Jan. 15 11

Couteau Spyderco C180 GP Tatanka

Du très lourd...

  • Currently 3.5/5

Note : 3.5/5 (4 notes)

Le Tatanka inaugure pour la firme de Golden un nouveau système de verrouillage des lames qui incorpore un stop pin massif comme sur le Tri Ad Lock de Cold Steel, mais il se démarque de ce système breveté par un dispositif plus complexe de verrouillage de la lame. Le talon de la lame ne comprend pas de mortaise permettant l’enclenchement d’un tenon comme sur les réalisations Cold Steel imaginées par Andrew Denko, mais la partie arrière du talon est usiné en creux (concave) afin qu’un système articulé commandé par la pompe puisse y exercé un appui très puissant au moyen d’une pièce usiné de manière convexe.

Techniquement, c’est un moyen juridique de contourner les brevets qui verrouillent le système Trid Ad Lock, et sur le plan du résultat le système est très probant, on dispose réellement d’un verrouillage ultra puissant. En position fermée, la lame est maintenue par un appui surpuissant d’une technologie similaire faisant appui sur la face opposée au talon de la lame : c’est pour cette raison que fait figurer un avertissement dans les boites du Tantaka demandant aux utilisateurs de fermer à deux mains le . La lame associée à un système surpuissant devient une véritable guillotine à doigt, et donc l’avertissement est tout à fait justifié.

Le Tatanka possède le monogramme caractéristique des réalisations de Sal Glesser, ce qui en fait une réalisation majeure à tout point de vue. La longueur fermée est de 16,57 cm tandis qu’une fois la lame déployée, le atteint la longueur considérable de 29,5 cm, soit une longueur supérieure à nombre de fixes déjà très respectables… La masse est à la hauteur d’une telle réalisation puisqu’elle atteint les 269 grammes, c’est du lourd, peut-être même un peu trop pour un fermant.

Il paraît bien évident que le Tatanka n’est pas destiné à un usage d’, mais est plutôt un à vocation utilitaire, de facto c’est un très puissant dont la solidité lui permet d’être le concurrent d’un fixe, parce que la véritable question est de savoir, si pour un usage d’utilitaire puissant le Tantaka est bien capable de remplacer un fixe à lame de 4 ou 5 pouces. A titre personnel, je pense que le système de verrouillage offre une puissance d’arrêt qui permet de pallier à la présence d’un fixe. Maintenant, il est évident que le fixe restera toujours le plus solide, et que la Tatanka offre seulement un gain de taille pour le transport, dans une grande poche, ou bien dans un étui de ceinture (encore mieux adapté pour un tel ). Donc tout va être une question de compromis et d’affinité personnelle avec un tel matériel...

La construction du Tatanka fait appel à une architecture à pompe surpuissante dont la réalisation a été confiée au sous-traitant japonais de Seki-City comme pour les Endura, et pour un système Lock back je ne pense pas qu’il existe une réputation de sérieux et de qualité supérieure dans le monde du fermant. Même si Taïwan assure également des prestations de service haut de gamme, pour comme pour Cold Steel.



L’ajustage est de très bon niveau et ne souffre aucune critique, le système de pompe mid-lock reçoit une découpe de sécurité passive Dabid Boye Dent surdimensionnée c’est à-dire à la taille de la pompe : le système conserve tout son intérêt, aucune prise en main du manche n’est susceptible de désengager le verrou (heureusement !!!). Les platines du dispositif sont ajourées par des découpes : deux petits découpes circulaires vers l’avant du manche et pour le reste des deux platines, deux découpes supplémentaires de forme oblongue, l’objectif a été d’alléger le tout en conservant la rigidité structurelle convenant à un tel monstre. Le manche possède une lègère courbure permettant si nécessaire de tenir le par l’extrémité du manche. Si cette prise en main ne présente aucun , en revanche elle est mal adaptée à un travail de coupe de précision, et ce même dans l’optique d’une précision moyenne. La meilleure prise en main restera une prise en main intermédiaire permettant a minima au pouce d’atteindre la partie inférieure de la rampe crantée de la lame : cette prise en main ne nécessite pas la force d’un hercule, mais des mains plutôt grandes comme sur le K2.



Le manche possède une épaisseur constante de 11 mm tout à fait raisonnable, tandis que la hauteur du manche est de l’ordre de 3,2 cm au centre (à l’aplomb du David Boye Dent), la courbure arrière du manche évoque une navaja, tandis que la découpe avant des platines forme un quillon inférieur dont la présence est nécessaire. La visserie torx utilisées est de diamètre moyen avec 4 vis traversières destinées à maintenir assemblé le manche, un diamètre identique est utilisé pour le stop pin et l’axe de la lame est de fort diamètre : tout est bien dimensionné en proportion du . Les côtes en G-10 noir procurent une excellent prise en main.



Le clip en forme de cuillère est le clip standard de , mais cette fois il est noir, ce qui est mieux en terme de discrétion, il possède 4 positions, ce qui est une très bonne chose. Le clip assure un maintien correct du en poche, mais il faut vraiment une grande poche, et il est difficile de dire que le se fait oublier : pour des activités professionnelles ou outdoor cela ne posera guère de problème.

La lame massive est réalisée en acier VG-10, elle possède une épaisseur de 4 mm pour une longueur de 127 mm et un tranchant lisse de 109 mm. On note la présence d’un finger choil permettant une tenue avancée du pour des coupes de précision et qui me paraît très justifié pour une utilisation rationnelle du .

La lame possède un dos plat à l’exception de la rampe d’appui crantée située à l’arrière du Spyderhole : l’ouverture une main à l’aide de celui-ci est tout à fait possible, même si elle demande plus de force que la plupart des y compris le K2. Mon exemplaire est arrivé baignant dans l’huile au niveau de l’axe du pivot de la lame et j’ai bien peur que le maintien de cette zone bien huilée éventuellement avec du Blue Lube soit une condition sine qua non de l’ouverture une main.

La lame est très intéressante, elle possède une géométrie drop point, mais elle possède un faux contre-tranchant qui est le bienvenu sur le plan esthétique. Le dos de la lame est intégralement plat. L’émouture de type sabre permet l’obtention d’un tranchant très puissant : ce colosse manié avec dextérité ouvre une simple enveloppe de courrier sans la moindre déchirure du papier… On constate que vers l’avant de la lame, la diminution raisonnable de l’épaisseur aboutie à une émouture quasiment plate.

D’une manière générale cette lame est redoutable et aucun emballage ni feuillard de carton ne lui résiste. En position repliée elle est parfaitement centrée.

Le est supérieurement efficace, mais il n’en demeure pas moins très grand, et certains pourront dire trop grand. Il est difficile de dire dans quelle mesure un tel est susceptible de concurrencer le très classique et efficace Endura, une possibilité restant ouverte à ce jour serait la réalisation d’un Endura renforcé à l’aide du Power Lock, avec une lame ne dépassant pas 4 pouces pour éviter de tomber dans un gigantisme, certe jouissif pour l’amateur de , mais pas forcément facile à justifier pour l’accomplissement de tâche utilitaire ou . Dans le passé, les superfolders se sont surtout avérés destinés à un marché de niche, mais il est vrai que Cold Steel a réussi à fidéliser une clientèle autour de ce concept, notamment avec le grand modèle d’Espada ou la version XXL du Voyager. Toutefois, le Tatanka est dans une gamme de prix plus importante, il paraît bien se vendre aux Etats-Unis, mais cela ne préjuge en rien de sa carrière future en France.

A titre purement personnel, je dois juste dire que je suis très content de mon acquisition, mais ma démarche est celle d’un collectionneur…

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Commentaires

1 - Bon bestiau

 Celui-là, je l’ai acheté flambant neuf à un autre collectionneur à un très bon prix (aux environs de 120 €). Plus par curiosité qu’autre chose… Finalement, il se retrouve plus souvent dans ma poche que mon PM2, et bien que je n’ai pas de grandes paluches (ma taille de gants est M), j’arrive quand même à l’ouvrir et le fermer d’une seule main (en faisant attention toutefois, je me suis tranché un peu le dessus du majeur en le refermant comme un bourrin). Je dépiaute un poulet, ouvre de gros prospectus ou coupe mon bacon avec rapidement et sans anicroche. Faut juste penser à bien essuyer la lame, la finition un peu striée accroche la graisse.

Dans la poche de mon jean, sans utiliser le clip, il est tellement plat qu’il passe inaperçu, il disparaît complètement ce qui n’est pas le cas d’autres couteaux (comme le Grip ou un 110). Personnellement, je trouve que ce couteau est tellement extrême qu’il en devient irrésistible, et c’est une sacrée bonne lame par-dessus le marché.

 


FullMetalJackass | Le Mercredi 24/02/2016 à 06:21 | [^] | Répondre

2 - Re: Bon bestiau

Darksun

Bonjour,

C'est effectivement un couteau très puissant et très atypique et c'est sans doute pour cela qu'il retient l'attention : sa lame est très puissante et la fermeture fait un peu penser à une guillotine... Mais a part cela je le trouve toujours addictif.

Toutefois, il est probable qu'il devienne un classique de Spyderco, je pense qu'il sera une sorte de collector dont le système de verrouillage conçu pour concurrence le Tri-Ad-Lock a d'ailleurs fortement déplu au patron de Cold Steel!!!!

 


Darksun | Le Mercredi 24/02/2016 à 06:49 | [^] | Répondre