Couteau Benchmade Osborne 940-1 Limited
Un EDC over the top
Le modèle 940-1 Osborne est une nouveauté 2014 de chez Benchmade : le terme de nouveauté est peut-être excessif, dans la mesure où il s’agit d’une remise à niveau d’un grand classique conçu par Warren Osborne, le modèle 940. Le modèle 940 est un EDC au charme indéniable qui poursuit une carrière que beaucoup d’autres modèles pourraient lui envier. Contrairement, aux appels incessants au renouvellement des designs de certains amateurs de couteaux, j’estime qu’il est normal pour une marque comme Benchmade de disposer à l’instar de Spyderco d’un certain nombre de classiques appelés à rester au catalogue au-delà des effets de mode : le 940, ainsi que le 710 et la famille des Griptilian et l’AFO 2 ainsi que le Stryker. Le 940 est un couteau déjà très performant dans sa configuration de base avec une lame à géométrie reverse Tanto (disponible sur le Rift et le Contego) en acier CPM-S30V, verrouillage Axis Lock et manche en aluminium. Le 940-1 reprend les caractéristiques dimensionnelles de son précurseur en mettant la barre plus haut pour les matériaux utilisés.
Le manche traditionnellement réalisé dans deux demi-coques d’aluminium de qualité aérodynamique est remplacé par un système comprenant deux moignons de platines en acier inoxydable assurant la rigidité du système Axis Lock. Cette organisation mécanique existe déjà sur les modèles dont le manche est réalisé en aluminium, elle a largement prouvé son efficacité. Il convient de dire que l’utilisation de fibres de carbone n’est en rien une source de faiblesse pour un couteau. Avec un sélection correcte de la fibre utilisée il est même possible de remplacer dans le secteur industrielle des pièces usinées en acier maraging (mar(tensique) aging) ce qui est une sacrée référence en matière de résistance mécanique et chimique. Assurément, cela n’est pas nécessaire pour un manche de fermant, mais cela veut dire que le couteau n’est nullement fragile (ce qui ne dispense pas l’utilisateur d’en faire un usage raisonnable de couteau…). Les côtes en fibres de carbone sont parfaitement usinées, elle possède une surface très douce, elles sont parfaitement détourées et la finition est rigoureusement homogène sur les deux côtes.
L’encombrement du couteau reste inchangé : fermé il mesure 11,3 cm pour 20 cm une fois la lame déployée. Sa masse est de 69 grammes.
Le mécanisme Axis Lock fonctionne toujours aussi bien, et l’on comprend que Benchmade en éprouve une légitime fierté. La lame est montée avec des rondelles en bronze phosphoré de chaque côté, ce qui explique bien la fluidité de l’ouverture. Mon exemplaire personnel est arrivé un peu sec, et l’on peut éventuellement y rajouter une goutte ou deux de Blue Lube.
La structure est de type open frame, sans entretoise, bien que le manche reste très solide de toute évidence. La prise en main est excellente. Le manche possède une épaisseur de 12 mm pour une hauteur de 22 mm. La partie avant des platines et des côtes est découpée pour constituer un moignon de garde inférieure, ce qui est une très bonne idée.
La surface situé au-dessous et au-dessus du manche est crantée au niveau des platines apparentes, ce qui permet de rajouter des zones qui sécurisent les manipulations du couteau.
Le clip est un clip que l’on trouve déjà sur les modèles 940 plus ancien, il est efficace et a largement montré ses capacités de rétention en poche. Il est réversible et en outre il possède une teinte noire, proche d’un bronzage armurier : cela emporte mon adhésion, car j’exècre les clips ostentatoires qui brille au soleil !!
La lame est réalisée en acier CPM-S90V qui est l’acier Crucible issu de la métallurgie des poudres qui présente la plus forte résistance à l’abrasion et à l’usure, tout en donnant un tranchant extrêmement coupant. Cet acier est à mon avis tout à fait à son aise sur un EDC urbain, dont le tranchant pourra durer fort longtemps.
La composition chimique du S90V est assez simple : carbone 2,3% ; chrome : 14,0% ; vanadium : 9,0% ; molybdène 1,0%. La résistance à l’usure est équivalente au 9V et incroyablement supérieure au D2. La résistance à la corrosion est équivalente à celle du 440C (en raison d’une matrice suffisamment riche en chrome)
En revanche, ou plutôt en contrepartie d’une longévité extraordinaire de ce tranchant, le S90V est un acier difficile à affiler (il n’est pas stupide du tout d’avoir recours au service d’un coutelier pour l’entretien du tranchant) dont la résilience est proche du D2 selon les données publiées par Crucible. La dureté de la lame est comprise entre 59 et 61 RKC, ce qui reste raisonnable.
A l’évidence l’usage du S90V est particulièrement intéressant sur un EDC urbain à fort pouvoir de coupe, lié à la présence de carbure de vanadium en proportion élevée, dans un format moyen ou compact, c’est une alternative de haute technologie au D2.
Sa présence sur le 940-1 est une bonne surprise qui devrait ravir les amateurs d’acier de haut de gamme. L’émouture plate de la lame permet au S90V d’exprimer toute sa puissance, et c’est un redoutable slicer capable de couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur…
La lame mesure 89 mm de la pointe au ricasso avec une zone coupante de 84 mm. L’épaisseur de la lame est de l’ordre de 3 mm avec une gestion efficace de la matière. Le dos est intégralement plat. L’aspect longiligne du 940-1 donne l’impression d’être en présence d’un 4 pouces, mais il n’en est rien.
En toute sincérité, cette version 940-1 est une petite merveille de Gent qui a immédiatement rejoint ma panoplie d’EDC urbain. Le couteau est suffisamment grand pour être polyvalent, mais pas assez volumineux ou massif pour être considéré comme agressif. Le seul élément critique, aux Etats-Unis comme en Europe est un prix de vente plus élevé, qui risque quand même de limiter un peu sa diffusion, même si l'on peut dire que le client n’est nullement volé…
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Mots-clés : Couteaux Benchmade
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