Couteau Kershaw 6034T CQC-7K
Une collaboration kershaw/Emerson
Le couteau présenté est une nouveauté de chez Kershaw qui devient disponible aux Etats-Unis au mois de juin 2014. Il s’agit d’une collaboration industrielle avec Ernest Emerson sur le thème du CQC-7, le couteau produit par Kershaw possède la dénomination officielle de CQC-7K. De prime abord, sachant que cette production était délocalisée en Chine, il était possible de nourrir quelques inquiétudes : pas de suspens, autant le dire d’emblée, c’est un succès étonnant avec un niveau de réalisation supérieur à celui de la gamme des Cryo, qui est pourtant déjà un modèle du genre en matière de contrôle de la qualité !
On note qu’il existe un modèle 6034 (CQC-6K) identique en masse et en volume, mais dotée d’une lame clip point que les amateurs pourront estimer plus polyvalente à l’usage. Le couteau mesure 11,5 cm fermé pour 19,5 cm lame déployée. Sa masse est de 167 grammes, mais une fois en main, le couteau paraît bien moins lourd et surtout très bien équilibré.
Le manche qui a été utilisé correspond d’après sa cambrure caractéristique à celui d’un Mini-Commander, l’un des meilleurs couteaux d’Emerson Knives. Cette configuration permet de disposer d’un manche dont la découpe des platines et des côtes permet de dégager un quillon avant qui protège efficacement la main de l’utilisateur. Ce design est supérieur à celui rectiligne toujours en vigueur sur le CQC-7 « historique » qui correspond à une configuration des années 80.
La platine framelock possède une épaisseur de 3 mm environ, le verrouillage est puissant et immédiat (même si son ajustage reste perfectible !!) que ce soit par déploiement manuel à l’aide du thumbdisk identique à celui des couteaux Emerson, ou bien par extraction cinétique lors d’un mouvement de traction ample dirigé vers l’arrière utilisant le système Wave incorporé sur la version Kershaw. Le dispositif d’extraction cinétique fonctionne à merveille, ce qui indique que l’application du design Emerson a été particulièrement pointilleuse (ce qui est normal avec la présence d’Ernest Emerson dans la boucle…).
La platine verrou possède une finition mate de type bead blasted agréable à l’œil. La platine opposé possède une épaisseur d’environ 1,5 mm et reçoit une côte en G-10 noir à la texture moins abrasive que les Emerson classique : le grip est préservé, la poche de pantalon aussi !!!.
La largeur du manche atteint 11 mm, pour une hauteur maximale de 3 cm à l’avant au niveau du quillon inférieur. La prise en main intervient sur une hauteur moyenne de 2,8 cm ce qui est satisfaisant même avec de grandes mains.
Il existe deux zones de crantage, l’une sur le dessus sur environ 2 cm qui vient encadrer le crantage présent sur la rampe du dispositif Wave : le positionnement du pouce est très confortable. Sur le dessous on observe la seconde zone de crantage à l’extrémité du manche, comme sur le Commander. La prise en main est sécurisée d’une manière irréprochable.
Le clip possède un design Emerson typique mais est légèrement plus petit que les modèles originaux : il reçoit le fameux crane grimaçant qui est disponible sur des clips customs vendus sur le site d’Emerson. La rétention en poche est tout à fait satisfaisante et autorise un fonctionnement optimal du Wave. Contrairement, au modèle original, le clip est réversible : c’est intéressant, mais encore convient-il de s’assurer de l’innocuité de ce changement de position lors de l’extraction cinétique de la lame parce que sinon gare à une méchante blessure potentielle. La technique d’extraction d’un couteau équipé du Wave est un élément qui se travail avec prudence en décomposant bien les mouvements : l’extraction doit se faire entre le pouce et l’index pour tirer sur le manche, le majeur doit rester à l’écart.
La lame est proche de l’original mais elle est plus haute. Elle mesure 83 mm pour un tranchant utile de 80 mm comme sur l’original. Cette lame est réalisée en acier chinois 8Cr14Mov qui est un des équivalents de l’AUS-8, avec le 8Cr13Mov, à l’usage il est difficile de faire la différence. La lame est parfaitement centrée en position fermée.
Avec un bon traitement thermique, cet acier coupe bien et est aussi facile à entretenir que l’AUS-8. Le tranchant original est déjà fort coupant, c’est-à-dire conforme à la réputation cumulée de Kershaw et d’Emerson.
La lame reprend partiellement la géométrie tanto utilisée par Ernest Emerson sur le dernier modèle de CQC-7, le modèle V qui correspond à une lame symétrique avec une émouture en creux réalisée en V. Le CQC-7V original possède un tranchant chisel situé du côté gauche. Cette solution n’a pas été retenue sur le CQC-7K qui possède un tranchant totalement symétrique, à mon avis plus facile à entretenir.
Les flancs de la lame possèdent une finition satinée, tandis que la partie inférieure possède une finition stonewashed : cette finition duplique les meilleures réalisations d’Emerson.
Cette finition n’est pas exempte de défauts, notamment des micro-rayures sur la platine de verrouillage. Des traces d’outils sont visibles également sur mon exemplaire, au niveau de la zone crantée du dessus du manche. Mais, pour un coût unitaire de 45 euros il paraît déraisonnable d’émettre de pareilles récriminations. Il s’agit d’un authentique design Emerson parfaitement opérationnel, c’est-à-dire que les amateurs qui souhaitent se faire une idée des couteaux Emerson sans réaliser un investissement trop couteux pourront satisfaire leur envie.
Derniers commentaires
→ plus de commentaires