Couteau Musashi par Takeshi SAJI
Couteaux - Japon 3
Je me fais une idée assez précise du couteau idéal et, en admirant longuement le travail de SAJI Takeshi sur Internet, j’ai fini par penser que certains de ses modèles n’en sont pas loin ; aussi me suis-je dit que les fêtes seraient l’occasion d’une commande un peu particulière : son modèle « Musashi » est habituellement doté d’une lame de 24 ou
Né en 1948, Saji Takeshi est un coutelier renommé au Japon ; il vit à Takefu, dans la province de Fukui, au nord d’Osaka à peu près au milieu de Honshu, l’île principale du pays. Ses lames sont généralement en shirogami, un acier pur (non allié), fortement carburé (1,1 à 1,2 %). Ses tranchants dépassent les 60 Rockwell et sa gamme de produits est très vaste, on peut en avoir un aperçu via ce lien (cliquez, puis faites défiler vers le bas) :
http://www.ohyasuya.co.jp/saji/aigosaji.html
Donc après trente jours, aux alentours du solstice d’hiver vers 14 heures 10, l'on me remit cette boite (bien emballée dans un papier à bulles absent de l’image car peu photogénique) :
Je l’ai ouverte, avec application...
Dedans, du papier à bulles... et dans le papier à bulles...
Oooh...
Je le sors du fourreau en bois laqué...
Mazette !
A côté de la machette thaïlandaise que vous connaissez déjà :
Fiches techniques comparées :
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RAT 7 Ontario (source web) |
Machette artisanat thaïlandais |
Musashi Saji Takeshi |
Lame : - longueur - largeur maximum - épaisseur |
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3 mm |
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Longueurs : - manche (avec l’encoche pour l’index) - couteau seul - couteau + étui |
? |
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Masse : - couteau seul - couteau + étui |
? |
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Epaisseurs des lames comparées (machette thaïlandaise et Musashi, je ne possède pas le RAT 7) :
La lame :
L’émouture révèle le dessin de l’acier multicouche, tandis que, sur la partie haute,on voit ses fibres courir vers la pointe (cliquer sur l'image pour mieux voir les détails).
Le montage est en plate semelle, autour de laquelle est lacée de la paracorde kaki qui constitue exclusivement le manche :
Le couteau nu est donc fait de deux pièces. Seuls quelques modèles – « Musashi », « Lune », « Pirate », « Bandit » et un modèle de chasse – sont montés de la sorte dans la gamme très étendue de Takeshi Saji.
Le laçage et les noeuds sont à la japonaise :
d’eux dépendent la fermeté de la prise en main et la sécurité de la dragonne. De plus, un manche fait de paracorde enroulée permet bien entendu d’avoir quelques mètres en réserve au cas où.
(On dirait la jungle, mais c'est le ficus du salon.)
La lame porte la signature du maître :
Si je cadre, cela fait comme une calligraphie :
Voici maintenant diverses manières de porter cet impressionnant outil :
1) En bandoulière, tout simplement.
Cette façon si évidente de porter tout bagage n’est pas universelle pour des prunes ; elle est équilibrée car on peut changer d’épaule si la première fatigue, et quel que soit le côté, on peut indifféremment adapter un port pour droitier ou gaucher. Une critique : la corde est un peu courte.
2) A la ceinture, sur le côté opposé de la main habile ; donc, pour moi, sur le côté gauche.
Il est très facile d’assujettir l’étui à la ceinture avec la corde et de l’y maintenir fermement. C’est une bonne solution, mais un peu plus longue à installer et à défaire, bien entendu.
3) Ballant le long de la cuisse, comme un revolver de cow-boy.
Il suffit de passer la jambe dans la boucle de la corde et de passer ensuite l’étui entre le jean et la ceinture (à condition d'avoir un jean). Tout se passe donc en dessous de la ceinture, la main ballante tombant sur le manche, naturellement.
;-)
Pour le sortir de son étui, débloquer le couteau avec le pouce :
A présent, pour rendre hommage à Tuan – et au PPT dont il honora cette qualité un certain dimanche –, le premier usage tactique de mon « Musashi » fut de couper la bûche de Noël et de présenter intacte, grâce à sa large lame, chaque part à chaque convive.
Sa puissance lui vient, pour partie de son acier particulièrement épais et dur, pour partie de son émouture convexe, caractéristique de Saji Takeshi. Sur des arbustes coupé de frais et sur des bûches, j’ai testé son pouvoir de coupe, très supérieur à celui de ma machette thaïlandaise ; car si le « Musashi » a moins de longueur, il a nettement plus de poids et sa robustesse n’est pas comparable : il fait tous les travaux d’une hachette sans plier ni faiblir un instant, et si on le bâtonne, on dirait qu'il en redemande. On peut y aller avec confiance.
En conditions sauvages, on lui adjoindra un compagnon plus maniable. Parmi mes connaissances, je songe par exemple à l’Iisakki « Classic Utility Knife » (lame de
Si l'un et l'autre ont leurs qualités, je choisirais personnellement l'Iisakki.
Les moins :
1) Etui sans blocage de lame. Pour un couteau de camp, c'est handicapant.
2) L'ergot du talon de la lame fait mal au petit doigt quand on utilise l'engin à la volée.
3) Il manque à mon avis une semi-garde entre le laçage et l'encoche pour l'index, laquelle est du coup peu utilisable, alors que j'adore le principe ; mais pour bien maintenir l'outil avec cette encoche, l'index doit entourer et serrer une semi-garde. Là, ça manque :
(C'est toujours le ficus, mais avec un brin de soleil.)
Pour ces raisons de prise en main, je vais sans doute retirer la paracorde et lui mettre des plaquettes (bois dense ou micarta) et une semi-garde ; le tout sera démontable afin de pouvoir le nettoyer et le sécher en cas d'emploi "outdoor". Car son acier, ne l'oublions pas, n'est pas inoxydable ; ce que je ne considère pas comme un défaut, même pour un couteau de camp, mais qui nécessite un peu d'entretien.
Les plus :
1) Damas.
2) Qualité japonaise.
3) Style et sobriété.
4) Prestige de l'héritage culturel.
5) Tarif appréciable.
Je vous souhaite à tous une belle et heureuse année 2010 !
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Mots-clés : Couteaux Japonais
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