sa première édition le couteau T-4 était présenté comme étant doté d’une lame à émouture plate à long rayon, ce qui dans la pratique conduit à une ambiguïté entre émouture plate et émouture réalisé en creux. Mon exemplaire personnel est issu de la seconde édition limitée de 1000 exemplaires de 2014, son numéro de série est le 794/1000, cette information figure sur le flipper, tandis que la marque Jason Brous est inscrite sur le clip, et que le logo de Tanium Design est gravé dans le G-10 noir des côtes. Cette répartition des informations permet de disposer d’une lame dépourvue des marquages commerciaux souvent trop nombreux.
Le couteau T4 mesure 13,2 cm en position fermée et 22,8 cm lame déployée pour une masse globale conséquente de 170 grammes. Une fois en main c’est un couteau remarquablement bien équilibré.
Le design est assez classique finalement, mais très solide. Le couteau est doté de deux platines en acier inoxydable d’une épaisseur identique de 2 mm. Ces platines sont allégées au maximum par une série de découpes internes ayant une forme de trapèze. Le système de verrouillage de la lame est un dispositif de type liner lock remarquablement ajusté, avec un engagement qui possède une régularité de métronome. Le liner s’engage de 2 mm derrière le talon de la lame ce qui est particulièrement confortable, et ne laisse absolument aucun jeu fonctionnel, vertical ou latéral.
Le manche reçoit des côtes en G-10 d’une épaisseur de 2 mm qui font l’objet d’un quadrillage en 3D incliné antidérapant mais sans être trop abrasif au touché. Le couteau est doté d’une entretoise au design sophistiqué qui confère à l’ensemble une extrême solidité. C’est au niveau de cette entretoise massive que ce trouve la visserie torx du manche, 6 vis au total, 3 de chaque côté.
Le manche possède un design galbé qui permet une prise en main extrêmement puissante. L’épaisseur du manche atteint assez facilement les 15 mm pour une hauteur de 30 mm au centre. L’avant du manche est découpé de manière à constituer une garde inférieure de grande dimension : 32 mm que vient compléter le flipper en position ouverte : la préhension de l’ensemble est très confortable, avec une protection des doigts optimale.
La qualité de la prise en main est renforcée par des zones de crantages très efficaces vers l’avant et vers l’arrière du manche, ce qui permet de verrouiller la prise en main même avec des mains moites ou mouillées, ce qui paraît normal sur un couteau à vocation tactique.
Le clip est très bien fini avec un traitement de surface gris de type bead blasted, le clip est assez dur mais autorise un port profond en poche plutôt discret, à condition de posséder de grandes poches !!!. Le clip est à une seule position, ce qui est dommage pour un tel couteau, en contrepartie il est fixé de manière extrêmement solide par deux vis cruciforme dont le filetage est noyé dans la platine métallique de droite.
Le système de déploiement par flipper se fait au moyen d’un axe de pivot de la lame équipé d’un système Ball Bearing. Ce système est différent de l’IKBS ou du Kershaw Velocity Technology (KVT) qui équipe les couteaux de la gamme ZT dans la mesure où il utilise des billes qui possèdent un diamètre nettement plus conséquent.
En termes de fluidité pure, ce choix pénalise le couteau qui possède un fonctionnement moins moelleux que celui de ces concurrents, en revanche l’accroissement du diamètre des billes le rend moins fragile à l’encrassement et correspond donc à une véritable démarche de conception d’un couteau qui ne soit pas un simple couteau tactique de salon. J’ajouterai que le déploiement complet de la lame par une impulsion sur le flipper est parfaitement possible sur mon exemplaire, même si il nécessite une plus grande force. D’origine, le système Ball Bearing est lubrifié non avec une huile surabondante comme sur les ZT mais avec une graisse synthétique de type MILTEC que l’on retrouve sur un certain nombre de produits militaires qui ont largement fait leur preuve sur le plan opérationnel…
Le stop pin en acier dur est très correctement dimensionné et inspire la confiance, on note que le talon de la lame qui vient au contact de cet axe est usiné en creux pour permettre un calage mécanique optimal, dispositif qui me semble bien avoir été inauguré par Chris Reeve sur le Sebenza, donc à nouveau du solide, du très solide même dans la conception mécanique, l’usinage CNC étant le métier de Jason Brous avant qu’il ne vienne à la coutellerie.
La lame est remarquable, à mon avis, elle possède une géométrie que Jason Brous qualifie de drop point modifié, mais elle me semble plus proche d’une version utilitaire du profil « Upswept » que Emerson utilise sur le CQC-8 et le Horseman. Toutefois elle a été considérablement modifiée pour disposer d’un tranchant courbe permettant d’optimiser la longueur utile du tranchant.
L’acier retenu est du D2 avec un traitement thermique classique pour ce type d’acier soit une dureté de l’ordre de 60/61 sur l’échelle de Rockwell, toutefois concernant l’entretien, Jason Brous indique que le tranchant a été optimisé pour faciliter les opérations d’affilage qui ne sont pas forcément faciles sur du D2…
La lame possède une épaisseur de 5 mm, mais avec une gestion dégressive très raisonnable, à l’exception d’une courte rampe crantée qui permet de bien positionner le pouce, le dos de la lame est plat avec une pointe assez prononcée qui se termine avec un méplat triangulaire que l’on retrouve aussi sur les lames de type reverse tanto. La lame possède une hauteur maximale de 36 mm. Elle mesure 102 mm pour un tranchant lisse coupant d’au moins 98 mm, en fait la courbure de ce tranchant permet d’envisager une longueur réelle de l’ordre de 100 mm. Un outil extrêmement sérieux. L’émouture en creux est présumée être finalisée lors des opérations manuelles de montage des couteaux, et il convient de dire que c’est sans doute le meilleur tranchant en D2 de ma collection, même si ce titre est très disputé par d’autres réalisations de qualité.
Pour conclure, nous sommes en présence d’un couteau dont l’ouverture de la lame est conçue à titre principale pour être effectuée au moyen d’un flipper, tout en ayant été durcie pour un usage tactique. La qualité et la solidité sont au rendez-vous, en outre il existe une version à lame noire avec revêtement en Cerakote, et une version avec des côtes en fibres de carbone. Personnellement, je considère que pour un usage tactique réel, il est préférable d’opter pour le G-10 qui procure à mon goût un meilleur grip. Ensuite, si l’on souhaitait réellement un durcissement définitif du système ball bearing il faudrait le rendre étanche, ce qui est possible techniquement, mais pourrait bien majorer le coût d’une manière non négligeable.
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