Mai 16 15

Couteau Spyderco Gayle Bradley 1

Une réalisation de tout premier plan

  • Currently 4.6/5

Note : 4.6/5 (5 notes)

Le Bradley-1 a été la première collaboration du champion de coupe et coutelier Gayle Bradley avec et ce faisant la première introduction du CPM-M4 sur un de série. A ma connaissance il existait déjà un équipé d’une lame en M4, mais il s’agissait d’un Sprint Run à la diffusion quasiment limitée aux Etats-Unis.

Il me semble que le Bradley est apparu au sein de la gamme de la firme de Golden en 2009/2010. Le a été un gros succès commercial aux Etats-Unis et en Europe : il convient de dire que l’accès à l’acier M-4 était un très bon motif d’achat.
En outre, il s’agissait d’un modèle possédant une qualité de réalisation absolument irréprochable, le sous-traitant taïwanais de ayant à maintes reprises démontré son excellence. J’ai été très surpris d’apprendre la cessation de fabrication de ce , mais en fait la situation s’est éclaircie lorsque j’ai eu connaissance de la fabrication d’une nouvelle version optimisée pour être un . Il faut dire que le Bradley-1, que je tiens en très haute estime, était un un peu hybride à la fois et solidement charpenté pour être un de travail supérieurement efficace. Cette revue donne donc un complément d’information à la revue du Bradley-2 et permettra aux lecteurs de se faire un avis impartial.
 

 
Le modèle initial mesure 12 cm fermé, pour une longueur totale de 20,2 cm pour une masse de 155 grammes. On peut dire que la version deux a subi un allongement, mais aussi une cure d’amaigrissement qui va davantage dans le sens du concept .

 

 
Mécaniquement le Bradley-1 est un système Liner Lock formidablement ajusté avec des platines de 2/2,5 mm sensiblement équivalente à celles utilisées dans la gamme Zero Tolerance, donc du solide, voir du très solide. La platine faisant office de verrou a fait l’objet d’un allégement par des découpes circulaires au nombre de 5, mais plutôt de faible diamètre. La platine opposée fait l’objet d’un allégement plus important au moyen de 4 découpes circulaires de diamètre plus important. L’usinage des découpes est particulièrement propre.

 



 
La platine Liner Lock est extrêmement solide et son engagement au 2/3 au talon de la lame est de nature à rassurer les plus anxieux !!! Par ailleurs, cette platine verrouille de manière régulière et puissante la lame : même avec un léger effort de flexion sur l’extrémité de celle-ci, on ne détecte aucun jeu vertical ou latéral. Par ailleurs le manche a été pensé pour fournir une prise en main particulièrement puissante qui autorise une puissance de coupe optimale : en fait ce manche permettrait aisément de manipuler une lame fixe de 4,5 pouces sans aucune difficulté, et à mon avis c’est là le point fort du (en plus de son extraordinaire lame). 

 




 
Le manche est doté de côtes en fibre de carbone laminées avec du G-10 avec une surface texturée très finement pour être légèrement râpeuse, mais sans excès et surtout d’une manière beaucoup plus discrète que le G-10 ordinaire.  La côte correspondant à la platine faisant office de verrou Liner Lock possède une épaisseur de 2 mm tandis que la côte opposée possède une épaisseur de 3 mm : le résultat est absolument fabuleux !! En outre, le manche dont l’épaisseur est de 13,5 mm possède une hauteur exceptionnelle de 31 mm pour la partie la plus haute avec des découpes ergonomiques en forme de vagues permettant de positionner l’ensemble des doigts en arrière du décrochage avant, pour une coupe en force et en cas de besoin de positionner le majeur vers l’avant, comme on pourrait le faire sur un finger choil pour des coupes de précision : cette configuration ergonomique a été abandonnée sur le Bradley-2 sans nul doute pour gagner de la masse. Comme utilisateur je considère que le modèle 1 était celui qui offre la meilleure prise en main, mais cela peut aussi être une question de morphologie et inclure un élément subjectif (la prise en main du nouveau Bradley ne peut pas être considérée comme médiocre). Le détourage des côtes est très propre comme on pouvait l’espérer.
 

 
Le manche est tenu assemblé dans sa partie postérieure par six vis torx de diamètre moyen et se trouve complétées dans sa partie avant par un axe de pivot de la lame de fort diamètre pourvu de rondelles en bronze phosphoré qui offre un déploiement de lame absolument onctueux : une merveille de fluidité.

 



 
Le stop pin massif vient caler un talon de lame usiné de manière rectiligne, mais le calage est tout à fait excellent. Le clip est le fameux clip en cuillère d’usage presque universel chez , à défaut d’être beau il est doté d’une peinture sombre du meilleur effet et possède quatre positions : deux tip up et deux autres tip down.
 

 
La lame possède une géométrie Drop Point ultra polyvalente qui classe d’emblée le dans la catégorie des utilitaires possédant une bonne bouille. Les marquages sont peu nombreux, le monogramme de Gayle Bradley comporte au centre la carte de l’état du Texas et le nom de la ville de Wheaterford. La lame possède une épaisseur de 3 mm, elle est longue de 90 mm pour un tranchant utile lisse de 84 mm : ce qui reste très correct pour un utilitaire ou pour un , le ratio est inférieur à celui de l’Endura qui demeure le meilleur de travail au sein de la gamme de la firme à l’araignée (je place les excellents Military et Police dans une classe à part en raison d’une connotation et professionnelle moins généraliste).
 

 
La lame possède un Round Hole de 14 mm sur mon exemplaire qui permet une ouverture ambidextre très facile. Derrière le Round Hole se trouve une rampe crantée dont la légère pente correspond parfaitement à un appui confortable du pouce pour un excellent contrôle directionnel des travaux de coupe. La lame possède un faux contre-tranchant qui est utilisé comme souvent, sur les lames modernes de ce type, pour rajouter un peu de tension à la ligne générale de la lame. La lame possède une hauteur maximale de 34 mm et atteint encore à mi-parcours vers la pointe 20 mm. La pointe est assez fine sans paraître fragile. L’émouture est une formidable émouture en creux qui permet au CPM-M4 de donner tout son potentiel de coupe : la lame coupe très fort, et sans qu’il soit nécessaire d’apporter une grande force.
 

 
L’acier CPM-M4 est un produit issu de la technologie de la métallurgie des poudres de la société américaine Crucible. La caractérisation physico-chimique en fait un composé métallurgique qui selon les sciences de l’ingénieur se classe à la fois dans les aciers spéciaux (pourcentage de carbone supérieur à 0,6), mais surtout dans la catégorie des aciers outils dits rapides, c’est-à-dire destinés à déchiqueter d’autres aciers.
 

 
Il s’agit d’une évolution technologique majeure de l’acier M4, lui-même produit par Crucible. Le CPM REX M4 HC (HS) est un acier outil à haute teneur en vanadium spécialement conçu pour les applications rapides et offre une meilleure résistance à l’usure et une plus grande résilience (toughness) que les aciers M2 et M3.
 

 
Par rapport à l’acier standard M4 le CPM-M4 a été modifié par une augmentation en carbone afin de lui conférer une dureté optimale pour les travaux de coupe. On note également un apport en souffre notable (High Sulfur) selon Crucible, qui permettrait d’obtenir un meilleur usinage de l’acier CPM-M4. Sa composition physico chimique est donnée par un Data Sheet de Crucible : carbone : 1,42% ; chrome 4,00% ; vanadium : 4,00% ; tungstène : 5,50% ; Molybdène : 5,25%, manganèse : 0,30% et souffre  0,06%. Fondamentalement, le CPM-M4 est un acier au carbone qui reste vulnérable à la corrosion et particulièrement au jus de citron…
 
Incontestablement, le Bradley-1 était une parfaite réussite, il faut convenir que la version 2 reprend les qualités essentielles avec une diminution de la masse ; en revanche j’admets volontiers qu’il est difficile de départager les deux versions de manière rationnelle. Bien que la version 1 ait cessée d’être produite, il en reste encore un certain nombre dans le circuit de vente, donc si vous êtes intéressé par ce à vous de voir. De toute façon quelle que soit la version que vous choisirez vous ne serez jamais en possession d’un médiocre.
 

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Commentaires

1 - Gayle Bradley 1

Bonjour Darksun et merci pour cette belle revue, très complète comme toujours.

Je possède un Bradley 1 et je voudrais souligner un défaut : je trouve que le désengagement du verrou n'est pas agréable. La platine faisant office de verrou n'est pas assez proméminente donc le pouce doit aller "chercher" la zone crantée en s'enfonçant un peu entre les platines. Et comme cette zone n'est pas vraiment chamfreinée et qu'elle a des angles vifs, la sensation n'est pas top.

Bien entendu ceci est très subjectif et il est possible qu'une autre personne n'éprouve pas du tout la même sensation au déverouillage.
Le Bradley 1 de Spyderco reste un super couteau avec un acier de grande qualité (mais attention à la rouille comme tu l'as indiqué).

 


patrick_g | Le Dimanche 15/05/2016 à 21:11 | [^] | Répondre

2 - Re: Gayle Bradley 1

Darksun

Bonjour Patrick,

oui c'est vrai pour la platine liner lock : c'est une critique récurrente des utilisateurs de ce modèle que Spyderco a pris en compte pour le modèle 2.

La platine est relativement dure sur mon exemplaire et le retrait est un peu fastidieux, mais bon rien de très grave sur un excellent couteau, le Bradley 2 a totalement corrigé ce défaut.

 


Darksun | Le Lundi 16/05/2016 à 07:37 | [^] | Répondre