Couteau Mickaël Moing : Fixe polyvalent
J'en ai rêvé Mick la fait !!!!
Tout est parti de mon désir de posséder un bel objet doublé dun outil polyvalent et utilitaire qui ne dormirait pas dans ma vitrine.
En effet les couteaux qui ne servent pas, hormis les très vielles pièces de collection, je ne supporte pas de les garder et de les laisser dormir sans rien faire, alors je men sépare la plupart du temps. Cest pourquoi, parfois, suite à certains achats compulsifs, je revends quelques pièces inutiles pour moi mais au combien plus utile pour dautres.
Cest pourquoi avec Mick, nous avons voulu créer un couteau qui me correspondrait tant esthétiquement de par son aspect mi rustique mi raffiné, que par ses aptitudes à répondre à mon désir, compliqué voir impossible de loutil parfait en toute circonstance. Long débat, que je ne souhaite pas soulever ici, qui taraude beaucoup dentre nous.
Cest pourquoi Mick et moi avons passé quelques moments, au demeurant fort sympathiques au téléphone et chez lui, pour définir lutilisation, la forme, les matériaux, et pour avoir la plus grande polyvalence, pour combiner les compromis qui lui permettraient de réaliser mon futur outil de coupe préféré.
Tout dabord les matériaux.
Je souhaitais une lame en damas sandwich pour la beauté du damas et aussi ses propriétés de résilience et un cur en acier plus dur pour les qualités de coupe et un manche en bois de Cerf Sambar appelé Stag, car cest un matériau très dense et dur qui ne craint ni leau ni les chocs.
Ensuite la forme.
Là mon souhait était davoir une lame ni trop courte ni trop longue, pointe tombante avec un finger choil devant la garde à un seul quillon.
Et après conjuguer les diverses utilisations.
Pour la cuisine une émouture plate, pour la chasse (bien que nétant pas chasseur, on ne sait jamais si un jour on est obligé pour ce nourrir par soi-même) forme drop point avec finger choil pour dépecer le gibier ou simplement le cochon annuel (épisode que je vous avais déjà fait partager lors du test Fällkniven S1 vs Cold Steel Master Hunter a-couteaux-tires-zevillage.viabloga.com/news/couteau-fallkniven-forest-s1-vs-couteau-cold-steel-master-hunter ) ou pour des petits travaux de précision et pour le camp, une lame épaisse et robuste pour couper à la volée et pour bâtonner.
Le cahier des charges étant presque de lordre du fantasme, je ne voulais pas me faire trop dillusions malgré lhabilté de Mickaël Moing, au pire ce sera un bon couteau pour la forêt.
Mais cétait sans compter sur tout le savoir faire de Mick.
Mick me fit le croquis suivant qui menchanta déjà au niveau de laspect esthétique.
Pour le damas il me proposa un feuilleté simple mais très serré comme je le souhaitais, je ne voulais pas trop de fantaisie dans les motifs du damas, voulant malgré tout une certaine sobriété. Ce damas est composé de XC75 et 15N20 et possède un cur en 90MCV8 car le 100C6 possède un peu de chrome et ne se soude pas aussi bien que le 90MCV8.
crédit photo Mickaël Moing
La lame fait 13cm et 7mm dépaisseur selon mes souhaits et le finger choil 3cm et une garde pas trop proéminente pour lutilisation en cuisine.
La soie est traversante pour la robustesse et le fun.
Au fur et à mesure de la réalisation nous avons aussi opté pour une garde et un pommeau en damas.
Mick a fait preuve de grande créativité en me proposant un manche travaillé de tel sorte que dinstinct la main vient se blottir contre la garde pour une sécurité total (merci Anzioluz pour tes remarques constructives à ce sujet, même si je ne les ai pas toutes suivies).
Le manche, comme dailleurs la plupart des manches des couteaux de camps de Mick sont faits pour couper à la volée, ne glisse pas des mains, que lon ai des gants ou non. Même mouillé le manche ne glisse pas ! Petite précision sur la bague entre le stag et la garde il sagit de bois de renne.
Pour létui je voulais un port assez haut pour la discrétion, et aussi la possibilité de le porter aussi bien horizontalement que verticalement.
Ben, je ne t'ai pas oublié tu devines ce que j'ai dans la poche .
Lorsque jai été le chercher, jai tout de suite été époustouflé par sa beauté. Javais peur quil soit trop grand. Et bien non il avait la taille voulue. (À peine moins de 27 cm. à titre de comparaison mon Wildsteer, mon Chris Reeve Shadows IV font à, peine moins de 26cm et mon Fällkniven S1 25cm)
Passé les moments deuphorie, il faut maintenant le tester pour voir si le cahier des charges est respecté en tout point.
Coupe de plusieurs branches à la volé (morte je précise) dune épaisseur denvirons 8cm.
Il fait mieux que mes autres fixes cités plus haut, qui pourtant sont excellents dans cet exercice.
Autre étape capital loffice !
Vu lépaisseur de la lame, javais des interrogations sur son efficacité à trancher non pas la viande qui ne pose en générale pas de soucis sauf si elle est confite (je vous en reparle plus bas), mais plutôt les légumes durs, genre carottes pommes de terre etc. qui éclate sous laction dune lame trop généreuse aux hanches !
Et là, test sur oignons et pomme de terre, aucun problème, cest une merveille.
Bon, pour les puristes qui ne jurent que par leurs couteaux de cuisine spécialement conçus pour cela, (jen ai aussi quelques uns, mais paradoxalement je men sers peu, préférant mes tactikeul) il fait moins bien certes (mais de peu), mais mon objectif nest pas de remplacer un couteau de cuisine purement et simplement, mais davoir un couteau qui peut cuisiner sans aucune difficulté. La polyvalence vous disais-je : en voyage on na pas forcément toute sa panoplie de cuisinier avec soi - apprécierez la nuance. Car un couteau de cuisine ne pourra pas servir en forêt sans risque de casse ou autre soucis du genreet les couteaux de bouchers sont trop spécifiques, par exemple.
Allez un petit coup de nettoyage et dhuile de camélia avant la prochaine sortie.
Allez ! Test de bâtonnage maintenant.
Il sen sort avec les honneurs, et fait aussi bien que les S1 et autres indus, voir peut être un peu mieux grâce à lépaisseur de la lame qui fait un peu coin.
Dailleurs, une des buches utilisées avait quelques nuds et il sen est joué sans sourciller, sauf quil a fallu frapper plus fort.
Après leffort le réconfort en cuisine.
Autre test, mais cette fois sur des carottes, navets roses et autres échalotes.
et pendant que le jarret mijote tranquillement à feu très doux pendant environ 4h00,
un petit en cas avec le saucisson fait cette hiver avec le S1 et le Master hunter et nouveau test sur les tomates.
Dans tous ces exercices, il sen sort encore à merveille sans faire éclater les carottes et navets, et les tomates bien mures sont tranchées net et fines.
Je précise que je navais toujours pas affuté mon bel outil pour ces différents tests.
Quelques heures après, dans la précipitations de servir le jarret je nai pas fait de photos mais sous laction de ma main et malgré la viande confite et tendre, difficile à couper net si lon a pas un grand couteau fin et tranchant à souhait (clin dil au cuistots), style grand couteau de cuisine, le tranchant de mon nouveau compagnon et ce avec un manque de longueur et trop dépaisseur pour lexercice, sen sort là aussi sans aucune difficulté avec mention bien.
Au final, jen rêvai et Mick me la fait avec un cahier des charges tirant pourtant vers le fantasme, mais le résultat est là et bien réussi, né entre les mains expertes de ce forgeron coutelier et artiste talentueux.
Merci Mick pour ta patience envers mes demandes et pour ce couteau merveilleux qui est pour moi aujourdhui mon outil préféré pour courir les bois et mitonner de bons petits plats.
Ils ont lu aussi :
Mots-clés : Couteaux Mickaël Moing
Derniers commentaires
→ plus de commentaires