Jan. 16
23
Couteau Kershaw 1776T Link Tanto Blackwash
Un couteau conçu pour couper
Le Link est une nouveauté Kershaw de 2015 qui reste injustement méconnue, c’est en effet un très bon couteau d’entrée de gamme, et en vérité un très bon couteau tout court.
Sur le plan de la stratégie de Kershaw il s’agit de fabriquer aux Etats-Unis un couteau dont le prix est de l’ordre de 49 euros afin de concurrencer les redoutables couteaux chinois d’entrée de gamme qui font une apparition fracassante sur le marché international en 2015.
Fabriquer un couteau made in USA avec un prix de vente d’attaque était un challenge qui a été relevé avec succès par KAI/Kershaw qui possède aussi la marque Zero Tolerance. Franchement, je ne ferai pas durer le suspense jusqu’à la fin de ma revue, le Link, qui existe avec une lame Drop Point et une lame Tanto est un franc succès, avec une technologie d’assistance à l’ouverture Speed Safe toujours aussi efficace. Par ailleurs la qualité d’exécution est bien au rendez-vous, avec le plus d’une finition Blackwash, dont la technologie sera décrite dans le texte.
Sur le plan de la stratégie de Kershaw il s’agit de fabriquer aux Etats-Unis un couteau dont le prix est de l’ordre de 49 euros afin de concurrencer les redoutables couteaux chinois d’entrée de gamme qui font une apparition fracassante sur le marché international en 2015.
Fabriquer un couteau made in USA avec un prix de vente d’attaque était un challenge qui a été relevé avec succès par KAI/Kershaw qui possède aussi la marque Zero Tolerance. Franchement, je ne ferai pas durer le suspense jusqu’à la fin de ma revue, le Link, qui existe avec une lame Drop Point et une lame Tanto est un franc succès, avec une technologie d’assistance à l’ouverture Speed Safe toujours aussi efficace. Par ailleurs la qualité d’exécution est bien au rendez-vous, avec le plus d’une finition Blackwash, dont la technologie sera décrite dans le texte.
Comme tout un chacun j’ai du carton à recycler et des emballages à ouvrir : en la matière si je procède toujours à des tests de coupe réalistes avec mes couteaux, pour un travail en série et répétitif j’utilisais jusqu’à présent des Spyderco Tenacious possédant des lames en 8Cr13Mov : pour des tâches basiques, ces couteaux possèdent de remarquables qualités, avec une grande facilité d’entretien de la lame qui avec son émouture plane est toujours très facile à entretenir.
J’ai simplement voulu tester le Link pour voir si les capacités de coupe et la qualité de fabrication étaient du même niveau. La réponse honnête et pondérée est oui. Sans compter que je ne suis pas insensible au charme des lames tanto, pas aussi répandu que cela sur des couteaux d’entrée de gamme (quoi que Kershaw en propose plusieurs variantes fabriquées en Chine, dont la fameuse série des Emerson dont j’ai déjà présenté un exemplaire dans les colonnes de ce blog).
Le couteau mesure 11 cm en position fermée, pour 19,4 cm lame déployée, ce qui en fait un couteau relativement compact. Sa masse est de 114 grammes, ce qui demeure raisonnable pour un usage dans le cadre du concept EDC.
Sur le plan mécanique, l’architecture est tout à fait classique avec un système Liner Lock et un dispositif d’assistance à l’ouverture de la lame commandé par flipper déjà bien rodé sur un grand nombre de couteaux Kershaw et ZT. Le Speed Safe fonctionne à merveille sur mon exemplaire, il est un peu dur à mettre en action, ce qui correspond à une sécurité passive qui me paraît très raisonnable. A l’usage son fonctionnement est toujours régulier même s’il faut pousser fermement le flipper, si le mouvement est entravé même de manière superficielle cela peut entraîner un déploiement incomplet de la lame. Le Speed Safe peut être supprimé par retrait de la barre de torsion située dans la côte de gauche. Le démontage ne pose aucun problème, même si la visserie torx est à mon avis un peu molle, ce qui est susceptible d’endommager les têtes de vis si l’on passe trop souvent du mode assisté au mode non assisté. Le dégagement de la barre de torsion se fait en position ouverte, on dévisse soigneusement la côte de gauche et l’on retire la pièce, de bonne qualité au demeurant, qui est littéralement noyée dans une graisse translucide. Le mode flipper manuel est relativement souple sans être merveilleux, mais il donnera satisfaction aux utilisateurs qui n’aiment pas le système assisté.
Pour le reste, le couteau est doté de deux platines non ajourées en acier inoxydables non ajourées d’une épaisseur identique de l’ordre de 1,5 mm. Le verrouillage du Liner Lock est un modèle du genre, avec un enclenchement sec et un blocage mécanique de la lame absolument parfait. Une tentative de flexion modérée sur la pointe de la lame démontre une absence totale de jeu latéral ou vertical.
Les côtes sont réalisées en aluminium anodisé dur avec une couleur noire homogène. Ces côtes possèdent une finition lisse et des états de surface parfaits. Leur épaisseur est comprise entre 2 et 3 mm en fonction de leur usinage. La prise en main est bonne, voire même excellente avec une courbure ergonomique du manche optimale pour des mains moyennes ou grande. Techniquement, je pense que les côtes en aluminium sont tout à fait valables pour un usage EDC, par contre quitte à perdre un peu en esthétique globale, les côtes en FRN permettent le cas échéant pour un usage qui serait plus tourné vers un aspect couteau de travail. Le manche possède une épaisseur de 10 mm avec une hauteur maximale de 27 à 28 mm.
Le manche comprend une entretoise en zytel cranté, mais ce crantage n’est pas perceptible lors de la prise en main : c’est à ce niveau que l’on trouve six vis torx de diamètre moyen : trois de chaque côté. Le pivot de la lame est également massif et le couteau dispose d’un stop pin très robuste qui sert à caler le flipper en position fermée et à verrouiller l’appui du talon de la lame en position ouverte. On note que le talon de la lame a été usiné en creux, comme sur le Sebenza, avec un calage mécanique qui pourrait difficilement être supérieur…
Le clip est un modèle que l’on retrouve assez souvent chez Kershaw, il est réversible, mais avec une seule position. La couleur noire est très discrète et emporte mon adhésion, le clip assure une bonne rétention en poche. Le manche dispose d’un passant de grande dimension pour la fixation d’une dragonne.
On note que le flipper est cranté sur la partie servant à pousser et que cette caractéristique est tout à fait perceptible à l’usage, on peut ajouter que le flipper n’est pas trop grand tout en protégeant bien les doigts de l’utilisateur lors des travaux de coupe.
La lame est une lame tanto assez intéressante à mon goût et dont l’épaisseur est de 2,5 mm : c’est à la fois un avantage et un inconvénient : un avantage parce que l’on est en mesure de procéder à des coupes très fines et très précises. La version tanto est supérieurement efficace pour l’ouverture d’emballage cartonné de produits fragiles. C’est un inconvénient si l’on souhaite un couteau de travail, sachant qu’il n’y a pas de raison d’être inquiet sur la fragilité de la lame, mais je préfère néanmoins en ce qui me concerne dispose de 3 mm pour cette fonction « travail ».
La lame mesure approximativement 87 mm avec un tranchant utile qui atteint 85 mm, c’est donc très satisfaisant pour la polyvalence de l’outil. La lame est haute au maximum de 29 mm avec un tranchant inferieur légèrement courbe comme sur la version Drop Point, les deux lames paraissent s’inspirer de la lame du ZT 0770 qui a été étudiée sur ce site. Le biseau avant est très coupant, bien qu’il paraisse mince, il est renforcé par un méplat dont la géométrie est en losange : ce qui est classique pour ce type de lame.
L’acier utilisé est du 420 HC, c’est-à-dire une variation sur le thème de l’AISI 420 américain. Il s’agit d’une variante dont le pourcentage en carbone et en chrome a été augmenté pour permettre une plus grande dureté à la suite des traitements thermiques de l’acier, typiquement le 420HC peut être utilisé avec succès entre 56 à 59 RKC, ce qui est très honorable, sans être exceptionnel. La composition chimique est la suivante : carbone 0,45% ; manganèse 0,80% ; chrome 13,00% ; silicone 0,80%, et nickel moins de 0,50%. Cet acier peut faire l’objet d’un traitement cryogénique pour assurer une structure interne plus homogène dans le long terme en transformant l’austénite résiduelle présente dans l’alliage. Un tel traitement est généralement accompli après la première trempe du métal, et doit être accompagné d’une seconde trempe.
La finition Blackwash est une marque déposée de Kershaw il s’agit d’une variante de la finition stonewash. Ce procédé consiste à revêtir la surface de la lame avec un enduit noir, qui dans le cas de Kershaw pourrait être un oxyde noir.Ensuite la lame est passée dans un tambour industriel de polissage avec des granulés de céramique qui procède à une abrasion superficielle du coating, sous la forme de micro-rayures. Ce revêtement est présenté comme offrant une plus grande résistance à la corrosion, même si une lame en 420HC n’est pas particulièrement vulnérable à l’humidité. Mon avis personnel est que ce traitement de surface n’est pas à vocation tactique, mais est surtout destiné à empêcher que les lames de couteaux aient trop rapidement des rayures disgracieuses toujours difficiles à encaisser par l’utilisateur, quoique l’on puisse prétendre en la matière. Les revêtements dits oxyde noir sont obtenus pour des aciers inoxydable par un traitement chimique à l’aide d’une solution de la pièce à traiter, avec bain chimique et traitement thermique. On trouve dans la littérature technique française mention du traitement dit SS48. Il s’agit d’un traitement alcalin de type oxydant, qui donne des revêtements noirs sur Inox et aciers fortement alliés. Les changements de dimensions engendrés sont extrêmement faibles et inférieurs à 0.25µ. L’épaisseur de la couche d’oxyde varie de 0.015 à 2.52µ (http://www.protectiondesmetaux.com).
source : www.simplytoolsteel.com/420HC
Le couteau est réellement excellent et le tranchant est extrêmement coupant dès réception. De ce fait le Link avec son ergonomie travaillée, son traitement de surface performant et son excellente lame est un très bon choix pour une fonction d’EDC basique, il ne sera jamais ridicule même face à des couteaux beaucoup plus chers.
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Mots-clés : Couteaux Kershaw
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