Couteau Tom Mayo TnT Large
Savoir prendre la vague...
Il faut dire que c'était l'époque où Tuan était quasiment mono-maniaque de Mayo !
Je n'en mettrai en exergue que quelques points essentiels pour la bonne compréhension du couteau. D'abord Tom Mayo vit à Hawaï par amour du surf, il y a même eu une époque, je pense, où il faisait plus de surf que de couteaux. Il vit donc dans un milieu hautement humide et salé. Ensuite, comme Elishewitz, il ne prend plus de commande et veut, à son âge "qui ne s'améliore pas", comme il l'écrit lui-même, ne plus avoir de pression. Même s'il fabrique plus d'une centaine de pièces par an, ces couteaux sont rares, d'autant plus qu'il n'utilise pas de machines à commandes numériques mais fait tout "à la main". Ceci explique pourquoi il n'y a pas un Mayo identique à un autre.
Parmi ses inspirations, comme il l'a déclaré, il y a le Sebenza qui est pour lui le "meilleur couteau industriel". Je dirais semi-indus mais on ne va pas rentrer dans ce débat. Comme il le dit, encore une fois, il a beaucoup copié au début mais a trouvé son propre style, notamment ce qui le caractérise le plus, les troutrous dans les manches, ce qui fait aussi qu'il n'y a pas un modèle semblable. Il y a donc des centaines de versions différentes du TnT.
Le modèle présenté est un grand modèle avec une lame en Stellite 6K, présentant un léger recurve.
J'ai été très déconcerté par cette alliage au début. En effet, quand on l'aiguise, on a l'impression d'affiler une motte de beurre. La sensation est "molle", comme avec des aciers très bas de gamme ou mal trempés. Quand on passe le doigt sur le fil, même malaise, on a l'impression que ça ne coupe pas. Et bien en fait si, ça coupe très fort et très longtemps, très très longtemps, tant qu'on coupe du mou. En effet, un fil de couteau très mince avec un indice de dureté aussi faible plie sous les impacts sur des surfaces dures.
Mais quels en sont les avantages alors ? Meilleures résistances à l'abrasion, à l'usure, meilleure friction, carbures plus coupants et surtout virtuellement inoxydable. Autrement dit, vous pouvez aller surfer avec un Mayo dans le maillot, il résistera à l'eau de mer, à l'humidité. Tom Mayo a trouvé une solution à son problème ! Mais il utilise aussi des aciers de coutellerie classiques comme le S30V ou le CPM 154CM.
- sur le site du fabricant : stellite.com/ProductsServices/Components/WroughtProducts/Stellite6BandStellite6K/tabid/342/Default.aspx
- sur le site d'un fournisseur de coutellerie : www.alphaknifesupply.com/zdata-bladesteelS-Stellite6K.htm et www.alphaknifesupply.com/Pictures/Info/Steel/Stellite6K-DS.pdf
- une comparaison des deux : www.zknives.com/knives/steels/steelgraph.php
Ce qui saute aux yeux quand on a un Mayo en main c'est le degré de perfection de la finition du manche en titane satiné - c'est doux comme de la soie - et la qualité du "tiré long" de la finition de la lame. C'est sobre et parfait, à peine dérangé par le marquage très sobre et très estompé, c'est volontaire de sa part. Ca change des marquages tonitruants de certains...
Le TnT a été décliné en trois tailles : large, medium et small. Le small a des lames aux alentours des 5,5 / 6cm, le medium a des lames qui tournent autour des 8 cm et enfin mon large a une lame de 9,5 cm avec un tranchant de 9,2 cm.
Fermé, il mesure 12 cm. Donc le TnT large est un grand couteau qui ne le classe pas dans les EDC urbains mais plutôt dans la gamme tactique professionnel. Le clip n'a qu'une seule position et n'est pas réversible, c'est donc un tip-down. Bien que petit, son positionnement sur le couteau et sa tension assure un bonne rétention en poche. On voit aussi le framelock ou Reeve Integral Lock qui n'a qu'une encoche de pliage situé à l'extérieur du manche. C'est un open frame total sans intercalaires. le manche est arrondi, ce qui, avec les trous, assure une parfaite préhension du couteau même avec les mains mouillées.
L'engagement du verrou est franc et massif, il n'y a bien sûr aucun jeu vertical ou latéral. La bille de rétention semble être en céramique. Je n'ai pas constaté de trempe de l'extrémité du frame. Mais en même temps comme la Stellite est molle comme le titane et qu'elle offre moins de friction que l'acier, il ne peut pas y avoir d'usure prématurée du frame, logiquement.
La lame est monté sur des rondelles métalliques et glisse comme une cuillèrée de mousse au chocolat dans le gosier d'un gourmand.
En revanche, le talon de la lame est rigoureusement plat et n'a pas d'encoche pour venir en appui sur le stop pin assez massif. Le tout est maintenu en place par de la visserie torx standard. La lame a une émouture très très légèrement creuse qui a due être faite sur une roue de très grand diamètre. Ce type d'émouture très haute optimise les 4mm d'épaisseur de la lame.
Et même si encore aujourd'hui, je suis surpris par la sensation du tranchant sous mes doigts, ça coupe, même si ce n'est pas un tranchant de folie comme un Plazen.
Bref, un couteau très réussi avec des solutions techniques innovantes pour ceux qui recherchent un vrai inox. Mais il y a un inconvénient. Il faut pouvoir en chopper un. Tom Mayo doit être un des seuls couteliers vivants dont la cote à l'occasion est supérieure au prix du neuf. Il y a même une forme de spéculation assez ennuyeuse. Tom Mayo met en vente ses couteaux sur des forums ou des sites spécialisés ou dans les salons. Ils disparaissent aussitôt, évaporés ! Et on les retrouve quelques temps plus tard sur des sites de ventes en tant que "second hand" mais "new in box", avec une inflation des prix parfois honteuse. En tous cas, qui met très largement hors de portée l'achat d'un tel couteau pour au moins 99 % de la population. Y compris moi.
Ils ont lu aussi :
- Lion Steel T5 Mi" title="Couteau Lion Steel T5 Mi"/> Lion Steel T5 Mi" class="preview" title="Couteau Lion Steel T5 Mi" />
Mots-clés : Couteaux Tom Mayo
Derniers commentaires
→ plus de commentaires